Mais permettez-moi de vous dire, Chevalier, que lorsque vous parlez de « votre » France, ce n'est pas d'un pays qu'il s'agit. Elle ressemble autant à ce qu'est véritablement un pays, celle dont vous parlez, que Trianon ressemble à une véritable ferme. Ce que vous avez connu, c'était la crème de la France, comme on dit;; le lieu du privilège, non celui de la réalité. Un monde harmonieux et lumineux, mais pour ceux qui en jouissaient : pour les autres, la nuit. L'obscurité sourde et glacée de la faim, de l'ignorance, de l'exploitation sans merci. Cette France-là n'était pas frappée par les lettres de cachet, car le Roi ne la voyait pas; mais elle subissait les abus et les injustices de tous ces petits roitelets qui vivent à l'ombre du grand. Elle était enchaînée aux survivances féodales, astreinte à la corvée, ne recevant en échange que misère, ignorance et abrutissement!
Les pauvres ont maintenant compris cette vérité : qu'ils étaient pauvres quand d'autres sont riches. Et puis l'influence de l'Église s'affaiblit, les malheureux ne sont plus tellement sûrs qu'après la mort, dans l'au-delà, les derniers seront les premiers... En tout cas, dans le doute, ils ont commencé à s'occuper de l'en-deçà...
Je désapprouve ce que vous dites mais je défendrai jusqu'à la mort votre droit de le dire. Mais il est possible que nous ayons tort l'un et l'autre. (Voltaire)
Quand les rois ont du pouvoir, c'est le peuple qui le leur donne! Quand les hommes sont des dieux, c'est que les femmes l'on bien voulu!
L'histoire ne va pas d'un pas égal, elle sommeille quelque temps, puis connaît de brusques accélérations, pendant lesquelles elle avance à pas de géant.
Magazine spécial 35ème festival de Cannes du 15 mai 1982
Pour parler du film "
La nuit de Varennes" d'Ettore SCOLA, Raoul MILLE reçoit Andréa FERREOL,
Daniel GELIN et
Catherine RIHOIT qui a écrit un livre à partir du
scénario du film. le film raconte la
fuite de LOUIS XVI.