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Rémi Perrin (Éditeur scientifique)
EAN : 9782905344618
279 pages
Le Dilettante (30/11/-1)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Un fasciste égaré en littérature?
Lettres de prison (1945-1952) [adressées à Roland Cailleux] de Lucien Rebatet (Le dilettante, 1993)

Au contraire de Louis-Ferdinand Céline et de Pierre Drieu La Rochelle, Lucien Rebatet (1903-1972) n’a, semble-t-il, pas encore trouvé l’absolution auprès des amateurs de littérature et du grand public. Si Une histoire de la musique (1969) demeure l’ouvrage de référence pour le mélomane amateur et compte déjà plus... >Voir plus
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Ça devient infernal. Tournis frénétique. J'éprouve très fortement dans ces instants-là la tentation de la prière. Je ressens combien il serait doux, reposant de tomber à genoux, de s'abandonner à une Providence. J'imagine qu'à ma place bien peu y résisteraient. Mais si mes nerfs sont tout près de me trahir (nerfs d'un littérateur, d'un sensuel, d'un artiste) ma probité intellectuelle demeure entière. C'est elle qui m'interdit de céder à un mouvement sentimental et aux illusions et forgeries qui en seraient la conséquence. Je ne commettrai pas cette suave lâcheté. J'ai depuis trop longtemps prévu une semblable défaillance, j'en ai trop étudié les effets sur autrui, dans les livres ou autour de moi. Telle est la forme de mon courage. »
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Pas encore reçu les livres de votre dernier envoi. Ma dernière lecture : La Peste de Camus, que je suis en train d'achever. Je ne saurais vous exprimer à quel point je trouve ça pauvre, blafard, manqué, plat, artificiel. Ceci dit en me référant à ce que l'auteur a voulu. Avais lu plusieurs papiers très louangeurs sur le bouquin, entre autres de Th. Maulnier. Encore une fois suis en désaccord complet avec ces polichinelles de la critique. La Peste est tout vulgairement une médiocre allégorie, dont la volontaire « objectivité » aboutit au néo-pompiérisme le plus froid. On écrivait des choses de ce goût aux environs de 1795, entre Robespierre et Napoléon ! Je n'ai rien lu, cette année, d'aussi emmerdant et agaçant (par l'effort qu'on y sent continuellement). Inutile de vous dire que mon jugement n'est ni politique ni moral, mais artistique. Depuis Le Mythe de Sisyphe, ce pauvre Camus n'a vraiment pas fait de progrès dans l'expression de ses idées ! Et c'est la 35e édition ! Merde ! Je me sens un génie quand je lis des trucs comme ça. (8 octobre 1947)
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Je crois vous avoir déjà dit quelques mots de mes dernières lectures des Temps Modernes. Je suis de plus en plus convaincu qu'il y a quelque chose de très valable dans l'existentialisme, que Sartre est un bon psychologue. En un mot, je crois que la philosophie de la seconde partie de ce siècle sera fortement colorée d'existentialisme. Les positions rationalistes ou bergsoniennes devant le christianisme étaient de plus en plus faibles, sapées par « l'ennemi ». L'existentialisme rajeunit l'athéisme en le réaffirmant à la fois contre les chrétiens, les rationalistes et les bergsoniens. Il s'agirait, pour moi, d'accorder un certain existentialisme non plus avec l'athéisme total, mais avec l'agnosticisme. Ceci dit, rien ne m'irrite plus que les coq-à-l'âne grossiers sur lesquels on tombe tout à coup chez Sartre et sa bande, sous couvert de dialectique, en particulier dès qu'ils prétendent insérer dans leur système leur morale de liberté. Je ne vais pas plus loin. Je n'ai pas le temps de disputer de tout ça par écrit. (20 mai 1947)
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En passant, une petite réflexion sur les surromans, les romans « investis d'une signification qui transcende l'intrigue » de l'école Sartre. Fort bien. Seulement, ces gens-là ont un peu trop beau jeu. Techniciens de la philosophie, ils nous envoient d'abord dans les gencives un énorme bouquin de phénoménologie, ontologie, etc. Puis ils pondent un roman où nous sommes invités à découvrir une signification existentialiste dans chaque pet ou branlette des héros. Je veux bien, ça se justifie (le talent justifie tout et Sartre en a beaucoup). Mais qu'on ne nous dise pas que c'est une solution au roman à thèse. Les existentialistes font simplement des romans à thèse en deux temps : 1° la thèse, et combien copieuse ; 2° l'illustration de la thèse. Ça ne remplace ni Stendhal ni Dostoïevsky, ni une quantité de bien plus petits seigneurs. (8 avril 1946)
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Vidéo de Lucien Rebatet
France Culture : Faut-il republier les textes antisémites du XXème siècle ? (2015). A l'occasion de la publication chez Robert Laffont, des œuvres de Lucien Rebatet, et de l'annonce d'une traduction de "Mein Kampf" chez Fayard, Caroline Broué reçoit Pascal Ory, professeur d’histoire contemporaine à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Florent Bayard, historien, chercheur au CNRS (Centre Marc Bloch, Berlin), spécialiste du négationnisme et de la Shoah.
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