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3,78

sur 471 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après avoir beaucoup apprécié Une terre d'ombre, c'est avec un livre de Ron Rash que j'ai décidé de revenir à mon passe-temps favori!

Travis Shelton a 17 ans, de grosses difficultés relationnelles avec son père et un grand plaisir à pêcher les truites. C'est lors d'un de ces pêches qu'il tombe sur un champs de cannabis. En allant en vendre quelques pieds à Léonard, ancien professeur et actuel dealer, il verra sa vie prendre un nouveau tournant.

En trouvant refuge chez Léonard, Travis découvrira de nouvelles choses qui lui étaient jusque là inconnues : le plaisir de la lecture, les prémices de l'amour mais aussi le passé de sa famille. A travers la découverte d'un passé que Travis ignorait jusque là, Ron Rash nous parle d'un massacre commis pendant la guerre de sécession.

Avec une écriture vive et captivante, l'auteur entremêle ici passé et présent, noirceur et candeur des hommes, beauté et cruauté de la nature. Les personnages sont riches en couleurs, plein de profondeur et de complexité, la nature omniprésente et magnifiquement décrite. L'auteur nous fait voyager dans un monde certes très sombre mais également teinté de touches d'espoir et de beauté. A travers l'histoire de Travis,o n se retrouve plongé dans en pleine découverte. La découverte de l'amour, de l'amitié, de l'Histoire. La découverte du savoir également.

Si j'ai préféré Une terre d 'ombre à ce livre là, je me suis tout de même retrouvée immergée dans le monde Ron Rash, un monde où certainement, je remettrai les pieds dés que possible!
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Le grand spectacle de la nature, les Appalaches, la pêche aux truites, diverses saisons à diverses heures du jour et de la nuit, un arrière-plan de pratiques agricoles révolues (culture du tabac à l'ancienne par le papa de Travis), et de massacre perpétré pendant la guerre de Sécession. Là dessus, un jeune chapardeur de marijuana décrocheur de sa famille et de l'école, des gros méchants dealers en gros, un gentil dealer, prof de lycée déchu, et des figures de femmes soit normatives, soit épaves complètement barrées.
Le titre original, c'est The world made straight. le roman s'occupe donc de montrer l'itinéraire de ce gamin qui a la tête à l'envers, en passant par des confrontations plutôt denses avec tous ces personnages. Plutôt bien vu, bien foutu, ça ferait volontiers un scénario de film.
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Travis pêche et se décide à remonter la Caney Creek, s'enfonçant de plus en plus dans l'eau et la nature, espérant trouver des truites mouchetées qui lui rapporteront plus gros que les simples truites qu'on trouve en amont de la rivière. S'enfonçant toujours plus, il pense à son père qui lui a dit de faire attention à ne pas aller trop loin, car on risquerait de mettre plusieurs jours à retrouver son corps si il avait un accident. Etonnant d'ailleurs que son père s'inquiète de cela, lui qui considère ce fils de dix-sept ans comme chétif, stupide, bon à rien dans ses champs de tabac et ressemblant trop à sa femme. Normal, c'est elle qui l'a voulu.
Travis poursuit son avancée et tombe sur un champ de cannabis. Il appartient aux Toomey, deux fermiers violents à la triste réputation de tueurs. Travis s'en moque. Et le voilà trafiquant du cannabis volé avec Leonard, ancien prof de lycée de 35 ans, qui vit dans un mobile home décati… le drame n'est pas loin, qui va bousculer la vie de Travis et celle de Léonard.

Il y a une belle profondeur dans « le monde à l'endroit ». D'une part, grâce à des personnages intéressants et très attachants, entourés de quelques personnages secondaires tout aussi bien développés. Mais également grâce à deux aspects essentiels du roman : la nature, qui apporte un décor omniprésent et grandiose, et d'une certaine manière, reflétant vie intérieure des personnages -la truite, accompagnant le cheminement de Travis ; la montagne et ses reflets, celui de Leonard. Les descriptions, précises et poétiques, offrent à la narration un niveau de langage complexe tranchant avec celui des personnages. Ces différents niveaux de langage ont leur importance dans le roman (et certainement plus encore en vo) : le langage des agriculteurs et celui de ceux qui sont instruits; le langage du père de Travis et celui de son fils et de Léonard, comme un gouffre profond, au bord duquel Travis joue en permanence sa propre vie.
Et puis il y a l'Histoire, la Guerre de Sécession qui a baigné de sang la famille de Travis et que Léonard lui dévoile. En filigrane du roman, nous lisons le registre d'un médecin de campagne, compte-rendu concis et émouvant de ses interventions auprès de la population et notamment durant cette guerre.
C'est par le goût des livres et de la connaissance que Leonard tentera d'aider Travis, tête brûlée fine et sensible, en quête d'une impossible reconnaissance paternelle.

De beaux portraits donc, où violence et poésie se côtoient avec intelligence, sans concession ou sensiblerie : avec honnêteté. Un univers qui, de loin, par sa « ruralité », m'a évoqué « Arrive un vagabond » de R. Goolrick et permis de comprendre ce qui me fascine et dérange chez lui : une fascination de la faute, l'endroit par où le mal s'insinue et où peut-être une rédemption est possible. Chez Ron Rash, il n'y a pas tant de complexité. Les personnages suivent leurs intuitions avec la conscience des bêtises qu'ils commettent et même quand la situation tend vers le tragique, ils sont clairs avec eux-mêmes et leurs choix, leur choix de s'en sortir ou non. Pas de fatalité donc, mais des vies blessées, où par la curiosité et le travail, on peut éventuellement s'en sortir.
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Travis Shelton a 17 ans. Il vit chez ses parents, qu'il aide sur l'exploitation agricole spécialisée dans la production de tabac, une culture exigeant beaucoup de travail pour un résultat financier modeste au regard des efforts fournis. Travis est plutôt chétif, contrairement à son père, lequel ne semble jamais satisfait de son fils.

Un jour, alors qu'il remonte une petite rivière en pêchant, Travis découvre par hasard un champ de cannabis. Une belle occasion pour lui de gagner un peu d'argent supplémentaire, plus facilement qu'avec du tabac... Mais Travis saura-t-il éviter le propriétaire des plants de cannabis qu'il dérobe, ainsi que les autorités policières ? Ses nouvelles relations et activités ne risquent-elles pas de creuser un peu plus le fossé qui le sépare déjà de son père ?

J'ai apprécié l'ambiance de ce roman initiatique, non dénué de suspense, ainsi que la finesse de présentation de quelques personnages centraux du roman, à savoir Travis (affecté par ses relations difficiles avec son père) Léonard (affecté par son passé). Si les thèmes des autres romans déjà parus de cet auteur me plaisent, alors je m'y arrêterai aussi.
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Une très belle surprise et une excellente lecture.
Ron Rash a une façon bien particulière de nous emmener dans son histoire, il rend les personnages proches, à défauts de me les avoir rendus tous attachants. Ils sont si humains, des défauts et des défauts, mais ils sont animés par une furieuse envie de vivre, d' avoir mieux et de s' en sortir. L' écriture est simple, précise sans mots de trop, c'est très agréable à lire.
Un tout petit petit bémol pour le milieu du récit qui m' a semblé par moment tourner un peu en rond et perdre de sa vivacité.
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Ça aurait pu être une partie de pêche tranquille, et tout bascule pour Travis qui, à 17 ans, ne trouve rien de mieux que d'aller à l'envers de ce qu'il faudrait faire...pour que tout foute le camp, n'importe comment, à se retrouver aux prises de trafiquants de drogue et atterrir chez Leonard, un prof viré du lycée et qui vit dans un mobile-home avec une pauvre fille accro aux pilules qui font planer !

Pourtant, il s'agit vite d'une deuxième chance, ou finalement peut-être de la seule capable de sortir cet ado de l'infernale spirale où il allait mettre les pieds, et de ce patelin où il n'a pas d'avenir.

C'est l'occasion pour Ron Rash de parler rédemption (un thème que les auteurs américains semblent apprécier et développer à l'infini !), de figure paternelle (le père de Travis, cultivant le tabac, est un "modèle" du genre !) et d'opposer les nuances du bien et du mal.
Le roman évoque d'ailleurs les guerres de Sécession, les combats qui ont eu lieu en Caroline du Nord à Shelton Laurel et la question du choix (dans quel camp se trouver ?) et de la responsabilité (si nos ancêtres étaient ennemis, devons-nous l'être aussi ?)..
La nature, superbement décrite, est, dans sa beauté au fil des saisons, l'antithèse de la noirceur des hommes de ce coin d'Amérique.

Un roman touchant qui confirme tout le bien que je pensais de l'auteur !
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Au pied des Appalaches, Travis âgé de dix sept-ans est fils d'un cultivateur de tabac. Un peu voyou et surtout en quête de lui-même, il ne supporte plus de travailler comme un forcené pour son père sans une once de reconnaissance. En se rendant pêcher, il découvre par hasard une plantation de marajuana bien cachée. Son copain et ami Shank le met en relation avec Leonard. Les rumeurs vont bon train sur cet ancien professeur qui deale depuis son mobile-home. L'appât de l'argent pousse Travis à recommencer deux fois, le seconde sera de trop. Carlton Toomey n'aime pas qu'on le vole et Travis se retrouve le pied coincé dans un piège à ours. Et pour qu'il comprenne bien la leçon, Tommey lui sanctionne le muscle du talon d'Achille. Son père le fait trimer encore plus, Travis décide de partir du domicile familial. Il se rend chez léonard qui accepte de l'héberger. Travis a retrouvé un emploi et Léonard a décelé chez lui des capacités intellectuelles jusque là inexploités.

Il faut dire que Travis aime lire et s'intéresse à ce qui touche la guerre de Sécession dans laquelle certains de ses ancêtres sont morts. Léonard alimente cette soif de savoir, lui qui n' a plus aucun contact avec sa femme et sa petit fille et qui ignorent où elles se trouvent. L'histoire serait bien trop simple si elle s'arrêtait là. Même si la rédemption de Léonard passe en quelque sorte par le jeune homme, la liberté par la connaissance, la guerre de Sécession et ses massacres perpétrés ne sont pas oubliés.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2013/04/ron-rash-le-monde-lendroit.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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L'action du « monde à l'endroit » tient en peu de lignes : le jeune Travis découvre, au cours d'une partie de pêche, un champ de cannabis. Tenté par l'opportunité de l'argent facile, il décide d'en revendre une partie à quelques dealers locaux. Ce vol le mettra en contact avec Toomey, le dangereux propriétaire des plants, et Leonard, trafiquant de tout genre et ancien prof déchu. Cette transgression l'amènera également à couper les ponts avec son père, un rude cultivateur de tabac. Parallèlement, le souvenir d'un massacre survenu lors de la guerre de Sécession remonte à la mémoire de cette petite communauté et va imperceptiblement jouer un rôle de détonateur. le tout est servi sur fond de paysages d'Appalaches où la vie des hommes tourne principalement autour de la pêche, les armes, les drogues, la boisson et dans une moindre mesure le travail du tabac. Pas de quoi, à priori, séduire un public féminin. Et pourtant !
Au-delà de ce résumé factuel, le coeur du roman se concentre sur de grands thèmes philosophiques qui, à un moment ou à un autre, touchent chacun d'entre nous : le passage vers l'âge d'adulte, la transmission. Pourquoi certains arrivent-ils à être maître de leur vie et d'autres pas ? Comment le passé, même lointain et oublié, influence-t-il notre présent ? Est-on responsable des crimes commis par nos ancêtres ? Rash ne s'y trompe pas d'ailleurs, en convoquant dans son récit à plusieurs reprises Simone Weil. Au fil des pages, on pense inévitablement à Steinbeck pour l'aspect social et à Jim Harrison pour la place importante accordée aux grands espaces.
L'autre réussite du livre tient à sa très grande qualité littéraire grâce à un style lyrique, subtil et néanmoins contenu. La plume de Rash, d'une grande puissance évocatrice, rappelle la touche picturale des Impressionnistes, vive, rapide, légère. Elle arrive à nous faire percevoir, en peu de mots, toutes les vibrations d'un paysage et à en traduire les échos dans la psyché de ses héros. Au fur et à mesure de la lecture, on ne peut que tomber sous le charme du traitement quasi proustien du temps. Ce passé si lointain, souvent regretté, à jamais perdu, et pourtant si présent dans notre vie contemporaine. Enfin, l'ouvrage s'achève sur une scène qui tient autant du western que des grandes tragédies antiques. Roman dans une première approche éminemment américaine qui se révèle être universel et intemporel. Un vrai tour de force !
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Je me souviens de la première fois qu'on m'a parlé de ce roman. C'était Anne, il me semble, qui me disait à quel point ça lui avait plu, que c'était dans la veine du nature writing et que ça pouvait faire penser à Sukkwan Island. Ça m'a fait acheter le livre, mais aussi le laisser très longtemps sur une étagère parce que ça m'a fait peur. Genre vraiment peur, parce que j'avais beaucoup aimé Sukkwan Island mais je n'avais franchement pas envie de relire ce genre de texte, sombre et sans aucun espoir. du coup il est resté sagement sur son étagère à attendre, à regarder des plus légers que lui être lus plus rapidement, et il faut admettre qu'il ne s'est jamais plaint, allant quasiment jusqu'à se faire oublier. Ce jusqu'à la fin d'année dernière où, en préparant la pile de bouquins qui allaient partir une semaine en vacances avec moi, je l'ai mis dans la valise sur un coup de poker. J'en ai mis d'autres, en me disant que si je n'aimais pas j'aurais toujours la solution de le laisser tomber, que je partais au pire du pire dans une ville remplie de librairies, que j'avais ma liseuse et 6 romans pour 7 jours (dont Noël et Nouvel An).[...]
Lien : http://www.readingintherain...
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Plus que l'ode à la nature grandiose qui abrite l'intrigue de ce roman, ce sont les personnages qui m'ont touchée et fascinée. Les Toomey, père et fils, sorte de « parrains » ruraux, cruels et sadiques, qui fournissent les dealers locaux et joueront un rôle primordial dans le tragique dénouement final. Dena, qui fut belle autrefois, désormais ravagée par les drogues et les nuits dans les bars miteux. Lori, jeune fille en fleur obsédée par l'ambition de ne pas vivre la même pauvre vie que sa mère, déterminée à quitter sa petite ville coûte que coûte. Leonard, ex-professeur de lycée déchu suite à une sordide affaire de tricherie aux examens, qui vivote en vendant des pilules et des bières aux gamins du patelin. Cultivé mais veule, il laisse sa vie s'écouler petitement sans réagir. Travis enfin, rongé par la piète opinion que son père a de lui, en guerre contre lui-même, son ambition et son intelligence révélées par Leonard pourront-elles le sauver de ses démons ? Sur ces personnages reliés par le désespoir et l'envie de survivre plane le souvenir d'un atroce massacre perpétré durant la Guerre de Sécession. Ron Rash livre ici un roman coup de poing, comme l'était son précédent, « Serena » : sombre, violent, puissant, et qui ne peut laisser le lecteur indifférent.
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