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sur 3127 notes
"Et dés lors je me suis baigné dans le Poème
De la Mer,infusé d'astres et lactescent,
Dévorant les azurs verts;où,flottaison blême
Et ravie,un noyé pensif parfois descend..."
Qui ne se rappelle ces vers sublimes, composés sur un mode hallucinatoire, extraits du Bateau Ivre, un vaisseau ivre de liberté, mais qui, tel Rimbaud, flotte vers le désastre "sans vergues et sans mâts"? Qui ne se souvient de cette géniale poésie encensée par la critique?
Poésies oeuvres 1, qui avec les deux tomes suivants regroupe toute la production d'Arthur Rimbaud, comprend 6 parties, dont Poésies (1870-1871) dans laquelle roule le bâteau ivre. On note aussi le superbe poème Voyelles ("L'étoile a pleuré rose au creux de tes oreilles") ainsi que d'autres chefs d'oeuvre entrecoupés de lettres (dont l'une à Georges Izambard où l'on peut lire la fameuse citation "Je est un autre" utilisée par les psychanalystes).
Ce volume contient aussi Cahier de Douai: entre rêves d'amour, mal ("crachats rouges de la mitraille" dans le mal),vagabondage ("bohémien" exalté face à la nature). On relève, ici, aussi le célèbre et bouleversant sonnet le dormeur du Val.
Dans Une cour sous une soutane, Arthur Rimbaud passe à de la prose, manie l'humour et l' impertInence vis à vis de la religion.
Dans Les poèmes de l'album zutique, il est équivoque "remembrance" évoque le membre masculin.Et dans Les Strupa, il est obscène.
Suit Correspondance:des lettres à Paul Demeny, et à Georges Izambard.
Ce volume 1 de Poésies est très intéressant à lire pour sa musicalité. On voit également la façon dont Rimbaud tire sa lumière du vide de l'enfance entre une mère étouffante et un père absent (le poème Les étrennes des orphelins l'illustre parfaitement). On ressent sa tristesse,son exaltation, son ambivalence, sa révolte contre les évènements de la Commune en 1871...Ses poésies ont encore des formes régulières (beaucoup de sonnets et de quatrains) ce n'est que plus tard que pour reconstruire son moi vacillant, suite à sa violente relation avec Verlaine, il passera à une forme nouvelle et plus inventive dans Illuminations et Une saison en enfer.
Arthur Rimbaud: l'un des plus grands poètes, un enfant précoce ....un génie!
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J'ai pris mon temps pour lire les poèmes de ce recueil célèbre. j'en connaissais quelques-uns bien sûr, les classiques, ceux qu'on étudie à l'école, et j'ai beaucoup aimé les tout premiers où on entend, derrière la qualité de l'écriture, l'adolescence fougueuse, ardente, irrévérencieuse et révoltée, son goût pour les jeunes filles de son âge, pour la nature qui l'entoure, synonyme de vagabondages et d'ailleurs, sa prise de position envers les plus démunis.
J'ai moins aimé, comme toujours, les plus longs poèmes inspirés de mythologie ou les textes qui composent Une Saison en enfer, trop obscurs pour moi.
Je ne ferai jamais partie des passionnés de Rimbaud mais j'ai apprécié la fraîcheur de ses débuts.
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Bien sur c'est un grand classique et même si ce n'est pas mon poete n°1 je dois reconnaitre qu'il a écrit des lignes magnifiques dans un temps très limité.
Tout le monde connait sa période poete (très courte) mais beaucoup ignorent l'aventurier et le trafiquant d'armes qu'il a été ensuite.
Il a fait mentir R M Rilke qui disait que "pour écrire un seul ver il faut avoir vu beaucoup de choses..." Rimbaud a commencé par écrire et il a vécu ensuite.
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Je me sens dans mes petits souliers, blessée de ne pas être au diapason des autres critiques de ce recueil...
Et non, mon coeur n'a pas frémi, comme je l'espérais. Mais si j'analyse cette tiédeur de lectrice, je me rends compte que Rimbaud lui-même est moins en cause que l'édition de ses poèmes elle-même.
En effet, j'aime à me plonger, oreilles grandes ouvertes à la musicalité des mots, esprit rêvassant, voltigeant... mais là, l'accumulation de notes de fin de pages, précisant l'utilisation et le choix du moindre terme, bien que très certainement passionnante pour les étudiants en lettres et autre élite littéraire, cette accumulation, disais-je, m'a profondément ennuyée à la longue, trop présente, trop lourde, au point de me détacher complètement du texte et d'en ôter toute émotion. Je pense que dans une édition plus "légère", j'aurais pu me glisser dans l'univers de Rimbaud.
Bien sûr, j'ai été émue d'y retrouver les poèmes étudiés jadis au collège, au lycée, d'autres m'ont touchée, mais dans l'ensemble, pardon aux grands fans inconditionnels, je n'ai pas été transcendée émotionnellement parlant, bien que consciente du talent, de l'originalité de la forme, des sujets, des mots.
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Impossible d'écrire longuement sur un tel monument, restons modestes : Rimbaud !
Découvert en classe de troisième, à la suite de Prévert (ou avant... je ne sais plus...) par "Le dormeur du val". Même si ce texte ne fait pas partie de mes préférés de l'auteur, il reste dans ma mémoire comme ma porte d'entrée dans la poésie, avec quasiment simultanément, "mon cher" Verlaine...
J'entends régulièrement Lucchini nous expliquer avec grand talent que "Rimbaud, on n'y comprends rien..." Peut-être, mais quelle musicalité !
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Quelle déception !
Pour ma 100 ème critique eh oui déjà !!

J'avais vraiment hâte de m'attaquer sur notre cher ami Rimbaud !
Comme j'en ai entendu combien de fois avec Léo Ferré et Damien Saez !
Mais franchement j'aime pas vraiment ces tournures poétiques...
A par quelques uns comme "Le bateau ivre" et "Les poètes de sept ans" mais sinon je n'ai pas eu d'émotion ni de goût !
Je suis assez sévère avec toi Rimbaud je suis désolé ahah !
Au moins c'est lu :)
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Je ne suis pas particulièrement sensible à la poésie. Je m'ennuie souvent quand j'en lis. Je suis totalement ignare en la matière. En lire, c'est faire un effort. J'ai mis cinq bons mois à lire Les Fleurs du Mal, c'est dire.

J'ai tout de même décidé de lire les Poésies de Rimbaud parce que c'est un classique souvent cité dans les émissions littéraires. Je n'avais pas envie de mourir idiote.

Au final, ce recueil a été une belle surprise parce que les vers sont plus accessibles que je ne le croyais. Certaines poésies m'ont touchée plus que d'autres mais, dans l'ensemble, j'ai pris beaucoup de plaisir.
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Lorsqu'on lit ces merveilleuses poésies, on visualise le visage de Rimbaud tel que Fantin-Latour l'a représenté en compagnie de Verlaine, de Baudelaire et d'autres esthètes de son temps.
Les poésies de Rimbaud constituent une référence qu'on lit et relit en y découvrant chaque fois une parcelle du message que nous fait passer l'auteur.
C'est tout simplement magnifique et on y retourne toujours.
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******

« L'empressement de sa parole, son étendue, épousent et couvrent une surface que le verbe jusqu'à lui n'avait jamais atteinte ni occupée. » - René Char 1956

Je suis toujours étonné par ce curieux personnage, cet adolescent qui fit ses débuts en poésie à 16 ans et l'abandonna définitivement à 19 ans. Après de nombreux prix et récompenses obtenus au collège, Paul Verlaine et Charles Cros, touchés par les vers du garçon, lui demandent de monter à Paris en 1871. L'aventure allait commencer…
On aime, on n'aime pas… Rimbaud nous échappe. Comment rester indifférent ? L'homme, son oeuvre, ses pensées, nous posent des problèmes qu'il est difficile de résoudre. le poète cherche, tente, se remet en question. Un renouvellement constant, un ouragan poétique emporte tout. L'on peine à le suivre parfois dans les derniers écrits des « Illuminations ».
Rimbaud ne publia lui-même que le volume « Une saison en enfer » dans sa forme définitive. « Les poésies », « Les illuminations » n'ont été regroupées en volumes que tardivement par des éditeurs différents.

LES CAHIERS DE DOUAI

A l'automne 1870, Rimbaud a 16 ans et séjourne à Douai chez un de ses anciens professeurs.
Début 1871, il écrit au poète Paul Demeny auquel il a remis ses poèmes : « brûlez, je le veux, et je crois que vous respecterez ma volonté comme celle d'un mort, brûlez tous les vers que je fus assez sot pour vous donner lors de mon séjour à Douai ». Heureusement, Demeny resta sourd aux désirs du jeune poète. S'il avait obéi, la plupart de ces textes qui figurent parmi les plus beaux de Rimbaud, seraient restés inconnus.

Ci-dessous, de très courts extraits des meilleurs poèmes, versifiés ou en prose, dans lesquels le poète nous livre ses inquiétudes et les déchirements d'un âge de transition, donneront un aperçu rapide de son génie.

Roman
« On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
- Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
- On va sous les tilleuls verts de la promenade. »

Rêvé pour l'hiver
« L'hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus.
Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose
Dans chaque coin moelleux. »

Ma Bohème
« Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d'amours splendides j'ai rêvées ! »

POÈMES (1870-1872) : « Il s'agit d'arriver à l'inconnu par le dérèglement de tous les sens »

Voyelles
« A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles, »

Le bateau ivre : Composé par le poète pour « le présenter aux gens de Paris » lors de son arrivée dans la capitale en 1871.
« Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. »

UNE SAISON EN ENFER (1873) : le livre d'une crise, d'une descente aux enfers, quête géographique et expérience personnelle.

Nuit de l'enfer
« J'ai avalé une fameuse gorgée de poison. – Trois fois béni soit le conseil qui m'est arrivé ! – Les entrailles me brûlent. La violence du venin tord mes membres, me rend difforme, me terrasse. Je meurs de soif, j'étouffe, je ne puis crier. C'est l'enfer, l'éternelle peine ! Voyez comme le feu se relève ! Je brûle comme il faut. Va, démon ! »

Adieu
« Quelquefois je vois au ciel des plages sans fin couvertes de blanches nations en joie. Un grand vaisseau d'or, au-dessus de moi, agite ses pavillons multicolores sous les brises du matin. J'ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. J'ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J'ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois enterrer mon imagination et les souvenirs ! Une belle gloire d'artiste et de conteur emportée ! "

ILLUMINATIONS (1873-1874) : Ces « Illuminations » montre le désir de Rimbaud de se consacrer à une forme d'écriture toute nouvelle : le fragment en prose constitué de notations éclatées.

Comme Vincent van Gogh, un mois après, en 1891, Arthur Rimbaud meurt à 37 ans.




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pour Thimothina d'amour, en échange de la paire de chaussettes blanches offerte, gage d'amour éternel.

Dans sa retraite de coton
Dort le zéphyr à douce haleine :
Dans son nid de soie et de laine
Dort le zéphyr au gai menton !

Quand le zéphyr lève son aile
dans sa retraite de coton,
Quand il court où la fleur l'appelle,
Sa douce haleine sent bien bon !

Ô brise quintessenciée !
Ô quintessence de l'amour !
Quand la rosée est essuyée,
Comme ça sent bon dans le jour !

Jésus ! Joseph ! Jésus ! Marie !
C'est comme une aile de condor
Assoupissant celui qui prie !
Ça nous pénètre et nous endort !

....(la fin est trop intérieure et trop suave : je la conserve dans le tabernacle de mon âme. A la prochaine sortie, je lirai cela à ma divine et odorante Thimothina.)....

Rimbaud
Un coeur sous une soutane 1870
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