L'épave

Un touriste allemand dérape sur une route de campagne et finit dans le ravin avec femme et enfant. Trois morts… List, un mécanicien local visite l'épave et s'empare des effets personnels des victimes. le père du chauffeur arrive un beau matin pour récupérer des souvenirs dans la voiture, et dans sa tête ; l'homme semble très riche … Bien sûr, List ne manquera pas de monnayer ses services.

Un court texte. Comme à son habitude, Yves Ravey procède par petites touches pour nous brosser des personnages complexes : que ce soit l'Allemand, List, sa mère, sa femme… le tout sur fond de liasse de billets.
La cupidité élevée au niveau d'un mode de vie… Jusqu'à tout perdre…
Un roman qui à tout d'un roman noir que ce soit dans le thème ou dans la conduite de l'intrigue qui maintient le suspense jusqu'au rebondissement final.

L'épave

Avec ce livre, le troisième que j'ai lu ( le premier étant «Pas dupe» et le deuxième «La fille de mon meilleur ami» ), mon intérêt pour l'univers d'Yves Ravey va croissant.
Il s'agit d'un univers désenchanté, sans le moindre moelleux, dans lequel des personnages sans affects apparents sont agis plus qu'ils n'agissent, entraînés par ce qui ressemble bien à une fatalité : résultante de la rencontre de leur être intime avec le déroulement des rapports de causalités extérieurs.
C'est un monde à la fois glauque et très familier, où le blanc et le noir n'existent pas, où les bons sentiments sont tellement mêlés qu'on ne les reconnaît pas. Un monde où le curseur se déplace entre le gris et l'anthracite.
Grâce à l'élargissement du champ focal opéré par l'auteur dans la dernière partie du texte, le motif développé jusque là se retrouve situé dans un ensemble plus vaste : l'environnement de l'intrigue initiale se révèle et le prédateur se retrouve soudain, à défaut d'avoir tout vu, ou d'avoir été suffisamment vigilant, aussi surpris que le lecteur, d'être devenu en quelques instants la proie de sa proie.
C'est particulièrement vrai dans «L'épave», et c'est logique : quel individu, fût-il allemand, donc un peu balourd (les allemands qui liront cet épouvantable cliché voudront bien me pardonner), peut-il bien se laisser dépouiller avec un tel acquiescement s'il n'est lui-même en train de guetter la petite frappe sans scrupule et trop sûre d'elle qui le détrousse ?
Chez Yves Ravey, les personnages mettent eux-mêmes en place le piège qui va se refermer sur eux.

Le style et la manière de Ravey m'ont rappelé, en plus brefs, la veine de Sébastien Japrisot dans «La femme dans l'auto avec des lunettes et un fusil» et aussi celle de Marc Behm dans «Mortelle randonnée».

J'ai beaucoup aimé cette lecture dont l'écriture blanche, non explicative, atteint un sommet de dépouillement et d'efficacité.

Un mécanicien, List,pille systématiquement les véhicules victimes d'accidents, dans un virage propice.
Il dérobe, un jour, des objets familiers: photos, chaussures, poupées etc...d'une famille Allemande qui revenait de vacances en Espagne et qui a péri dans l'accident : un couple et sa petite fille.
Le pére du conducteur vient sur les lieux du drame et tente de récupérer le maximum d'objets ayant appartenu à son fils et à sa petite fille.
Sa quête est celle d'un pére en recherche de la mémoire de son fils....
Ce pére posséde de l'argent, List possède les objets recherchés...celui- ci va les distiller les uns après les autres en lui faisant croire qu'il se les procure aprés une longue enquête....
Samuel, l'allemand est prêt à donner beaucoup d'argent pour récupérer les objets, donc il paye mais il a vite compris le ....manège du jeune homme...List a une mére et une épouse : Fabiola,une fille au corps élancé, aux vêtements courts qui a d'autres ambitions que de passer sa vie dans un garage.
Les relations entre les protagonistes vont évoluer dans un sens étonnant. La chute est brutale, surprenante.
Ce livre gêne , on ne sait pas où l'auteur nous emméne, une histoire d'argent, d'objets? de dépossession?
A t- on affaire à un "faux "roman noir?
La dernière phrase se conclut sur le mot Adieu!
Le style est sec, sans chaleur, atone, transparent, serré, étrange,est ce voulu?
C'est un drame totalement, nu , caricatural qui nous laisse complétement sur notre fin....
Ou alors je n'ai rien compris ce qui est possible aussi.....

On m'avait conseillé et prêté ce livre en me disant qu'il était bien. Mais je n'ai pas du tout aimé. D'abord c'est très mal écrit. Quasiment tous les dialogues sont en mode « il a dit que », « machin a répondu que ». Ca devient lassant. Tu sais plus où donner de la tête. Mais pourquoi ne pas faire au plus simple et faire des dialogues normaux?

A un moment on sait plus si on lit une histoire ou juste les divagations de quelqu'un. Tout ce qu'on lit ce sont des mots qui s'alignent et ne font pas grand sens. L'intrigue n'est même pas intéressante et je ne parle pas des personnages. Déjà, l'un d'entre eux n'a jamais de nom et c'est malheureusement celui qui a le plus d'intérêt. Et List est un idiot qu'on a envie de taper à chaque fois qu'il parle ou ne parle pas vu qu'il n'y a pas de dialogue dans ce livre. C'est tellement perturbant ce manque de dialogue. Ca rend l'histoire en plus pas dynamique. Heureusement que je l'ai lu dans le métro parce que sinon j'aurai jeté le livre par la fenêtre. Là au moins je pouvais arrêter de temps à autre pour ne plus penser à ce que je lisais.

C'est dommage parce que je suis sûre que ce livre aurait pu être bien. le résumé n'est pas si mal. Cependant, à vouloir faire de List un idiot du village, on ne sait plus ce qui se passe. En plus, comme c'est le personnage principal, ne pas l'aimer n'aide pas au livre. Et en fait, je préférais l'allemand. On aurait eu l'histoire de son point de vue, cela aurait sûrement été mieux. Même si je trouve la façon d'écrire complètement nulle.

Si je pouvais effacer ce livre de ma mémoire, je le ferais. Et j'en ai quand même bien l'intention. En plus, je le trouve cher pour le nombre de pages et la qualité.
Lien : http://les-pingouins.com/boo..

J'aime décidément beaucoup le style d'Yves Ravey, désenchanté, cynique, qui réussit en une centaine de pages à poser un décor et des personnages forts.
On finit par se demander quelle est l'épave : la voiture accidentée de cette famille allemande ou ce petit malfrat qui y a tout volé ?
Roman malin, une fois de plus !