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EAN : 9782875054517
72 pages
Maelström (15/02/2023)
2.38/5   4 notes
Résumé :
Nos cartes se rencontrent nos reliefs nos mares et nos étangs j’avais pensé j’avais stagné même quand on ne ressent rien on ressent ce qui stagne en nous Une conversation continue se met en place entre la poétesse et les reliefs, qui se confondent avec les vivants et les défunts. Elle écoute ce silence vert d’eau, cette parole invisible, terreuse et aqueuse, dans une immobilité de marais qui n’a pas peur de stagner. Pour qui perd son chemin, c’est une cartographie p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La dernière masse critique m'a permis de découvrir une jeune poétesse contemporaine Hortense Raynal et son recueil Nous sommes des marécages, j'avais apprécié Mes forêts d'Hélène Dorion d'une autre masse critique, je suis un amateur de poésie, celle de Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Prévert, Apollinaire et dernièrement Franck Bouysse et sa Fenêtre sur terre. Je ne connais pas du tout cette jeune poétesse, performeuse, comédienne et aveyronnaise, son premier livre de poésie, Ruralités, obtenant le prix du premier recueil de poèmes de la Fondation Antoine et Marie-Hélène Labbé. Je suis toujours assez frileux avec ces prix fourre-tout, la reconnaissance d'un talent est souvent de l'entre soi, Juan Asensio dans son blog érudit et polémique, dénonce cette dérive prosaïque de la littérature française, j'avance sans certitude dans cette lecture, sans réticence aussi.
Premier mot, ficelés sans majuscule, répétés dans un écho, de ce recueil de poésie, me laisse songeur, la Majuscule n'est pas, comme un soupir, ou le début est déjà loin dans une intemporalité disparue ; les vers sont courts presque l'apparenté de l'essentiel concentré en peu de mots, la sonorité est presque orale, voire chantée, puis les ruptures, les réflexions s'entremêlent dans l'inextricable confusion de la compréhension, comme un combat, Hortense Raynal accouche difficilement ces vers en prose, ces mots sont comme projetés à la truelle par un maçon pour façonner un mur invisible, la gâche se projette dans le vide pour noircir le sol d'un monticule épars de gâchis qui trouble la beauté divine de la nature face à cet art poétique humain si humain.
Je suis assez sévère avec ce recueil que j'ai relu deux fois, Nous sommes des marécages, ce marécage d'eau sauvage, cet endroit si libre, si vivant au contraire de nous, la nature, les lieux, la cartographie d'Hortense Raynal n'a pas réussi à me guider dans ces lieux qu'elle semble transposer à son corps, comme si nous étions en osmose avec ce qui nous entoure, comme Sartre, il y a une sorte d'existentialiste de l'être humain, comme si ce qui nous réunit était juste les lieux, qui vivent à jamais dans la mémoire de chacun.


Je pourrai creuser plus en profondeur ces poèmes contemporains d'Hortense Raynal, qui d'ailleurs a reçu l'aide de l'Usine Utopik, Centre de création contemporaine –relais Culturel de Normandie, l'ayant accueilli en résidence pendant un mois en juin 2020, cette fusion entre la poétesse et cette retraite accouche d'un recueil intime et complexe, une oeuvre prosaïque où les mots se percutent, s'unissent, l'entrechoquent, s'assemblent, ou la phrase danse une modernité linguistique dans des échos marécageux, propre au titre, mais aussi au style moderne de cette poésie du XXIᵉ siècle qui se perd dans cette spirale cérébrale humaine, cachant la beauté pure d'une poésie ou les émotions se figent dans un labyrinthe de vers et de parenthèses abusives.

Hortense Raynal abuse de parenthèse, elle y note des questions, des jeux de mots, des réflexions, des émotions, comme une épaisseur à ces vers trop épurés, comme si ces émois avaient différents lieux, comme elle le dit dans l'un de ces poèmes, avec cette métaphore des différentes maisons qui n'ont pas la même forme, pouvant être hutte, hangar, abri, salles des fêtes, cahute, abritant les plaisirs, la solitude, la fortune, la fête et les douleurs.

On retrouve aussi cette magie de pouvoir jouer avec les mots comme sonmai, sonnemai, monsai, mahison, pour la maison et aussi des contrepèteries déclarées comme vague et vide pour vade et vigue, aboutissant par évade et digue, ce charme de jongler avec les mots m'a toujours donné du plaisir, je remercie Hortense Raynal pour cette distraction prosaïque, et aussi pour cette lecture, même si je n'ai pas complétement adhéré à ces marécages que je ne suis pas.
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Bien qu'avide de lecture, je ne suis guère qu'un vulgaire néophyte de la poésie, à peine initié. Mais c'est peut-être (ou sûrement) cette raison qui m'a fait choisir, lors de l'opération masse critique, ce livre et par le fait, découvrir cette poétesse qu'est Hortense Raynal.

Première double page blanche avec quelques mots en bas à gauche : "est-ce que quand on ouvre un livre c'est pas un peu une carte qu'on ouvre ?"
La question est posée... le style, l'esprit, les mots également. Mais si ce livre est un peu une carte, comment pouvoir se perdre si le chemin est tracé ?

Hortense Raynal use et abuse des mots, joue avec (mais avec justesse), mélant la complexité à l'intime (que l'on sent bien présent). Mais si la poétesse nous oriente sur sa carte, nous entraîne sur ses chemins, les mots lancés peuvent-ils tracer nos propres chemins ? Chaque lecteur a sa réponse je pense...
Nous sommes des marécages... ou Sommes-nous des marécages ?
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Merci la masse critique de m'avoir fait découvrir cet auteur.
La lecture fut assez rapide.
Pour un recueil de poésies, je m'attendais à lire des poèmes avec rimes. Il n'y a pas non plus le même nombre de pieds par phrase.
Ce sont des pensées et des questions écrites. Cela ne m'a pas fait voyager. Je suis déçue par cette première lecture. Cela ressemble à du slam et donc plus de l'oral et des intonations de voix que de l'écrit.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
" ficelées ficelés
on est ficelés aux autres
qu'on le veuille ou non
ficelés on avait pensé
(...)
nos cartes se rencontrent
nos reliefs nos mars et nos étangs
j'avais pensé j'avais stagné
même quand on ne ressent rien
on ressent ce qui stagne en nous

nous sommes des marécages
(...)
est-ce que j'ai pas assez écouté certains lieux? est-ce que j'ai pas assez écouté dans ma vie ? est-ce que les oreilles ça suffit comme outil ? est-ce qu'il n'y aurait pas aussi les doigts la peau les frissons les yeux tes yeux oups les yeux
(...)
venez me déplier
venez déplier ma carte.
je vous le dis, je suis d'accord
(...)
on écrit comme on nagerait dans des marécages lentement
(...)
c'est douleur d'être partout.
en moi plusieurs endroits
(ces envers de vie)
endroits que je n'ai jamais visités mais
que je sais me construire.
me bâtir chaque parcelle constructible de molécules
de chair de ce qui
peut me servir de nouveau corps.
(...)
quand j'arrive quelque part
(un quelque part que j'ai jamais vu)
je n'y arrive pas tout à fait en étrangère,
et toutes les terres sont mes terres.
(...)
l'estuaire
s'est emparé de mes ports d'attache,
il y a de l'espoir dans le raté et puis
les ramifications
ont fait leur travail
(faut laisser faire)
(...)
ce poème je
le connais, sans le connaître
est quelque part sur la carte des souvenirs
(allez j'utilise le mot enfance) d'enfance.
(...)
les vieux ça rentre dans le cœur et ça fait une boule,
dedans toujours, tous les vieux portent des pays
(...)
quand j'oublie,
je me fais pays.
et tout le monde m'habite,
et c'est tant mieux.
habitez-moi
habitons-nous
habitez-vous entre vous
je vous regarde
(...)
j'ai ma mère sur la poitrine
mon père à l'épaule
mon frère à l'oreille
ma sœur dans la main
mon amoureux sur la bouche
d'autres amoureux sur les joues
ma grand-mère dans les côtes
mon grand-père dans le pied
les amis dans les yeux
j'ai des inconnus sur le front
et le reste du monde dans le cœur.

toute cette forêt de gens m'habite
jamais ne me quitte,
l'enfer la forêt, les noix.
mais moi aussi je suis un arbre
(...)
je suis l arbre qui me broie.
(...)
l'eau qui n'est pas amoureuse fait peur
je m'en tapisse les neurones avec les gouttes
de nos eaux stagnantes en nous.
(...)
en attendant on va"
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j'ai un biotope microscopique coincé au coin de l'œil
à te donner mon ami.
pour nous, nos yeux, et nos marécages
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je n'ai plus besoin de village en poésie
la poésie est mon village
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j'ai des monts entiers de sensations
tout dans mon corps est un centre
chacune des villes de ma peau est une métropole
à l'instant où tu me touches
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la vie est un pays
j'ai regardé ce pays et le pays m'a dit
qu'il fallait apprécier ses déserts
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Video de Hortense Raynal (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hortense Raynal
Hortense Raynal lit "Je sais mal les champs" in Ruralités (Carnets du Dessert de Lune, 2021)
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