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EAN : 9782910828288
390 pages
Boutique De L'histoire (21/07/2004)
4.5/5   1 notes
Résumé :

Le génie d'Auguste fut avant tout politique, en ce sens qu'il se trouve à l'origine d'une formule capable de faire vivre ensemble des hommes de cultures, de langues, de religions diverses en paix, sans détruire leurs particularismes, mais en leur donnant le sentiment d'appartenir à une même famille, d'habiter une maison commune. Auguste est un révolutionnaire. Pas un révolutionnaire au sens que le monde moderne donne &#x... >Voir plus
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Sur son lit de mort, un vieil homme s'adresse à ses amis : « Ai-je bien joué le drame de ma vie ? Si vous avez pris goût à ces délassements, ne leur refusez pas vos applaudissements. » Et en vérité, il y avait de quoi applaudir, car quel acteur fut plus brillant, quel politicien fut plus génial que le divin Auguste, premier empereur de Rome ? Certes, il n'égalait pas le puissant Alexandre et n'a pas comme lui fait surgir un empire du néant avant de le faire plier à la force du poing, mais, contrairement à celle d'Alexandre, son oeuvre à lui perdurera. Quinze siècles… Quinze siècles marqué par les conflits, par les catastrophes et par un certain nombre d'empereurs frappa-dingues, mais quinze siècles également de domination et de relative harmonie. On ne peut que s'extasier sur l'ingéniosité d'une machine qui, même quand son timonier avait perdu la tête, est parvenue à avancer contre vents et marées, traînant toutes les nations d'Occident et d'Orient dans son sillage. Alors, vieil homme, vieux charlatan, vieux roublard, tu peux dormir en paix ! Ce que tu as fait était bel et bien fait.

La partie était pourtant loin d'être gagnée d'avance. En – 44, à la mort du très regretté et très redouté Jules César, le République romaine est à l'agonie. le pouvoir est entre les mains d'une aristocratie fatiguée et timorée, incapable de régner sur le vaste empire que les légions romaines ont taillé à la pointe du glaive. La République est face à un choix crucial : se réformer ou mourir. Mais qui sera le réformateur, l'impitoyable chirurgien qui saura tailler dans le vif quitte à la faire hurler comme un porc à l'agonie ? Jules César aurait pu être cet homme, mais César s'est montré trop rapide, trop imprudent, et le voici maintenant mort, assassiné par les hommes qu'il comblait de présents quelques mois plus tôt. Sur son cadavre, se dressent deux camps : celui des tyrannicides, républicains acharnés prêts à tout pour protéger leur vieil idéal, même si celui-ci n'a plus de république que le nom, et celui des révolutionnaires dominé par le lieutenant De César, Marc-Antoine.

Et dans l'ombre de ce fougueux général, se tient un petit jeune homme. Comme il parait faible, souffreteux, inoffensif, ce petit Octave… Personne ne le prend vraiment au sérieux, ni ses ennemis, ni ses alliés. Il n'a pour lui que le nom et la fortune De César, son oncle, qui l'a adopté juste avant de mourir. Mais quel nom, mes aïeux ! Avec un semblable héritage de gloire, que ne pourrait accomplir un jeune loup ambitieux ? Et Octave est un loup aux dents sacrément longues et bien aiguisées … Tous ceux qui l'ont sous-estimé ne tarderont pas à s'en apercevoir et tomberont alors les corps déchirés à belles dents par le « petit jeune homme » ! D'abord ceux de Brutus, Cassius, Sextus Pompée, Cicéron, puis ceux de Marc-Antoine et de la reine Cléopâtre, ses anciens alliés. C'est que la paix doit parfois prendre racine dans le sang pour pouvoir s'épanouir et, du sang des autres, Octave n'est guère avare.

Pas très sympathique, le futur Auguste, me direz-vous ? Mais brillant, tellement brillant que, à défaut de l'apprécier, on ne peut lui dénier notre fascination. A vrai dire, je pense que Renucci ne l'aime guère et on sent facilement, en lisant leurs deux biographies respectives, que son affection va au bouillant Marc-Antoine. Mais il l'admire beaucoup et ne s'en cache pas. Avec le sens de l'analyse et de la psychologie que j'avais déjà salué dans ses autres oeuvres, il retrace brillamment la carrière de ce politicien de génie. On peut lui reprocher de s'éloigner parfois un peu de son sujet pour rentrer dans les méandres de la politique romaine, mais cette prise de recul s'avère nécessaire pour saisir l'ampleur de l'oeuvre d'Auguste – oeuvre qui aura le mérite unique, comme dit plus haut, de se perpétuer un millénaire après la mort de son concepteur. On n'en pense ce que l'on veut, on apprécie le bonhomme ou pas, mais, la dernière page tournée, on ne peut que s'incliner devant la virtuosité de ce petit jeune homme devenu un frêle vieillard et s'exclamer avec le sieur Renucci : « Chapeau l'artiste ! »
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