Les 4 parties de ce petit roman m'ont apporté des expériences très diverses. La première détaille la triste situation d'un jeune homme seul et sans le sou. Pire, sa grande introversion l'empêche d'affronter le monde pour améliorer son sort. Cet exercice, loin d'être unique en littérature, m'a laissé de marbre. Puis survient l'élément déclencheur, la visite de
l'étrange visiteur, qui se solde par la résolution complète des problèmes d'Aloys. Dit de cette façon, cela flaire le pacte diabolique, mais il n'en est rien, et le visiteur est étrange pour d'autres raisons.
Dans la seconde partie, on retrouve Aloys installé en région. C'est une renaissance ; non seulement il est sorti de sa misère, mais il s'ouvre sur le monde et socialise avec les gens du cru, notamment avec le mémorable personnage de Jules le Tordu, un excentrique local. J'ai bien apprécié cette partie, et j'ai eu un grand sourire quand on m'a gracieusement invité à entonner le « Hô-huk » en choeur... Mais une ombre s'ajoute au tableau pour Aloys : un meurtre est commis dans les environs, auquel il se trouve mêlé bien malgré lui, et c'est le retour à une situation précaire.
La partie suivante débute par un amusant aparté, puis après quelques mises au point sur la situation, et jusqu'à la fin du livre, il m'a paru y avoir un net changement dans le style. L'écriture devient plus cérébrale et s'attache davantage à ce qui se passe dans le crâne des protagonistes qu'à narrer leurs agissements. On se retrouve dans un face-à-face semi-métaphysique, avec de singuliers renversements psychologiques. C'est une tournure intéressante. Rien cependant, de mon point de vue, n'entre dans le domaine du fantastique, comme c'est le cas pour d'autres romans de l'auteur. Aussi, cette prétention aperçue en divers endroits me semble erronée.