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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Moins connu que Edgar Allan Poe ou bien encore Howard Phillips Lovecraft, Jean Ray n'a rien à rougir vis-à-vis de ses pairs. Il est surtout célèbre pour sa série de Harry Dickson. C'est tout à fait par hasard que j'ai trouvé cet exemplaire de l'Édition le masque fantastique – une réédition de 1978. On oublie souvent que le livre peut être un objet d'art, le côté collectionneur que je suis, aurait préféré celle de NéO – bien qu'elle soit incomplète, puisqu'il manque la dernière nouvelle « Le formidable secret du pôle » – et son illustration signé par le grandiose Jean-Michel Nicollet.

« Le carrousel des malices » est un recueil de 19 nouvelles :


Jean Ray reprend les thèmes forts du fantastique avec la mort ou bien encore les fantômes. J'ai beaucoup apprécié les premières nouvelles de ce récit, qui sont davantage tourné vers l'horreur où elle se mêle avec l'humour noir. J'ai parfois souri bêtement sur des phrases anodines, comme dans l'exemple de «  La tête de monsieur Ramberger » le bourreau fait une remarque sur le poids de la tête quand il la soupèse une fois tranchée. On y trouve aussi une certaine rythmique dans la construction des phrases avec un langage parfois soutenu, que j'ai bien apprécié.
Malheureusement la suite du recueil, cette noirceur sera abandonnée pour des codes plus basiques du Fantastique.
L'amour que porte Jean Ray pour les mathématiques, lui a donné naissance à deux ou trois nouvelles sur les arithmétiques et la géométrie. Comme c'est une science qui ne fascine guère, j'ai pris moins de plaisir à les lire.
Ce livre se termine sur une nouvelle écrite sous le pseudonyme de John Flanders. le Fantastique laisse place à Science-Fiction. C'est aussi le texte le plus long. J'ai bien aimé, mais j'ai été un peu largué sur la fin.

Quelle belle découverte que livre, cette première incursion dans le monde de Jean Ray. J'ai beaucoup aimé ces histoires burlesques où se côtoie parfois l'humour noir, mais aussi celle qui porte une certaine dose d'horreur. J'ai surtout apprécié ces tournures de phrase. Ce recueil est parfois inégal dans la qualité de ses textes, parfois ardu dans le vocabulaire complexe, mais l'ensemble est de bonne qualité.
Inutile de dire que ce premier voyage dans le monde de Jean Ray, ne sera pas le dernier.
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Paru en 1964 aux éditions Marabout, l'année de la mort de l'auteur ,tardivement, donc.
J'ai  lu ce fascicule dans une réedition de 1978 par la librairie des champs-elysées : le Masque fantastique. .

Signalons l'image de couverture : peinture de Tibor Csernus. C'est un peintre (1927-2007) , côté, qui a consacré une partie de son oeuvre à l'illustration de couvertures de livres :ed. Gallimard, Folio, J'ai lu... Illustrateur de romans fantastiques et de sciences-fictions.Une visite dans la galerie internet de cet auteur, ainsi que sa biographie wikipedia reste même recommandable.
En 4e de couverture, Jean Ray est qualifié d' "appariteur des ténèbres ". Et ce livre regroupe dix neuf nouvelles fantastiques à divers titres, assaisonnées d'un humour grinçant !
_ La 4e dimention, chère a l'auteur est présente dès la 1ere nouvelle.
_ Des "savants fous"et, bien sûr déchus de tout statut social, font la preuve de leur compétance... maléfique ?
_ Un zest de mythologie pimente d'autres contes : Qui sont ces trois petites vieilles installées sur un banc face au domicile du bienheureux et gourmet Tim Merrywater ?
_ L'auto-suggestion humaine reste une source de fantastique, prouvant ainsi notre acces à cette 4eme dimention.
_ Des nouvelles, flash _  quelque lignes _
_. et  le dernier Écrit , plus long : "Le secret des pôles",   fiction gothique, comparable ? à " un  Jules Vernes"... peu crédible et laborieux.
Donc, pour ces fictions fantastiques tardives, et pour la couverture  bien choisie :3+1/2/5.

Pour qui veut découvrir Jean Ray, je reste convaincu que "Malpertuis"  est l'oeuvre maitesse de cet auteur... avec une pensée pour mes premières lectures : certaines aventures de Harry Dickson, super héros pour adolescents. le fantastique, l'epouvante, le paranormal en constituent les ingrediants. (180 nouvelles dont une centaine attribuées à notre auteur ! ) Un peu daté tout de même.
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Petites nouvelles fantastiques ou démoniaques. Mais attention, les premières sont tellement dénuées de sens, tellement déconcertantes, je dirais même bizarroïdes, qu'elles prennent le pas sur l'écriture fine et élaborée, pleines de mots bien choisis, dont beaucoup que je ne connaissais pas, comme par exemple, un vin alacre, un discours aux haltes sternutatoires, une dinanderie de cuivre, une haridelle, des mercerots, des rosicruciens, une manifestation hypnagogique,.... inutile de préciser que j'ai passé un bon moment dans le dictionnaire.

Puis, de nouvelles en nouvelles, l'intensité grandie et je suis passée de la stupéfaction première, au malaise, à la frayeur, à l'intérêt, jusqu'au réel plaisir de la dernière nouvelle "Le formidable secret du pôle", sorte de quête de l'Atlantide qui n'est pas sans faire penser aux Vingt mille lieux sous les mers de Jules Verne.

Et au fur et à mesure de la lecture, j'ai pu enfin apprécier, à sa juste valeur, la qualité indéniable de l'écriture (ce qui m'a fait mettre une 4ème étoile).
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Ceux qui ont lu le Carrousel des Maléfices, penseront peut-être que cette réédition n'est pas indispensable dans leur bibliothèque, ce en quoi ils auraient tort, car ce volume comporte neuf textes qui ne figuraient pas dans les éditions précédentes, que ce soit dans les divers éditions et rééditions Marabout ou à la Librairie des Champs-Elysées ou encore chez Néo.

Que dire de plus que ce qui a déjà été écrit, et par plus spécialiste que moi ? Rien ou presque. Que cet auteur nous prend par les yeux, que l'on ne peut lâcher un texte entamé, et qu'il nous offre de délicieux frissons. Jean Ray nous entraîne, nous enchaîne dans son univers particulier, glauque, humide, poisseux, fuligineux, et si l'on sort la nuit, on se demande si l'on ne va pas se trouver nez à nez avec l'une de ses créatures humaines déambulant dans des ruelles sordides qui ne sont pour nous que des endroits faiblement éclairés.

Mais au travers de courts textes, regroupés sous le titre Histoires drôles, qui ne dépassent pas parfois une page, il joue avec nous dans une ambiance humoristique et pourtant noire, très noire. Ainsi dans ses Histoires drôles la dérision l'emporte sur le fantastique habituel.



Dans M. Gless change de direction, Jean Ray revisite et détourne le mythe de Jack l'Eventreur avec malice. C'est le premier texte qui ne figurait pas dans la version initiale du Carrousel des maléfices.

Certains de ces textes, dont La formule et Monsieur Banks et le boulet Langevin par exemple possèdent en commun le thème de l'espace-temps, ou Quatrième dimension. Des historiettes qui se déroulent de nos jours, ou du moins à l'époque où elles ont été écrites, ou dans des milliers d'années, un peu comme de l'anticipation pseudo scientifique, ou encore qui reprennent le mythe de la vie éternelle mais toujours avec cet humour particulier qui a fait la renommée du fantastiqueur belge.



Dans sa longue postface, c'est-à-dire à lire après s'être imprégné de l'ambiance qui se dégage des nouvelles de Jean Ray, et que par esprit de contradiction j'ai lue en priorité, Arnaud Huftier, le grand maître et spécialiste de l'oeuvre de l'un des représentants majeurs de la littérature belge, dresse un bilan sur les dix volumes composant cette édition dans des versions dites originales et intégrales. Et apporte un éclairage sur les divers thèmes chers à Jean Ray, et principalement celui de la petite bourgeoisie et son emblème des nourritures terrestres, nourritures si vivifiantes et pourtant parfois mortifères.

Bref un recueil à déguster sans crainte d'indigestion, et qui ne vous fera pas mourir d'ennui.



Sommaire :

Le carrousel des maléfices

Mathématiques supérieures

La tête de monsieur Ramberger

Bonjour, Mr. Jones !

Histoires drôles : Drôle d'histoires ; Soirée de gala ; Merry-fair ; La tête parlante ; Merry-go-round ; le toboggan.

Têtes de lune

Le banc et la porte

Croquemitaine n'est plus

Puzzle

L'envoyée du retour

La sotie de l'araignée : l'ombre

S.A. La mouche

S.A. le crabe

S.A. La fileuse

S.A. le monstre

S.A. Les évadées

Le beau dimanche

Le Ressaract

La sorcière

Les gens célèbres de Tudor Street

Trois petites vieilles sur un banc

La conjuration du lundi

Un tour de cochon

Smith... comme tout le monde

Autres textes

Mr. Gless change de direction

La Princesse Tigre

Je cherche Mr. Pilgrim

L'expérience de Laurence Night (Thunder-powers)

La formule (A story of fourth dimension)

M. Banks et le boulet Langevin

Le tueur et le fantôme

La fausse clé

Le crime des autres

Postface et bibliographie d'Arnaud Huftier.


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Cette fiche concerne en fait trois ouvrages de Jean Ray : "Les Contes Noirs du Golf - le Carrousel des Maléfices - le Grand Nocturne."

Lire Jean Ray, c'est se plonger dans un univers très particulier, aux règles glauques et souvent distordues, où les aberrations spatiales et/ou temporelles (dont "La Ruelle Ténébreuse", qui figure en bonne place dans "Le Grand Nocturne", demeure l'exemple le plus énigmatique et le plus techniquement parfait) sont choses banales et où les thèmes chers à la littérature d'épouvante ont trouvé, avant le prodige Stephen King et sur un mode strictement européen, une forme de renaissance.

Ces trois volumes sont tous trois des recueils de nouvelles d'un auteur qui, à vrai dire, écrivit fort peu de romans - "Malpertuis" et "La Cité de l'Indicible Peur" sont tout de même très connus.

Le premier est axé sur le golf, l'humour noir et le whisky. Car c'est une autre constante chez l'auteur belge : ses héros, bons et mauvais, ont souvent un faible accentué pour le liquide ambré et celui-ci - ou alors, quand il n'est pas en cause, le rhum ou le gin, solides boissons de marins et d'hommes à la dérive - fournit par ailleurs un excellent prétexte à mettre en doute, en une chute narquoise, la réalité des choses étranges vues ou entendues tout au long du récit. Pour le reste, ces nouvelles golfiques contiennent tout ce qu'il faut pour créer le frisson : meurtres, spectres, parfois les deux, etc ... Des trois ouvrages, c'est sans doute le plus faible mais à cheval donné ...

Le second est un peu un fourre-tout où figurent pêle-mêle des titres véritablement angoissants comme les "Têtes-de-Lune" ou "La tête de M. Ramberger" et des textes beaucoup moins réussis ou, à tout le moins, beaucoup moins imaginatifs comme "Puzzle."

Mais c'est dans le dernier, "Le Grand Nocturne", que Ray donne le meilleur de son noir génie. La nouvelle qui donne son titre au recueil, pleine d'une poésie lovecraftienne, "La Ruelle Ténébreuse" - on est tenté d'ajouter "bien sûr" - "La Scolopendre" et enfin "Le Psautier de Mayence", autant de récits qui, pour un initié, évoquent la peur, à la fois délicieuse et horrifiante.

Evidemment, Jean Ray applique à la plupart de ses histoires un style qui m'a toujours semblé l'hybride des feuilletons du XIXème et du journalisme à sensation du XXème. emment, ses phrases sont courtes, ses descriptions renvoient des échos à la Gaston Leroux et il n'y a pratiquement pas d'analyses intérieures. Mais le romancier flamand a cette truculence, cette imagination débordante que l'on croise aussi sur les gravures des danses macabres moyenâgeuses et l'ensemble crée quelque chose d'unique dans la littérature fantastique européenne. On n'imite pas Jean Ray pas plus qu'on imite Lovecraft - et c'est tout dire. ;o)
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cauchemards, hallucinations avec Jean Ray
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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