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EAN : 9782262035426
384 pages
Perrin (05/05/2011)
4/5   12 notes
Résumé :
Peu d'hommes ont laissé une trace aussi sulfureuse que Caligula.
Loufoque, cruel, lubrique, il serait un monstre fou dont quelques meurtriers courageux ont débarrassé le monde. C'est oublier que son histoire fut écrite à l'origine par ses ennemis et que leurs témoignages, toujours à charge, doivent être passés au crible de la critique. Le règne de Caligula ne se résume pas, en effet, à ces poncifs longtemps recopiés par la littérature postérieure. Il est l'un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
" Caius avait la taille haute, le teint très pâle, le corps mal fait, le cou et les jambes extrêmement grêles, les yeux enfoncés, les tempes creuses, le front large et menaçant, les cheveux rares, le sommet de la tête dégarni, le reste du corps velu. Aussi était-ce un crime capital de regarder d'en haut quand il passait, ou de prononcer le mot chèvre pour quelque raison que ce fût. Son visage était naturellement affreux et repoussant, et il le rendait plus horrible encore en s'étudiant devant son miroir à imprimer à sa physionomie tout ce qui pouvait inspirer la terreur et l'effroi."
Imaginons que dans quelque deux mille ans, les hommes existent toujours, savent toujours lire et s'intéressent encore à l'histoire. Imaginons que dans leurs livres d'histoire et les biographies à leur disposition, ils puissent lire quelque chose de similaire à l'extrait qui précède, en remplaçant le prénom Caius par, au hasard (!), Emmanuel. Vous trouvez cela complètement farfelu, et vous avez bien raison!
Alors pourquoi diable nombreux sont ceux à avoir pris, et à prendre encore pour argent comptant les billevesées de Suétone, puisque c'est à lui qu'on doit l'extrait cité ci-dessus, tiré de sa "vie des douze Césars" ( je me suis toujours demandé pourquoi "des douze" et pas "de douze", mais je n'aime pas Suétone et n'ai donc pas poussé plus loin la réflexion)?
Pour avoir un portrait juste et équilibré du deuxième successeur d'Auguste, pour se faire une idée précise du contexte et de la politique menée par le jeune César, et ce faisant se débarrasser des poncifs charriés par des siècles de sornettes assénées avec d'autant plus de force qu'elles sont souvent invérifiables (combien de témoins pour rapporter ce que faisait Caius devant son miroir? Quelle crédibilité?), il faut lire Pierre Renucci. D'emblée, on est séduit par sa plume alerte et agréable qui fait que ses livres se lisent avec le même plaisir que celui qui accompagne la lecture des meilleurs romans. Quant au fond, la pertinence de ses analyses invite le lecteur à remettre les choses dans une plus large perspective, à s'interroger sur ce qui est crédible, plausible, probable, avec toujours cette honnêteté intellectuelle qui renforce la fiabilité du propos puisque, contrairement à tant d'autres arcboutés sur leurs certitudes, Pierre Renucci a le courage d'écrire "je ne sais pas" quand l'hypothèse émise ne peut être étayée par la science. Car oui, l'histoire est une science, ce que n'oublie jamais cet auteur dont l'habileté et la maîtrise la rendent parfaitement accessible à tous.
En ce qui concerne les Julio Claudiens, je fais de Pierre Renucci la référence suprême.
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critiques presse (1)
Lexpress
19 juillet 2011
Pierre Renucci dresse une biographie d'un Caligula pas si tyrannique que l'on décrit les historiens
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Caligula punit-il ? Il sanctionne dans la dérision, en faisant par exemple porter à sa sœur l'urne cinéraire de son amant, en obligeant les soldats à ramasser des coquillages. A-t-il besoin d'argent ? Il organise des ventes aux enchères souvent burlesques, édicte des lois fiscales publiées de manière à ce qu'on ne puisse les lire. Veut-il que les Juifs l'adorent comme un dieu ? Il leur envoie un Jupiter à son image dans le Temple. Destitue-t-il les consuls ? Il leur reproche d'avoir fêté la victoire d'Actium, mais en précisant qu'il leur aurait fait le reproche inverse s'ils s'en étaient abstenus.
Cette manière bouffonne d'exercer le pouvoir a ceci d'angoissant qu'elle semble lui ôter toute limite, toute rationalité. Elle en fait quelque chose d'imprévisible et d'humiliant. L'humour renforce trop crûment l'aspect oppressant du pouvoir — fût-il modéré — et c'est pourquoi en général les gouvernants se gardent scrupuleusement d'en faire. Tout au plus s'autorisent-ils quelques plaisanteries paternes. Pour le reste, ils affectent le sérieux jusqu'à l'ennui. Quoi de plus normal ? Gouverner n'est rien d'autre que l'art de contraindre et il est plus difficile de contraindre en ayant l'air de se moquer du monde. La faute de Caligula fut de ne pas l'avoir compris.
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