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EAN : 9782868530387
102 pages
Le Temps qu'il fait (19/05/1998)
3.6/5   5 notes
Résumé :
Les personnages de ces six nouvelles sont de mauvais doubles d’êtres vivants, égarés sur la terre paradoxale du Comtat. Richaud les a rencontrés, et son œuvre en est le légendaire, la chronique imaginaire et armoriée.
Ce sont des êtres du Vieux Monde, des gens perdus pour tous, des hommes du fossé. Lunatiques, sauvages, fous, demeurés, en habits de violence ou de peur. Mais qui témoignent d’une présence particulière de la Beauté, sous la forme du merveilleux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce temps de pause contrainte... m' aura fait retrouver "mes abandonnés", ne pouvant plus ni emprunter à la médiathèque ni faire de nouvelles acquisitions, je viens de retrouver ce recueil de nouvelles d'un auteur très apprécié.
J'ai découvert cet auteur atypique avec deux textes m'ayant fortement
marquée: "Je ne suis pas mort", et "L'Amour fraternel"...

Ces nouvelles mettent en scène des personnages malheureux, abandonnés
des dieux", dans des contextes empreints de fantastique et de surnaturel !

Parmi mes préférées: "La Lecture" :un couple de montagnards, heureux en mariage, moqué par les autres villageois car ce sont des grands lecteurs... et que dans ce pays perdu, à l'écart, cette passion paraît des plus étranges. A la fin de chaque journée, ils ont pris l'habitude de se faire la lecture à voix haute...Un jour fatidique, le pharmacien, homme peu bienveillant, prête au Père Joly, un livre qui se révélera terrible, comme un poison... racontant une histoire de couple en tous points semblable à nos deux lecteurs invétérés...mais révélant les pensées secrètes , très sombres de
ces deux êtres, paraissant si pacifiques et si unis... Mais comme on sait, les
apparences sont parfois très trompeuses. Cela sera le Livre de trop ...destructeur et annihilant leur passion commune !!


-"La Gramuse" : une jeune fille, un peu simplette, surnommée " La Gramuse" ,signifiant "petit lézard", causée par une plaisanterie que des jeunes gens lui avaient fait subir , gamine, avec ces petits animaux ! Jeune femme , qui fut sa vie durant le bouc-émissaire des villageois, sauf notre narrateur souhaitant l'aider sans grand succès...

Une troisième, "Thiodor"... nous offre quelques éclairs plus lumineux avec le jeune narrateur, mal à l'aise socialement, rencontrant l'Amitié..., avec un portrait bienveillant de son père !

"Mon père était comptable dans une grande épicerie, c'est-à-dire qu'aux odeurs écoeurantes qui règnent dans toutes les maisons très modestes, se mêlaient, quand il était chez nous, celles du fromage, du pain d'épices,
et de l'alcool à brûler, odeurs qui me ravissaient (...)Pour les autres, sans doute, un pauvre niais derrière une petite grille et qui vous rendait la monnaie avec un être bête, entre deux pains de sucre. Pour moi, une sorte
de Dieu, qui apportait d'un monde mystérieux, chaque soir, des senteurs magiques". (p. 10)

Six nouvelles parues entre 1933 et 1948 dans des revues, sauf un véritable
inédit , "La Lecture" permise par communication de la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet.

Patrick Cloux dans son avant-propos éclaire bien l'origine, le fond et la tonalité de ces nouvelles... "(...) Les nouvelles que, pour mal vivre, il donnera aux journaux les plus divers, et souvent les plus populaires, sont les pièces ( à retrouver avec ferveur) d'un grand damier souverain, d'une sorte de Création du Monde, échouée chez les hommes, dans leur misère. (...)

Ce sont des êtres du Vieux Monde, des gens perdus pour tous, les hommes du fossé. Lunatiques, sauvages, fous, demeurés, en habits de violence, de peur. (...) Les nouvelles qui suivent sont de grands coups de pied et de gueule à l'homme."

Reconnaissance toujours pour l'excellent travail de l'édition du "Temps qu'il fait", tant par le choix des textes ainsi que l'esthétique originale des maquettes, sans oublier la qualité du papier et de la typographie...Que du bonheur !...

Lecture très appréciée... bien que j'eusse plus de mal à m'immerger dans les nouvelles plus empreintes de surnaturel et de fantastique !
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Thiodor

Mon père était comptable dans une grande épicerie, c'est-à-dire qu'aux odeurs écoeurantes qui règnent dans toutes les maisons très modestes, se mêlaient, quand il était chez nous, celles du fromage, du pain d'épices, et de l'alcool à brûler, odeurs qui me ravissaient (...)Pour les autres, sans doute, un pauvre niais derrière une petite grille et qui vous rendait la monnaie avec un être bête, entre deux pains de sucre. Pour moi, une sorte de Dieu, qui apportait d'un monde mystérieux, chaque soir, des senteurs magiques. (p. 10)
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Le Feu

il regarda un moment Hubert avec curiosité. Le prisonnier pensa voir dans ses yeux une sorte de peur. Avec tristesse car, depuis son enfance, il aurait voulu être aimé de tout le monde. Plus précisément depuis le jour où il s'était rendu compte qu'il était orphelin. Tout un gros bouquet d'amour s'était effeuillé devant ses yeux, glaïeuls et chrysanthèmes mordorés et il s'était trouvé face-à-face avec le village qu'il ne connaissait pas et qui paraissait, lui, ne pas le voir. (p. 70)
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Le Feu

-Tu ne serais pas fou, par hasard ? dit-il à Hubert.
Celui-ci savait la réponse exacte qu'il aurait pu faire à une question aussi naïve, mais il resta muet. Il lui avait toujours semblé que les choses qu'on dit, les fonds de l'âme qui se diluent dans l'air, ne vous appartiennent plus, se solidifient dans les mains des autres et peuvent devenir contre vous des armes redoutables. (p; 76)
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Préface de Patrick Cloux

(...) Les nouvelles que, pour mal vivre, il donnera aux journaux les plus divers, et souvent les plus populaires, sont les pièces ( à retrouver avec ferveur) d'un grand damier souverain, d'une sorte de Création du Monde, échouée chez les hommes, dans leur misère. (...)Ce sont des êtres du Vieux Monde, des gens perdus pour tous, les hommes du fossé. Lunatiques, sauvages, fous, demeurés, en habits de violence, de peur. (...)
Les nouvelles qui suivent sont de grands coups de pied et de gueule à l'homme. (p. 8)
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La lecture

il y avait quelque chose de religieux d'ailleurs dans la façon dont les Joly abordaient la chose écrite. Et l'oubli qu'ils avaient dès que la dernière page était tournée et la couverture rabattue avait quelque chose de surnaturel. Pendant la lecture que, à tour de rôle, ils se faisaient à haute voix, ils ne s'adressaient pas la parole, étant tous deux transportés dans un autre monde. (p. 54)
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Vidéo de André de Richaud
André de RICHAUD – Une Vie, une Œuvre : 1907-1968 (France Culture, 1990) Émission "Une Vie, une Œuvre", par Jacqueline de Roux, diffusée le 3 mars 1994 sur France Culture. Invités : Maurice Baquet, Pierre Seghers, Pascal Mazzotti, Georges Abbé, Robert Morel, Léon Gabriel Gros et François Marie Lemonnier.
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