Ce tome fait suite à The Apocalypse twins (épisodes 6 à 11 et 8AU). Il faut impérativement avoir commencé par le premier tome de la série : The Red shadow (épisodes 1 à 5). Il contient les épisodes 12 à 17, initialement parus en 2013/2014, tous écrits par
Rick Remender. L'épisode 12 a été dessiné et encré par
Salvador Larroca. L'épisode 13 a été dessiné, encré et mis en couleurs par Daniel Acuña. Les épisodes 14 à 17 ont été dessinés par
Steve McNiven, et encrés par
John Dell, Jay Leisten et Dexter Vines.
Scarlet Witch (Wanda Maximoff) et Wonder Man (Simon Williams) ont accepté l'invitation des jumeaux Uriel et Eimin. Ces derniers ont proposé un projet démesuré à Scarlet Witch pour sauver la race mutante ; elle réfléchit pour savoir si elle doit participer à sa mise en oeuvre ou non. Captain America (Steve Rogers), Wasp (Janet van Dyne) et Havok (Alex Summers) se battent contre les cavaliers de l'apocalypse. Wolverine subit un troisième degré des plus brutaux aux mains du quatrième cavalier de l'apocalypse. Sunfire (Shiro
Yoshida) et Rogue (Anna-Marie) sont à la recherche de Wolverine pour le libérer, ce qui les rapproche de Scarlet Witch et Wonder Man.
Afin d'apprécier le récit de
Rick Remender, le lecteur doit garder à l'esprit qu'il développe un thème principal, en utilisant avec largesse et intelligence les ressources de l'univers partagé Marvel. Dès le premier tome,
Remender a annoncé de manière claire et explicite que son thème est celui de l'intégration des mutants dans la société des superhéros Marvel. Certes le titre de la série parle de lui-même puisqu'il associe l'adjectif "Uncanny" réservé pendant des décennies à la série principale des X-Men, avec le nom "Avengers".
Remender ne fait pas semblant. Il a instauré Alex Summers à l'a tête de l'équipe, un mutant peu revendicatif, et il lui a fait prononcer un discours mémorable (voir le premier tome) dans lequel Summers insistait avant tout sur son humanité (S'il vous plaît ne nous qualifiez pas de mutant.).
Remender a renforcé ce thème par le reproche souvent exprimé, dirigé contre les autres superhéros qui sont restés passifs sans réagir à la haine raciale dirigée contre les mutants. Il a ajouté encore une couche avec la solide inimitié régnant entre Scarlet Witch et Rogue, cette dernière ne pardonnant pas à la première son "No more mutants" (Plus de mutants...) prononcé lors de House of M.
Remender rappelle ce thème dès la scène introductive dans laquelle Uriel et Eimin sont pourchassés dans un camp de détention pour mutants, mis en place par Red Skull. Ces 2 mutants sont persécutés pour leur condition, victimes de sévices atroces. Cette première scène baigne également dans les références à l'univers partagé Marvel, de façon pertinente. le lecteur est censé identifier immédiatement les traqueurs, à savoir des versions de Rachel Summers telle qu'elle apparaît dans Days of future past. le plaisir de lecture sera d'autant augmenté que le lecteur sera en mesure d'identifier des personnages qui peuvent n'apparaître que le temps d'une unique case, ou d'une seule séquence, comme Ahab (Roderick Campbell), Broo, Deathlok, Doom 2099, Genesis (Evan Sabahnur), Martinex, Sabra ou encore Talisman (Elizabeth Twoyoungmen).
Outre ces références, la lecture de ces épisodes demande également de la concentration pour suivre l'intrigue. En effet
Rick Remender s'amuse avec les voyages dans le temps. Non seulement, Eimin a la capacité de voir une partie du futur, mais en plus Kang (spécialiste des voyages temporels) est l'un des principaux ennemis du récit (et Immortus n'est pas loin). S'il n'est pas certain que
Remender n'engendre pas un ou deux paradoxes temporels de trop, il est par contre sûr qu'il les manie avec adresse, les voyageurs temporels se servant de leur capacité pour anticiper les actes de leurs ennemis.
Le premier épisode bénéficie de dessins propres sur eux réalisés par
Salvador Larroca, avec une mise en couleurs de Frank Martin qui leur donne une réelle consistance. du coup le lecteur peut se plonger sans difficulté dans chaque environnement qui est suffisamment détaillé, et apprécier les particularités de chaque costume (même si Larroca aurait pu éviter les talons hauts à Storm).
Le deuxième épisode bénéficie de l'infographie intelligente de Daniel Acuña, maître des couleurs pour habiller les surfaces et développer une ambiance cohérente et dense. Il dose avec efficacité et habilité les éléments qu'il intègre à ses dessins, ainsi que leur niveau de détails, pour des images parlantes, sans être surchargées, avec une apparence à nul autre pareil.
Steve McNiven réalise des dessins propres sur eux et minutieux. Il bénéficie de la mise en couleurs élaborée de Laura Martin qui habille ses dessins, sans les surcharger ou les masquer. Comme ses 2 confrères, McNiven se retrouve à représenter des scènes très impressionnantes et variées, auxquelles il réussit à chaque fois à conférer la crédibilité nécessaire. le lecteur pourra ainsi prendre plaisir à voyager dans le temps aux côtés de Kang pour aller récupérer des alliés divers et variés (dont Doom 2099). Il verra un individu doté de griffes (non, pas Wolverine) embrocher sauvagement et mortellement un Avenger (image très impressionnante). Il retiendra son souffle devant Thor armé de son marteau et du bouclier de Captain America. Il sera subjugué par la majesté du Celestial Exitar s'apprêtant à détruire la race humaine.
En effet,
Rick Remender n'écrit pas un pamphlet sur les difficultés de l'intégration, ou sur la mythologie insondable de l'univers partagé Marvel. Il écrit avant tout un récit d'aventures très grand spectacle, avec de l'action à gogo, et des scènes chocs qui restent en mémoire. Bien sûr le lecteur blasé sait qu'il ne s'agit que de l'illusion du changement et que tout redeviendra comme avant dans quelques épisodes. Il ne peut s'empêcher toutefois d'accorder sa suspension consentie d'incrédulité à
Rick Remender qui est un conteur à la force narrative peu commune. À raison de 20 pages par épisode, il fait tenir ce que d'autres étireraient sur 2, voire 3 épisodes, sans que la lecture n'en devienne bourrative. Difficile de contenir son impatience pour lire le tome suivant : Avenge the Earth (épisodes 18 à 22).