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Marie-Odile Masek (Traducteur)
EAN : 9782752904904
283 pages
Phébus (06/01/2011)
3.83/5   71 notes
Résumé :
Nous sommes à Madrid, dans les années vingt. Adriana a six ans et vit dans une famille bourgeoise. Sensible et rêveuse, elle observe le monde des adultes, ces " Géants ", et lui oppose avec opiniâtreté une licorne échappée de la trame d'un tapis, blanche, énigmatique et symbole de l'enfance qui s'enfuit. Afin de lutter contre l'angoisse qui la saisit à voir ses parents se déchirer, elle renforce ses liens avec sa tante Eduarda, indépendante, pas très féminine, condu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Non, Adri ne veut pas grandir. Son univers peuplé d'ombres, de licornes, de tapis volant, d'armoires hautes comme des montagnes à escalader est un lieu où elle se sent en sécurité. Petite fille seule dans un monde de Géants, mal aimée par sa mère car venue trop tard, ignorée par ses grands frères et soeur, son seul protecteur est son père mais il est très souvent absent. Alors, Adri vit cachée et quasi invisible, elle surprend les conversations des Géants et ce qu'elle apprend du monde des adultes ne la réjouit pas. le seul lieu de chaleur de la maison est la cuisine où Isabel et Tata Maria l'entourent de soins et de paroles affectueuses. Mais Adri s'ennuie et aimerait avoir un ami. Et alors qu'elle est alitée car très malade, elle entend le jappement d'un chien accompagné d'une voix inconnue. La promesse d'une rencontre est proche...

J'ai adoré ce roman dans lequel j'ai plongé à la recherche de l'enfance, peuplé de mondes construits uniquement par l'imagination, dans lequel les mots et les gestes des Géants peuvent être troublants, dévastateurs parfois car incompris. le pays de l'enfance où l'amour et l'amitié se donnent sans arrière pensée, totalement et tracent le chemin de l'adulte en devenir.

Une écriture sensible, poétique qui a profondément touché l'enfant qui est toujours en moi.
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Touchante histoire d'une enfance solitaire dans un riche appartement de Madrid des années 20. Les parents se séparent et n'ont pas de temps à lui consacrer. La petite se réfugie dans le quartier des domestiques ou dans son monde imaginaire jusqu'à ce qu'elle rencontre un ami.

C'est avec beaucoup de justesse que l'auteure donne la parole à l'enfant pour parler de son désespoir.
Dire la misère de la rebelle qui n'a pas compris les règles…
Raconter le calvaire d'être la plus petite de la classe et une victime toute désignée…
Évoquer la méchanceté du monde des adultes, les Géants qui l'entourent.

J'ai refermé le livre en ressentant toute la tristesse de l'enfance. Pour chasser la mélancolie, je suis sortie marcher au soleil. J'ai alors vu une petite voisine qui sautille sur un muret, avec ses jolies baskets roses toutes brillantes. J'ai souri et je me suis rappelé que le roman contient aussi la joie de l'enfance, celle des jolies chenilles poilues, de la fois où son père l'a amenée au cinéma, d'un simple coin de ciel, de la chaleur de l'amitié ou du passage d'une licorne…

L'enfance c'est aussi la résilience, c'est profiter du moment présent, une qualité que je nous souhaite tous d'avoir conservée…
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Dernière née d'une famille de la bourgeoisie madrilène, Adri n'entre pas dans le moule. Aux convenances et aux hypocrisies des adultes, ces "Géants" qui ne la comprennent pas, elle préfère un monde onirique où les licornes sortent des tableaux pour galoper dans la neige, où les hautes armoires sont autant de villes à explorer.
Rêveuse et décalée, la petite fille fuit le silence et les non-dits de ses parents pour trouver refuge dans la cuisine, coeur de l'appartement, où officient les douces Maria et Isabel. Là, elle sait se rendre invisible pour partager les secrets qui régissent le monde des Géants.
Quand elle fait la connaissance du "fils de la ballerine", sa vie va changer. Gavrila, jeune, beau et russe, va enchanter la vie solitaire d'Adri. Jeux et lectures, confidences et rêves, joies et peines, ils vont tout partager et s'aimer passionnément jusqu'au drame qui va les séparer...


Ce livre plein de tendresse et de poésie est un hymne au monde de l'enfance. On ne peut qu'être touché par une Adri sensible mais volontaire et un Gavrila triste ou joyeux, véritable concentré de l'âme russe. La beauté des mots, l'univers magique m'ont bercée tout au long de ma lecture et j'ai refermé le livre avec un sentiment de perte. Il était si tentant de rester avec Adri dans un monde imaginaire où les soucis et les malheurs de la vie quotidienne passent, au loin, à pas feutrés.
Une belle découverte et un coup de coeur pour moi.
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« Un jour, quand tu seras grande, tu comprendras... »

Manifestement très douée, la petite Adriana vit dans une famille madrilène bourgeoise déchirée, où l'on ne se touche ni ne se parle. Petite dernière, « arrivée si tard », comme le dit sa mère, Adri déboussole ses parents, qui l'aiment, certes, mais ne parviennent pas à la comprendre, s'interrogeant tant et plus sur cette enfant si différente, qui ne parle pas mais qui s'est recréé tout un univers imaginaire, ce « paradis inhabité » dans lequel les contes prennent vie, les licornes sortent des tableaux la nuit et les cagibis noirs deviennent le lieu d'une évasion propice au rêve…

Adri observe le monde des « Géants » avec le recul d'un enfant qui sait qu'il n'y a pas sa place, pas plus que dans le monde des enfants que lui propose l'école, qu'elle abhorre tout autant pour la bêtise de ses camarades que pour l'incongruité d'une discipline un peu ridicule qui se donne en spectacle.

Alors, en éternel décalage, elle se réfugie auprès des domestiques, les tendres et facondes Tata María et Isabel, qui lui ouvrent leur monde et lui offrent toute la hauteur de vue à laquelle elle aspire sur ce monde qui, sans l'être tout à fait, est pourtant le sien.

Alors que, malade et alitée, elle fait la rencontre de Gavrila, jeune garçon russe qui vit quelques étages au-dessus du sien, elle vit une véritable révélation : ce monde n'est plus seulement le sien, il existe des êtres qui peuvent partager ce paradis, pour tenter d'y habiter. Avec celui qu'elle ne tarde pas à nommer son « siamois », ce seront des rires, des échanges complices, des lectures partagées et une profondeur des sentiments qui, pourtant, ne pourront empêcher Adri de grandir et de se confronter au monde…

La poésie très aboutie de ce livre m'a énormément touchée. le monde imaginaire que se crée Adri est un véritable univers, qui tranche avec la dureté de la vie familiale et le contexte de la guerre civile espagnole, qu'Adri ne perçoit que comme un lointain écho. Il y est beaucoup question d'obscurité, d'enfermement et de déchirement (les thèmes de la maladie, du noir ou de la clé reviennent de façon récurrente) mais ces pages sont pourtant d'une grande luminosité. Les personnages y sont très finement décrits, mais jamais aucun mot n'est de trop. La langue est superbe, et l'on perçoit nettement, au fil des pages, la dimension autobiographique qu'y a instillée Ana María Matute, grande dame des lettres espagnoles qui a aujourd'hui plus de 90 ans. La tendresse de son regard sur le délaissement que vit Adri et la façon dont elle le sublime en créant son propre monde de poésie, dans lequel il ne manquerait plus que des personnages réels pour l'habiter, est bouleversante, nous renvoyant à la façon dont on imagine que la petite fille qu'elle a été s'est elle-même dirigée vers la littérature.

Un vrai coup de coeur pour ce très beau roman sur l'enfance et la création, qui ne manquera pas de rappeler à chacun des bribes de son enfance, loin du monde mystérieux des « Géants ».

Lu dans le cadre du programme "Masse critique" de Babelio: merci pour cette belle découverte !


Lien : http://delivresetdeaufraiche..
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Le récit d'une enfance. Encore un serait-t-on tenté de dire dans un premier mouvement. Mais il suffit que l'auteur ait un talent suffisant, pour émouvoir et surprendre, même si le sujet au départ ne paraît guère orignal.

Adri est la petite dernière d'une famille espagnole aisée (le père est avocat), et son enfance se passe avant la guerre civile espagnole. Enfance à la fois douloureuse et merveilleuse. Douloureuse, car Adri est une enfant pas vraiment désirée, elle se sent rejetée et brimée par ceux qu'elle appelle Les Géants, dont le monde n'est clairement pas le sien, qui lui se déroule dans une minuscule chambre près des quartiers des domestiques, et dans la cuisine pour l'essentiel. Merveilleuse car Adri a le don d'imaginer, de rêver, de peupler le monde de magie, d'intégrer les contes qu'elle lit au quotidien qu'elle vit. Rejeté par ses camarades à l'école, elle se lie d'une amitié passionnelle avec un voisin, le fils d'une ballerine russe, avec qui elle partage le domaine magique de l'imagination.

Ana Maria Matute a vraiment réussi à merveille à traduire le monde d'Adri d'une façon incomparable, avec subtilité et légèreté, toute sa poésie douloureuse. Grâce sans doute à une écriture fluide, élégante, lyrique, très personnelle. le livre est vraiment très beau et émouvant, et laisse une trace profonde chez le lecteur. Une très belle découverte pour moi, cela faisait longtemps qu'un livre ne m'avait pas touché d'une façon si directe. Et me donne une envie furieuse de lire d'autres livres de son auteur, ce qui risque de n'être pas si facile que ça.
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Citations et extraits (75) Voir plus Ajouter une citation
J'observais Papa et je perçus ce que, au fil des ans, j'ai identifié comme un sentiment de solitude en compagnie. Il avait beau sourire, ses grands yeux noirs semblaient attendre quelque chose. Je me précipitai vers lui, je n'avais qu'une envie le serrer dans mes bras, enfouir mon visage dans son cou, comme je le faisais avec Tata Maria, mais quand je touchai ses genoux, je restai paralysée par une soudaine timidité, proche de la honte, même si je ne savais pas de quoi j'avais honte. Sans doute parce que tous s'étaient tus et me fixaient dans un épais silence. Et, à l'époque, pas plus qu'aujourd'hui, je ne pouvais supporter que l'on me regardât. Que n'aurais-je donné pour avoir à proximité l'une ou l'autre de mes cachettes ou pour disparaître tel un gnome derrière la tige d'une fleur, comme je l'avais lu dans les contes d'Andersen.
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Au fil des contes
d'Andersen, ce cher complice de mes premières années, j'avais appris
que les fleurs avaient leur langage, leurs bals nocturnes où elles
étaient reines, avant de s'étioler et de finir aux ordures. J'appris
surtout l'existence d'un langage secret, un langage auquel j'avais
accès. Un jour où Tante Eduarda était venue nous rendre visite,
j'entendis Maman lui confier, soucieuse : " Cette enfant ne parle pas,
c'est la croix et la bannière pour lui arracher un mot ", et Eduarda ---
elle n'aimait pas que nous l'appelions " tante ", elle préférait Eduarda
tout court --- de lui répondre : " Tant mieux pour elle ! " Elle me
regarda de ses grands yeux bleus semblables à ceux de la licorne et
ajouta : " Elle aura un autre langage. " Avec un autre langage, et
sachant que la nuit les fleurs fanées peuvent ressusciter, je voguais
sous le canapé, grotte où ces créatures qui feignaient de m'ignorer,
même si elles m'aimaient bien, me permettaient de voir, d'entendre
et de sentir. Du moins me plaisais-je à le croire. Déjà, par le passé,
deux statuettes, l'une blanche, l'autre noire, m'avaient fait des signes,
tantôt elles agitaient la main comme pour me saluer, tantôt elles
souriaient. Étrange, mais la plus souriante était la plus sombre. Le
froufrou d'une brise silencieuse me suivait au ras du sol, vers les
balcons, effleurant le tapis, comme en ce jour d'automne où j'avais
entendu les feuilles mortes crépiter sous les sabots de la licorne. Je
n'étais jamais allée dans les bois, et pourtant je les percevais tels que
je devais les découvrir des années plus tard, quand je sus lire et que,
en plus des histoires que me racontaient Maria ou Isabel, je pus
flâner au fil des pages de ces livres qui comptèrent tant pour moi.
Sous le canapé, j'étais témoin d'échos, de murmures, d'étincelles qui
se répondaient. Une conversation papillotante que je saisissais peu à
peu. Oui, il existait un autre langage et c'était le mien. Eduarda avait
raison.
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J'éprouvais un grand besoin d'éprouver cette paix, ce bonheur, ce mot dangereux à ne pas prononcer, ce bonheur qui soudain m'arrivait. Tout ce qui me vint à l'esprit fut de lui serrer la main. Une seule fois. Il serra aussitôt la mienne, deux fois. Ensemble, nous contemplâmes le ciel presque blanc et d'un autre serrement de main je lui dis que je l'aimais. Il me répondit de la même façon. Je crois que jamais, ni avant ni depuis, je n'ai eu avec qui que ce soit une conversation aussi intime, aussi explicite. Ce parc solitaire, cet homme et cette enfant solitaires, cette errance, ce silence.
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Il s'agissait du Cabinet noir. Tata Maria m'en menaçait depuis mon
plus jeune âge. " Attention, si tu recommences, on te mettra au
Cabinet noir ", disait-elle, quand je ne me comportais pas comme elle
l'eût souhaité.
Ce que l'on appelait avec une crainte respectueuse le Cabinet noir
était une pièce dont la lucarne était bouchée par l'une des
nombreuses armoires qui l'encombraient. La lumière du jour n'y
pénétrait jamais et une malheureuse ampoule grillée pendait à un
malheureux fil, personne n'ayant songé à la remplacer vu que dans
cet antre il n'y avait que des armoires. Outre un ahurissant bric-à-
brac, dont on se souvenait avec nostalgie --- vieux jouets, plumiers,
l'un ou l'autre exemplaire de la collection " Je sais déjà lire " ---, on y
entassait les vêtements qui ne servaient plus et dont la seule utilité
était, au moment de Noël, de compléter, voire de constituer, la part
allouée à ces Pauvres auxquels on se référait souvent à Saint-Maur.
Une entité mystérieuse, vu la méfiante pudeur avec laquelle on
prononçait leur nom : " les Pauvres ". Un peu comme une tribu,
vaguement menaçante, qu'il fallait apaiser à chaque Noël avec de
vieux vêtements, des boîtes de conserve ou des jouets avec lesquels
nous ne nous amusions plus. Et ces fillettes de l'autre côté du mur
qui séparait nos cours de récréation appartenaient à cette catégorie.
On les appelait d'ailleurs " les Pauvres ". Je sais aujourd'hui qu'il
s'agissait d'enfants qui recevaient une instruction gratuite à Saint-
Maur à travers les associations de dames patronnesses auxquelles
appartenait Maman et dont elle fut un jour présidente ou quelque
chose de ce genre. J'entendais parfois des filles comme Margot ou ses
camarades accros de la balle au prisonnier brailler " Il est tombé chez
les Pauvres ! " quand le ballon passait par-dessus le mur. Ainsi
associai-je ces enfants à ces quartiers défavorisés, toujours aux
aguets et mystérieux. Dans les grandes armoires du Cabinet noir
étaient pendus, parmi d'autres vêtements empestant la naphtaline,
des manteaux que mes frères Jerónimo et Fabián ne portaient plus
car ils étaient trop courts (je constatai que pour eux, on ne prévoyait
pas un bon ourlet rentré de manière à ce qu'ils soient
" rallongeables ").
Compte tenu de la sinistre solennité de la sanction, ce fut Maman qui
m'emmena manu militari à mon cachot.
Elle ouvrit lentement la porte. Le gémissement des gonds me rappela
celui d'un animal que l'on tire brusquement de son sommeil. Ensuite,
d'une bourrade elle m'expédia dans cette obscurité redoutée. Tout se
voulait punitif et solennel, et pourtant, j'attendais le châtiment avec
une secrète impatience, j'oserai même dire avec un certain
amusement.
Ils n'en savaient rien, mais j'avais l'habitude de descendre le couloir
du bas dans le noir, sur mon petit bateau en papier jusqu'à cette
symphonie papillotante qu'était pour moi le salon. Je m'attendais à
la même chose, pour ne pas dire mieux, dans le Cabinet noir.
Sitôt la porte refermée, une obscurité accueillante, protectrice,
m'entoura. Là, au moins, personne ne pourrait me reprocher ni me
demander quoi que ce soit, j'étais seule. Délicieusement seule. Je
perçus alors les deux côtés de la solitude, le Mauvais et le Bon. Le
Mauvais, c'était l'absence de chaleur, de la moindre caresse, d'un
baiser vite déposé sur ma frange, le Bon c'était l'absence d'intrusion,
d'exigences, de questions au-delà de mon seuil de compréhension. Le
Mauvais, c'était aussi le vide dans lequel m'avait laissée le départ
d'Eduarda, la distance croissante, que je ne comprenais pas, entre
Tata Maria, Isabel et moi.
Au début, la noirceur fut totale. Peu à peu se dessinèrent des
silhouettes. Comme si la nuit acquérait sa propre lumière, une
lumière différente de celle qu'on connaît, et qu'au fil des ans je suis
parvenue une fois ou l'autre à retrouver.
Je m'assis par terre, dans un coin, attentive à ce qui m'entourait. Je
percevais curiosité et lassitude.
Les silhouettes des armoires ne tardèrent pas à prendre corps. Elles
n'arrivaient pas jusqu'au plafond, et leur hauteur inégale rappelait la
ligne d'horizon d'une ville flottante qui, dans le noir, prenait une
dimension inconnue.
Dans ce contexte, nos bonnes vieilles armoires paraissaient
mystérieuses, resplendissantes, nimbées d'une sorte d'auréole.
Comme si l'obscurité, de plus en plus transparente, était une énorme
loupe, comparable à ce clair-obscur qui, dans le silence de ma
solitude, m'envahissait quand je me plongeais dans un livre.
Montagnes russes où je m'élevais à des hauteurs vertigineuses pour
redescendre à des profondeurs abyssales. Cette lentille grossissante
me rapprochait de tout ce qui là-haut, dans la réalité des Géants,
était totalement invisible et inconnu. Bientôt, je flottais à ma guise
dans un Cabinet noir transformé en Livre de Contes immense et
merveilleux. Que ce soit au fond ou en surface, ordres, punitions ou
sempiternelles menaces n'étaient plus que des mots dépourvus de
sens, un cri-cri de grillons la nuit. Comme dans le Livre de Contes,
dimensions et espaces se transformaient, s'ajustaient, scintillaient.
Jamais je n'oublierai cet éclat.
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J'avais l'impression que des petites fenêtres s'ouvraient, ici et là, dans mon coeur et dans leur regard.
Non seulement je percevais tou cela, mais je voyais un entrelacs de mots sans voix, qui allaient et venaient entre les yeux bleus d'Eduarda et ceux, noirs, de Michel Mon Amour. Un langage très proche de celui par lequel communiquaient les lustres de crystal, la nuit venue. Un langage palpitant d'étincelles entre des grappes de lumière. Je connaissais cette langue apprise lors de mes escapades nocturnes au salon, quand je naviguais sur mon bateau en papier journal.
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