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Philippe Geslin (Préfacier, etc.)
EAN : 9782846790857
194 pages
Ginkgo (16/12/2010)
3.54/5   13 notes
Résumé :
Ce voyage en Laponie constitue un document remarquable et le témoignage précieux d’un homme hors du commun sur son siècle.

Contemporain de Molière, Jean-François Regnard est surtout connu du public pour ses pièces de théâtre (Le Joueur 1696 ; Le légataire universel 1708) Réalisé sans grande préparation, lors de son passage en Suède, Le voyage en Laponie, effectué en 1681, nous offre le meilleur exemple de ce Regnard méconnu.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un voyage en Laponie au XVIIème siècle ! C'est prometteur. Lu dans l'édition de 1730, ce qui ne simplifie pas les choses (ah l'époque où les s ressemblaient comme deux gouttes d'eau à des f…) Jean-François Regard, célèbre dramaturge français aujourd'hui bien oublié, était également un voyageur qui accomplit plusieurs périples qu'on pourrait qualifier de « touristiques ». A une époque où se rendre d'une ville A à une ville B n'était jamais ni facile ni simple ni confortable ni rapide, il fit parti de ces pionniers qui décidèrent un jour de parcourir le monde ni pour une mission diplomatique, ni pour faire la guerre, ni pour faire du commerce, ni un pèlerinage, mais simplement pour voir et découvrir sans autre but que de s'enrichir l'esprit.

Cette relation de voyage est assez curieuse à lire. Certains passages, notamment dans les forêts de Laponie, font l'objet de longs récits. D'autre, tels que la visite d'une capitale, ne font l'objet que d'observations laconiques. A plusieurs reprises, son groupe a à maille à partir avec des voleurs de grands chemins – mais ils sont suffisamment nombreux et bien armés pour s'en tirer sans dommage. Par curiosité, il visite également les gigantesques mines de Suède, ainsi que la célèbre mine de sel polonaise de Wieliczka, encore aujourd'hui une grande attractivité touristique. Bon à l'époque les conditions de sécurité laissaient un peu à désirer : les ouvriers commençaient la descente (acrobatique) dans le puit par une prière…

L'ouvrage est également parsemé, comme il se devait, des connaissances (ou plutôt des croyances) scientifiques glanées au fil du chemin. Certaines sont curieuses, notamment celle selon laquelle les hirondelles hibernaient… Au fond des étangs, rassemblées en gros paquets enfouis dans la vase. En revanche, ses observations sur les parentés entre les langues sont largement justes, et illustrent l'ancienneté des origines de la linguistique. Il a également la chance de rencontrer le célèbre astronome Johannes Hevelius, l'un des plus grands du XVIIème, et de visiter son observatoire.

Pour le lecteur moderne, ce livre constitue un voyage presque aussi dépaysant que ledit voyage pour son auteur. Un voyage dans un autre temps et surtout dans les mentalités de l'époque, étonnamment proches de nous par certains aspects, très éloignées par d'autres.
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Voyage en Laponie(1681) de Jean-François Regnard

Editions Ginkgo, 2010, 195 pages

"On sort souvent de chez soi pour n'aller qu'en Hollande, qu'on se trouve, on ne sait comment, jusqu'au bout du monde"... voilà qui résume bien la situation, un jour Jean-François Regnard décide d'aller rencontrer le roi de Hollande, et de fil en aiguille, il se retrouve à parcourir la Laponie pendant deux mois. C'est son récit de voyage, a priori des feuillets ou journaux adressés à son frère, que nous lisons ici.

La longue préface nous met bien en garde contre ce récit de voyage et son côté un peu fabulateur. Même sans la préface, il aurait été très aisé de s'en rendre compte. Ce texte est déroutant et ressemble plus à une grande farce qu'à un véritable compte rendu d'expériences de voyage.

Je ne connaissais pas cet auteur auparavant, mais je suis bien curieuse et impatiente de lire l'une de ses pièces, car il a vraiment un sens de la comédie et du burlesque très développé. Tant et si bien que l'on ne prend pas son récit très au sérieux... je ne remets pas en compte le fait qu'il soit vraiment allé en Laponie, mais si on me disait un jour que ce n'était qu'imagination, ça ne me choquerait pas plus que ça.

Le livre rassemble tout ce qu'il y a de plus clichés sur "le bout du monde" de l'époque (oui la terre s'arrête au bout de la Laponie, tout le monde le sait). On nous étale toutes les idées reçues sur le bon sauvage qui chasse, partage sa femme, vit de la pèche et de la chasse, ressemble à un animal... en même temps, pour continuer dans les clichés, ce sont des gens plutôt accueillants et joviales, passablement imbibés dès qu'ils trouvent une bonne occasion (et ils ne cherchent pas bien loin).

Mais tout cela est tellement clichés que ça en devient parodique, surtout, comme je l'ai dit plus haut, Jean-François Regnard a un sacré sens de l'humour.

Pour vous en rendre compte vous-mêmes, quelques citations :

(ils sont au milieu de murs de glace) : "Nous étions pourtant alors dans les plus fortes chaleurs de la canicule; mais ce qu'on appelle ici un été violent peut passer en France pour un très rude hiver."

"Ne connaissant point de médecins, il ne faut pas s'étonner s'ils ignorent aussi les maladies, et s'ils vont jusqu'à une vieillesse si avancée qu'ils passent ordinairement cent ans, et quelques uns cent cinquante."

Vous pourrez remarquer que ce monsieur à le sens de l'hyperbole bien développé. Il a également un sérieux sens de la répétition, si on a pas bien compris certains concepts, oh c'est pas grave ! dans quelques pages ça risque bien de revenir !

J'ai spécialement aimé tous les passages liés à la magie et au démon, et comment les lapons s'en sortent toujours pas une pirouette et une bonne dose d'eau de vie à l'assemblée pour cacher leur manque d'efficacité.

Pour conclure, on ne peut pas dire que j'en ai appris beaucoup sur les lapons, mais quelle franche rigolade que ce livre ! On a l'impression de lire un roman picaresque ! Je vous le recommande vraiment !
Lien : http://cryssilda.canalblog.c..
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Pour ma première participation à l'Opération Masse Critique de Babelio, j'ai eu la chance de recevoir ce livre en total accord avec mes deux passions : la littérature et les voyages. Je tiens donc avant tout à remercier l'équipe de Babelio ainsi que les Editions Ginkgo pour cet envoi.

Ce livre est divisé en trois grandes parties : le commentaire de l'oeuvre, les annexes, et enfin le récit de Jean-François Regnard. Je vais donc suivre l'ordre de la lecture, en vous parlant en premier lieu du commentaire de texte, écrit par le professeur et ethnologue Philippe Geslin. Dès les premières page, cette préface de 30 pages m'a semblée incontournable ; en effet, elle évoque plusieurs éléments importants pour la compréhension du récit de l'auteur, mais également autour de l'organisation de ce voyage. Ce prologue me semble donc être une partie presque primordiale dans ce récit, afin de le parcourir de façon objective.

Une fois ce prologue et les annexes parcourues, on se retrouve face à un long récit de voyage sans aucun chapitre, qui peut repousser aux premiers regards. Une mise en page compréhensible lorsque l'on sait que l'auteur n'avait pas pour but de publier ce récit – il s'agit d'ailleurs de ses premiers écrits publiés, 22 ans après sa mort.

À travers ces pages, nous découvrons donc la Laponie de 1681 à travers ses paysages, son climats, sa faune et ses habitants. Chaque chose est décrite de façon détaillée et parfois accompagnée d'une illustration, de telle sorte qu'il est facile pour le lecteur de s'imaginer au milieu de ce pays. Cependant, ces descriptions parfois trop poussées peuvent finir par ennuyer un lecteur qui ne serait pas passionné par le sujet des voyages et de la découverte des autres civilisations. J'avais moi-même parfois l'impression de parcourir un guide ou un livre scolaire, plus que de m'être plongée dans un simple récit de voyage.

Au final, et malgré ce petit point négatif, j'ai été emportée par l'esprit de découverte de ce livre, qui s'accompagne de reflexions profondes et intéressantes sur l'état de l'âme face aux voyages de façon plus générale : un sujet qui me convient particulièrement, vu ma passion pour le Monde. Je regrette cependant un point qu'à très bien décrit Philippe Geslin dans sa préface, et que je vous citerais pour conclure : « Lorsque les biographes abordent [ce livre], c'est à Regnard qu'on l'attribue. Passée la difficile période de ce voyage, Corberon et Fercourt (les deux hommes ayant accompagné Regnard dans cette escapade) semblent quitter la scène. Il est fort possible qu'eux aussi aient contribué directement à sa création, non pas en le rédigeant, mais en apportant chaque jour à son auteur les témoignages recueillis ou les impressions ressenties. Pourquoi en attribuer la paternité au seul et futur homme de lettres ? »
Lien : http://www.a-demi-mot.com/?p..
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Voyage en Laponie - étape 1 :
Je lirai donc, dans le cadre de Masse Critique, le récit du Voyage en Laponie de Jean-François REGNARD en 1681. Je découvre d'abord dans la préface que Regnard fut un auteur dramatique important de la deuxième moitié du 17ème siècle. Joué à la Comédie Française, il fut avant cela un voyageur aventureux - vendu comme esclave à Alger - jusqu'en Laponie. C'est donc ce personnage aux deux facettes (même si sa carrière d'auteur n'a pas conmmencé en 1681) qui nous ouvrira la voie vers la Laonie
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ce furent les premiers Lapons que nous vîmes, et dont la vue nous réjouit tout à fait. Ils venaient troquer du poisson pour du tabac. Nous les considérâmes depuis la tête jusqu'aux pieds. Ces hommes sont fait tout autrement que les autres. La hauteur des plus grands n'excède pas trois coudées; et je ne vois pas de figure plus propre à faire rire. Ils ont la tête grosse, le visage large et plat, le nez écrasé, les yeux petits, la bouche large, et une barbe épaisse qui leur pend sur l'estomac. (...) Leur habit d'hiver est d'une peau de renne fait comme un sac... (...) Ils couvrent leur tête d'un bonnet qui est ordinairement fait de la peau d'un oiseau gros comme un canard... (...) Voilà, monsieur, la description de ce petit animal qu'on appelle Lapon; et l'on peut dire qu'il n'y en a point, après le singe, qui approche plus de l'homme.
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