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EAN : 9782207228210
228 pages
Denoël (10/09/1982)
3.33/5   12 notes
Résumé :
Trois assassins se muent en détective et mènent une enquête sur chacun de leurs deux "confrères". Ils sont célèbres, rusés, bavards.

Mais que vient faire Sherlock Holmes dans leur histoire ?

C'est ce que vous découvrirez dans ce brillant suspense qui ressuscite l'époque victorienne avec une minutie réjouissante.

Un certain Arthur Conan Doyle y joue un rôle occulte, et sa véritable personnalité y est révélée par son secr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Sous le pseudonyme d'Albert Davidson, René Reouven (encore lui !) frappe fort. Ce roman paru en 1982, première incursion de l'auteur dans l'univers holmésien, n'est ni tout fait un pastiche, ni tout à fait une parodie, et reste à ce jour unique et inclassable. le parti pris est ici d'évacuer les personnages de fiction (exit donc Sherlock Holmes, le Dr Watson, Mme Hudson et autres professeurs Moriarty) au profit de personnages cette fois bien réels : l'écrivain Robert Louis Stevenson, l'écrivain Arthur Conan Doyle, et ses différentes sources d'inspiration : son secrétaire Alfred Wood (ayant inspiré Watson), son ami le Dr Joseph Bell (ayant inspiré Holmes), son chauffeur Jules Bonnot, etc.
Tout commence par l'écriture étrange et cauchemardesque d'un roman maléfique que Stevenson aurait dû détruire, à la demande de sa femme, aussitôt après l'avoir écrit. Mais l'a-t-il réellement fait ? La seconde version que nous connaissons aujourd'hui de ce roman ne serait donc qu'une version expurgée et rendue inoffensive ?
Par un enchaînement d'une rigueur implacable, nous découvrons le parcours de ce roman maudit et sa sinistre influence sur les trois plus impressionnants tueurs en série de la fin du XIXe siècle (bien réels également). Au passage, nous apprenons des détails insoupçonnés sur l'un des personnages de ce récit, omniprésent, qui fut à la genèse de Sherlock Holmes.
Un véritable tour de force littéraire et historique, servi - ce qui ne gâte rien - par une écriture brillante ciselée au scalpel !
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Ces derniers temps, lorsque je passe à côté d'un roman, je ne fais pas les choses à moitié !

Vous noterez un abandon de plus dû au fait que mes yeux lisaient les mots sans que mon cerveau les décrypte car il avait tout déconnecté, le sagouin.

Râlant, car au vu du 4ème de couverture, ce roman qui oscille entre le pastiche et la parodie avait tout pour me plaire, même si je me doutais que Holmes y jouait un rôle secondaire, voire même aucun puisque l'auteur nous parle plus des personnes réelles dont s'inspira Conan Doyle pour créer Holmes (Dr Joseph Bell) & Watson (Alfred Wood, le secrétaire de ACD).

Dès le départ, ça n'a pas collé entre le roman et moi… Encore une fois, c'est bête parce que le prologue concernait un certain Robert qui, après un cauchemar horrible, écrivait un roman maléfique. Vous l'aurez compris, c'était Robert Louis Stevenson.

Bon, je me suis dit que la suite serait plus alléchante car j'allais me trouver avec 3 tueurs en série : Séverin Klosowski (il a empoisonné les trois femmes avec qui il avait vécu comme mari); le docteur Thomas Neill Cream (empoisonneur) et monsieur Symeson.

Raté ! Je me suis faite ch*** durant ma lecture, sautant des pages, passant des paragraphes entiers, passant à l'autre nouvelle, le tout sans jamais trouver mon plaisir ou prendre mon pied durant la lecture.

Je m'étais dit qu'Albert Davidson n'était pas un bon écrivain, qu'il n'avait pas réussi à me captiver, à cuisiner son récit de manière à ce que je le dévore en peu de temps.

Pas de bol, Albert Davidson est un des nombreux pseudo de René Réouven, auteur que j'apprécie !

Allez, et un pastiche de plus qui ne m'a pas emballé ! Qui dit mieux ?? D'autres prétendants ?

Ce roman a de la chance qu'il fasse partie de ma collection "Sherlock Holmes", sinon, il aurait terminé sa vie comme cale de meuble ou dans un vide-grenier !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
On avait érigé des immeubles à cinq niveaux,
bâtiments dits "en haltère",
dont les premiers murs se lézardaient alors même que le toit n'était pas posé.

En peu de temps, ces constructions avaient pris l'aspect paradoxal
de souterrains en étages,
appartements imbriqués de façon à utiliser le moindre espace,
chambres fermées au jour,
hygiène inexistante,
au point que mon ancienne cellule de Joliet m'apparaissait du coup
comme un paradis de salubrité perdue...

D'innombrables familles s'entassaient le long de ces couloirs lugubres,
dans ces dédales d'obscurité fétide,
peuplés de Thésée crapuleux et d'Ariane phtisiques,
dont les Minotaures s'appelaient alcool, prostitution ou vérole.

Certains de ces enfers avaient été baptisés "bloc de poumons",
ou encore "allée de la misère" et "impasse du crime".
Et, de fait, si les rues, le jour, y étaient peu sûres,
elles devenaient, dès le crépuscule, quasiment mortelles.

(L'enquête du Dr Cream)
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Il ne tarda pas à m'entraîner dans une sorte de rallye
à travers l'univers simpliste et compliqué de la pègre,
peuplé d'étranges tribus, imprégné de magie sordide,
soumis à ces rites dérisoires et grandioses dont Fenimore Cooper
dit qu'ils régissent les rapports entre les Peaux-Routes du Grand Ouest.

Le crime new-yorkais avait, il est vrai,
connu des heures d'une densité si vertigineuse
que le passé se promouvait à la légende sans s'attarder à l'histoire,
de sorte que nous évoluions au milieu de mythes et de masques
où la réalité prenait facilement des allures de rêve.

(L'enquête du Dr Cream)
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Le long du pont,
les globes pâles des réverbères s'étaient allumés.
Une lumière transie jetait son or blême
parmi les reflets glauques de l'eau, en contrebas,
épandait des taches de lividité régulière
sur le pavé luisant de crasse et d'humidité.

Plus loin, vers le nord,
se détachait contre le ciel crépusculaire
l'arche gigantesque, voilée de brume,
du pont ferroviaire qui amenait les trains
en gare de Charing Cross.
Selon ses humeurs,
le vent en apportait parfois de sourds grondements
scandés par la stridence des sifflets de locomotive.

(L'enquête de monsieur Symeson)
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C'était un soir exceptionnel.
La lune brillait sur Londres, signant le velours d'un ciel profond
où scintillaient les étoiles.
Brumes et froids devenus souvenirs,
le printemps avait pris possession de la ville,
où l'arrogante douceur d'un juin proche
caressait les épidermes et flattait les imaginations.

Une sourde fièvre poussait, sous les lampadaires,
une foule aux humeurs nocturnes, secouée d'allégresses inattendues,
portée vers les lieux de plaisir dans l'ivresse d'un air neuf
au parfum d'aventure.

(L'enquête de monsieur Symeson)
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- Vous avez été militaire, Wood.
Vous avez peut-être tué des gens,
mais vous l'avez fait aux termes d'un processus de pensée
d'une affligeante hypocrisie.
Exécutant des ordres, vous n'avez été que la main.
Ceux qui vous donnaient ces ordres, au nom de la Patrie,
de la Religion ou du Progrès, n'ont pas sali la leur,
de sorte que vous voilà tous lavés du péché de mort.

C'est la division du travail appliquée à la Morale,
la purification selon Ponce Pilate !

(L'enquête de monsieur Symeson)
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