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Yves Rémy (Autre)Ada Rémy (Autre)Anne-Sylvie Salzman (Autre)
EAN : 9791091146036
342 pages
Dystopia (13/04/2013)
4.08/5   60 notes
Résumé :
Trois nations sur le déclin décident de s'unir en fédération. Ces chroniques, des histoires souvent effrayantes, retracent les destins de leurs armées et de leurs soldats.
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais découvert Yves et Ada Rémy sur les conseils avisés d'un libraire qui m'avait incité à lire « le prophète et le vizir », un recueil contenant 2 merveilleux contes orientaux qui m'avaient complètement séduite. Il n'y a pas si longtemps, une opération masse critique m'avait permis de confirmer cette bonne impression en me permettant de lire le très bon conte philosophique « la maison du cygne ». Autant dire que j'étais ravie quand j'ai su que j'allais recevoir « les soldats de la mer » dans le cadre d'une opération masse critique. Mais si je me lançais confiante dans cette lecture, m'attendant à aimer le livre, je ne m'attendais pas à ce que ce soit à ce point. « Les soldats de la mer » est un coup de coeur absolu. Je remercie chaleureusement Babelio et les formidables éditions Dystopia pour m'avoir offert ces quelques heures d'enchantement.

« Les soldats de la mer » se compose de plusieurs nouvelles formant un tout cohérant étant liées par un fil conducteur. Les récits oscillent entre fantastique, fantasy et merveilleux tout en se situant dans un monde qui se rapproche du nôtre, plutôt époque Empire, mais qui n'est clairement pas le nôtre. J'ai d'ailleurs adoré la peinture de cet univers cousin avec ces 2 lunes et sa Fédération de l'Hydre. Les histoires proposées par le duo d'auteurs sont un alliage parfait entre le meilleur du surnaturel et le meilleur du classique. le tout avec une tonalité pleine de charme et de magie. C'est une lecture qui fait briller les yeux. Chez les Rémy de fringants officiers aux fines moustaches font tournoyer les jolies demoiselles dans les bals, des soldats se perdent mystérieusement dans une forêt magique, un autre est poursuivi par une terrible malédiction, des oupires sèment la terreur dans les villages… Chaque récit se lit avec délectation, les époux Rémy s'y entendant parfaitement pour mener une intrigue et étant dotés d'un talent de conteur exceptionnel. Ces formidables histoires sont sublimées par l'écriture enchanteresse du duo. « Les soldats de la mer » est encore plus réussi que « le prophète et le vizir » et « la maison du cygne ». Leur écriture est vraiment merveilleuse, gracieuse, élégante, poétique tout en étant vive et pétillante. Chaque mot, chaque nom, les noms ont beaucoup d'importance dans les histoires, est parfaitement choisi, le texte est finement ciselé et pourtant les mots glissent tout seul, le livre est d'une fluidité extraordinaire, tout parait simple et naturel.

« Les soldats de la mer » m'ont offert un merveilleux moment de lecture. Ce recueil est vraiment magnifique. Ces histoires entraînantes servies par une écriture d'une beauté chavirante m'ont comblée et je suis persuadée que la plupart d'entre vous qui se lanceront dans cette lecture en ressortiront enchantés. Alors, n'attendez pas plus longtemps pour découvrir cette perle de la littérature SFFF française.
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"Les Soldats de la mer" sont l'oeuvre la plus connue de Yves et Ada Rémy, des auteurs qui s'inscrivent dans la lignée de Borges, Buzzati, Perutz et de quelques autres grands écrivains fantastiques.
Ils ont été maintes fois réédités depuis leur première parution en 1968 chez Julliard, d'abord par Seghers (c'est l'édition dont je dispose), puis par Pocket et le Fleuve Noir, et enfin par Dystopia.
L'écrivain Michel Jeury a d'ailleurs écrit à propos de ce recueil de nouvelles qu'il s'agit d'« une des plus fortes histoires rêvées qui existe dans la littérature » (Fiction n°309).
"Les Soldats de la mer" racontent en effet l'histoire d'une Fédération de trois cités (Ozmüde, Laërne et Lauterbronn) dans une contrée qui évoque l'Europe centrale du XIXème siècle, sur une Terre imaginaire autour de laquelle tournent deux lunes.
Cette fédération fait la guerre à ses voisins et conquiert de nouveaux territoires, mais elle se développe également en associant d‘autres cités à son noyau initial ; son évolution est évoquée en dix-sept étapes illustrées par dix-sept nouvelles fantastiques qui mettent en scène certains de ses soldats.
La plupart des thèmes traditionnels du genre fantastique sont traités dans ces histoires, histoires de doubles (« Suicide par imprudence »), de vampires (« Mort pitoyable d'un oupire »), de malédictions (« Les Dogues de Tchangoon »), de morts inexplicables (« Chut ! Mon lieutenant »), de passage dans un autre univers (« « Enfants perdus, perdus ») ...
Mais le thème dominant est assurément celui qui concerne les fantômes, des fantômes qui prennent l'apparence d'êtres vivants (« Celui qui se faisait appeler Schaeffer), qui reviennent chez eux auprès de leurs proches (« Mon lieutenant, ne prendrez-vous jamais vos quartiers d(hiver ? ») ou qui poursuivent les soldats responsables de leur mort (« Les Rogandins d'Argos ») …
Yves et Ada Rémy sont non seulement les auteurs d'une « histoire rêvée », mais ils sont aussi et surtout les créateurs d'un univers singulier qui ne suit pas les mêmes règles que le nôtre et où les phénomènes fantastiques sont récurrents.
En ce qui concerne leur écriture, la plupart de ces récits sont tout à fait remarquables, tant par leur construction dramatique que par la qualité du style de leurs auteurs.
La dernière nouvelle (« Fondation ») constitue en quelque sorte l'apothéose du recueil : non seulement elle en justifie le titre, mais elle assure l'unité de la totalité des trente-quatre textes en indiquant l'origine de la Terre étrange où évoluent les personnages et en fournissant des explications sur l'évolution de cette Fédération imaginaire.
Lecture tout à fait recommandée.

P.-S. : il faut d'ailleurs remercier les éditions Dystopia qui, dans le cadre de l'opération Bol d'air, ont permis à de nombreux lecteurs de télécharger gratuitement cette très belle oeuvre.


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Je remercie énormément Babelio et Dystopia Workshop pour ce cadeau d'un très beau livre de près de 350 pages.
Ce roman écrit à quatre mains par un couple habitué à travailler ensemble est l'histoire de la constitution de cinq fédérations - je dirai plutôt d'une seule grande - à la suite de nombreuses batailles et guérillas.
Il est constitué de 16 récits et d'un dernier, "Fondation", qui explique tout, de manière tout-à-fait inattendue pour moi.
La préface ne m'a, pour une fois, pas gâché ma lecture, en ne dévoilant que peu le roman, et en m'indiquant simplement les langues suggérées (par les noms propres et les descriptions de paysages) dans les différents chapitres.
Au départ, la Fédération est constituée de trois nations distinctes, Ozmüde, Laërne et Lauterbronn. Des guerres perpétuelles sont nécessaires pour joindre et agrandir ces Etats.
Dans le premier récit, un soldat rencontre son double, ce qui provoque leur mort.
Puis le fantôme d'un officier fusillé de par sa rigueur revient hanter une garnison fatiguée.
Dans le troisième récit, il est question d'oupires, sortes de goules (vampires) qui menacent tout un régiment dans des immensités désolées.
Ailleurs, un lieutenant accepte difficilement sa condition de trépassé.
Les enfants perdus, perdus sont des soldats sacrifiés, ici dans de profonds marécages.
Au fur et à mesure que de nouvelles contrées sont conquises, apparaissent d'autres personnages que des soldats, en l'occurrence des jeunes filles subjuguées ou subjuguantes, et une femme qui peut prendre diverses apparences mais conserve toujours la même beauté, sans égale dans le coeur des officiers.
Dans un chapitre, un vieux général joue avec des soldats de plomb et regagne ainsi des batailles. Il s'agit plus loin d'un jeu de dames entre deux personnes, jusqu'à la mort. Certains récits sont très brefs, d'autres un peu plus longs. Des moines fantomatiques persécutent un capitaine et l'ami qui veut l'aider, des dogues hurlants poursuivent un attaché militaire ayant eu l'audace de s'éprendre d'une jeune fille mandarine.
Enfin apparaît la mer et je commence à comprendre l'explication du titre (je pensais : les soldats, oui, mais la mer, où se trouve-t-elle ?). Dans des îles lointaines, que la Fédération souhaite conquérir uniquement par orgueil, plusieurs vaisseaux et compagnies de fusiliers marins sont anéantis par leur propre bruit.
Deux histoires de fantômes d'officiers encore et nous retrouvons l'océan et des îles plus proches , semblables à la Bretagne. La clé du roman se trouve là, avec les sirènes d'un monde englouti.
Comme vous pouvez le constater, ces histoires sont remplies de mitrailles, de soldats courageux ou lâches, de fantômes surtout et de descriptions apocalyptiques de paysages torturés, boisés ou marécageux. le tout magistralement écrit, parfois en inventant des mots, parfois en réussissant à nous faire frissonner d'angoisse par un vocabulaire bien choisi. J'ai beaucoup apprécié ce livre, et pourtant, j'abhorre la guerre et la gent militaire ! Comme je l'ai écrit plus haut, la conclusion m'a sidérée mais...j'aurais pu m'en douter (cf. le chapitre "Les enfants perdus, perdus").
La postface est aussi sobre que la préface.
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Ce livre revient en dix sept nouvelles sur l'histoire de la Fédération. Cette fédération est une coalition de villes perpétuellement en guerre avec ses voisins, dans un monde miroir du notre, que l'on peut situer "grosso-modo" dans une Europe alternative du milieu du dix-neuvième siècle.
Les textes, mêlent l'historique, le fantastique, le mystère et parfois même le romantisme. Curieux mélange me direz-vous peut-être?
Mais l'alchimie fonctionne à merveille, les auteurs, Yves & Ada Rémy, mari et femme à la ville, maîtrisent magnifiquement le monde qu'ils ont créé et les nouvelles sont d'une indéniable qualité littéraire.
"Les soldats de la mer", ouvrage paru initialement en 1968,a acquit au fil du temps et des rééditions le statut (mérité) de livre mythique au sein du microcosme de la littérature française de l'imaginaire.
La présente édition "Dystopia-Workshop" est une vraie réussite éditoriale.
Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique, merci à babelio et à l'éditeur.
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En Résumé : J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce recueil de nouvelles dans l'univers de la fédération. Les intrigues se révèlent classiques dans le fantastique et pourtant vraiment bien menés et fascinantes, emportant rapidement le lecteur. L'univers mis en place est très 18 voir 19ème siècle et repose clairement sur une ambiance sombre, légèrement angoissante qui ajoute une touche de tension supplémentaire à la lecture. Les personnages sont intéressants, complexes et travaillés et on suit le plus souvent leurs aventures avec plaisir. le style des auteurs possède ce charme désuet du 19ème siècle et se révèle plein de poésie et d'entrain. Alors bien entendu toutes les nouvelles ne sont pas au même niveau, mais au final, on retrouve ici un bon recueil qui nous fait découvrir en fil rouge la vie d'une fédération et le cycle répétitif de la guerre. La dernière nouvelle offre une clé vraiment percutante et intéressante à l'ensemble.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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critiques presse (1)
Elbakin.net
29 juillet 2013
On découvre d’abord ces courtes histoires avec des yeux émerveillés puis on se les remémore avec un un sourire plein de malice ensuite. Un livre pour deux très bons moments. C’est beau, non ?
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Toutes les maisons furent reconquises, partout craquait le front des gardes noirs, tout aussitôt reformé un peu plus loin, un peu moins large mais toujours aussi obstiné, se refusant à montrer leur dos, reculant pas à pas. Mais le flot, l'enthousiasme, l'élan de nos troupes étaient trop invincibles ; les dernières maisons furent libérées et alors, mon enfant, imagine-les, ces gardes noirs, s'enfonçant dans le pays, reculant vers les collines, remontant leur versant et comme nous les avions vus arriver, imagine l'immense cordon de leurs uniformes noirs, de leurs turbans rehaussant un moment la crête des collines puis disparaissant derrière, comme un mauvais souvenir, comme un mauvais rêve qui vous laisse un peu exaltée, un peu essoufflée parce qu'on n'est pas bien sûre de ce qu'on a vu, ou du moins pas bien sûre que ce qu'on a vu était humainement possible.
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Loosbeck est mort et ce ne sont pas les corneilles, ces oiseaux ordinairement de mauvais augure, ou les freux, qui lui rendront la vie. L'ombre se coule dans ses casemates crevées, se noie dans les magasins, bascule dans les corps de logis sous le vent aigre qui tourmente les toitures ruinées. Loosbeck, c'est l'ombre du passé, noire et frissonnante, c'est la nuit.
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- Qu'est-ce que vous avez aujourd'hui , mon garçon ? Je ne vous ai jamais connu si agressif.
- Je suis las, général. Trop de batailles. Trop de shakos dans les fossés, trop de talpacks sur les eaux des marais, trop de casques dans les champs, trop de bonnets ensanglantés, et des toques et des casquettes et des képis et des chevaux morts et des équipages ruinés. La guerre est triste.
- La guerre est belle.
- La guerre est triste.
- Silence, mon garçon ! Je suis un petit bonhomme graisseux et probablement assez dégoûtant. Je suis habillé comme un paltoquet et vous qui avez l'élégance d'un épouvantail, n'en manquez certes pas à mes côtés, mais je connais la beauté des bataillons en marche, la grandeur d'un escadron qui charge, l'incomparable, le vertigineux décor de la guerre.
- Je connais aussi les quatre armées qu'elle laisse sur ses champs de bataille, une armée de morts, une armée de pleureuses, une armée de bandits et une armée de pauvres.
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Comme la sente s’enfonçait indéfiniment dans ce triste décor aux arbres nus et rongés sous le froid dédain des lunes blanches, un étrange malaise s’empara de Darcy.
-Mon capitaine, finit-il par dire, nous nous serons égarés. Cette forêt marécageuse, ces troncs d’arbre pétrifiés et noirs, ce silence… Est-ce bien là la forêt d’Habbam ?
Silenter haussa les épaules ; une indéfinissable contrainte fixait sa main droite sur la crosse de son pistolet.
(Enfants perdus, perdus)
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Les grands bataillons oscillaient, bordés d'une frange de feu, avançant ou reculant comme des amibes, avec des lignes de front ondulantes épousant celles de l'ennemi ou les accidents de terrain. Mais dans la zone centrale, là où s'étaient disloquées les compagnie, ce n'était plus qu'un piétinement d'hommes au corps à corps, qu'un immense champ ravagé que traversaient des chevaux fous, sans cavaliers, dans un galop secoué, ou des pelotons de dragons égarés, crinières au vent, sabres levés, fonçant droit vers on ne sait quel but, désorientés, cherchant leur escadron et qui s'amenuisaient de plus en plus sous les coups de fusil, les montures s'écroulant tout à coup en un tourbillon de sabres, de casques, de sabots et de surculottes de cheval, et qui, réduits de moitié, disparaissaient en dévalant un fossé, ne laissant qu'un souvenir de croupes fumantes et de mottes de terres arrachés.
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Yves Rémy et Ada Rémy - Les soldats de la mer
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