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André Cabannes (Traducteur)
EAN : 9782213632216
358 pages
Fayard (16/05/2007)
3.57/5   7 notes
Résumé :

En 1999, lors d'une manifestation, l'auteur entend une étudiante demander à son auditoire s'il sait où et dans quelles conditions ont été fabriqués les tee-shirts qu'il a l'habitude de porter. Professeur de commerce international et de finance, Pietra Rivoli la prend au mot et décide de suivre le parcours d'un de ces tee-shirts depuis la production du coton jusqu'à la confection et à la commercialisation. Au co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Encore une pioche de boîte à livres. L'essai semblait sérieux, le sujet m'intéressais, je me suis donc emparée de cette dalle (plus large et moins épaisse que la brique).

Professeure dans une université états-unienne, l'autrice s'interroge sur le bien-fondé des manifestations anti mondialistes auxquelles elle assiste quotidiennement sur le campus. Afin de concrétiser sa réflexion, elle décide de retracer la vie d'un T-shirt depuis la culture du coton jusqu'à sa seconde vie de vêtement d'occasion.

La première partie du livre se penche sur la culture du coton. On y apprend que le Texas est le plus gros producteur mondial de cette fibre (en 2005 en tout cas). S'ensuit toute une réflexion sur la mécanisation et l'avancée des sciences dans le domaine de la culture. On sent un élan patriote dans le chef de Rivoli : les Etats-Unis sont tellement plus malins… mais on laisse bien de côté les problèmes engendrés par l'utilisation de défoliants et de pesticides, les questions qui se posent sur l'utilisation des OGM… c'est les progrès de la science, punt.
A partir de là, j'ai commencé à douter du sérieux de l'étude. Notre économiste creuse la question en abordant l'épisode de l'esclavage qui était indispensable (selon elle) dans un marché du travail sans concurrence. Elle lie (avec raison) politique et agriculture, les lois étant façonnées au Capitole tout spécialement pour protéger les cultivateurs de coton.

La deuxième partie nous emmène en Chine pour suivre le T-shirt dans sa conception. le coton doit à présent être filé. Rivoli chante ici les louanges de l'industrialisation; oui les conditions de travail dans les usines Chinoises sont dures et proches de l'esclavage mais elles permettent aux femmes qui y travaillent d'échapper à leur famille et aux travaux agricoles pour s'émanciper enfin. Là encore, on passe sur le fait qu'au niveau écologique, ces usines sont douteuses et ça ne semble pas poser problème que ces personnes travaillent dans des conditions dignes du XIXe siècle (c'est normal, c'est le premier échelon de l'évolution d'après notre autrice).

Vient ensuite la troisième partie sur la confection du T-shirt. Même acabit. On découvre ici les quotas abracadabrants imposés par les Etats-Unis au reste du monde. On est pas au pays du libre-échange ? On jette un oeil dans les coulisses du Congrès où rôdent d'infatigables lobbyistes… Tout ceci est quasi kafkaïen.

Dernière partie enfin qui nous révèle l'incroyable marché du vêtement d'occasion. Comment le T-shirt déposé à l'armée du salut par une mère de famille en Lexus (nous ne sommes plus à un cliché près) termine son voyage sur les marchés de mitumba de Dar El Salem.

Le hasard des livres voyageurs m'a mis cet opus à l'opposé de mes convictions dans les mains. L'autrice a remporté le prix Goldman-Sachs pour son travail. Pas vraiment ma tasse de thé. Mais je reconnais que j'ai appris plein de choses et qu'avoir une vision autre des choses m'ouvre des perspectives que je n'avais pas envisagées jusque là. Je me suis interrogée sur le mode de vie des États-uniens décrit dans cet ouvrage. J'ai donc été hérissée par l'americano-centrisme de Rivoli, par son clair sentiment de supériorité sur tous ces pays « attardés » du sud, par ses clichés mais l'ouvrage n'est pas dénué d'intérêt.
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Une professeur d'économie tente de déconstruire quelques mythes sur le mécanismes de l'économie mondiale. Devant les discours à l'emporte-pièce sur les conditions de travail au sein des fabriques de tee-shirt en Asie, elle décide de mener sa propre enquête. Son investigation nous mène à comprendre la complexité des processus qui ont conduit la filière du coton à s'industrialiser progressivement aux Etats Unis, de l'esclavage au progrès scientifique, des subventions protectionnistes en faveur des producteurs Texans à l'émergence de la Chine. Clair, didactique, très bien écrit et passionnant
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Passionnant essai d'économie pas du tout ennuyeux ; voyage dans différents continents (cf. Erik Orsena).
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les coûts salariaux sont bas pour les gens qui ne savent pas lire, mais les gens qui ne savent pas lire ne peuvent mener qu'un combat à mains nues contre les ennemis du coton : le climat, les insectes, les mauvaises herbes, etc. - tous ces ennemis contre lesquels Nelson Reinsch dispose d'une panoplie d'armes sophistiquées avec des modes d'emploi compliqués. Les critiques de la politique agricole américaine sont prompts à montrer du doigt les subventions versées à leur industrie du coton pour expliquer la domination des États-Unis, néanmoins la suppression de ces subventions n'aurait aucune incidence - en tout cas à court terme - sur le développement de l'alphabétisation, des droits de propriété, des infrastructures commerciales et des connaissances scientifiques nécessaires pour se battre contre Nelson Reinsch sur les marchés mondiaux. Les militants d'Oxtam feraient bien de s'attaquer aussi à ces problèmes.
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Ma chemisette faisait partie des 25 millions de tee-shirts de coton venant de Chine et autorisés à entrer aux États-Unis selon le système de quotas d'importation de vêtements négocié en 1998. Son voyage, comme nous allons le voir, est une preuve de la puissance des forces économiques pour surmonter les obstacles commerciaux autant que réglementaires, et invite à nuancer une vision primaire du libéralisme. Pour arriver jusque dans le tiroir de ma commode, mon tee-shirt a dû combattre les lobbies de l'industrie américaine du textile et de la confection, les membres du Congrès des États du Sud, et un système de tarifs et de quotas tellement labyrinthique qu'il est difficile d'imaginer pourquoi quelqu'un pourrait prendre la peine de le comprendre.
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Au terme de mes voyages, j'en suis venue à voir dans les questions de commerce international un problème moral encore plus impérieux que le problème économique. Après avoir été le témoin de deux guerres mondiales, l'ancien secrétaire d’État Cordell Hull écrivait dans ses mémoires qu'il était parvenu à la conclusion que le commerce était un instrument de paix...
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Je fais des études en économie et j'ai été obligé de le lire pour un examen: excellente lecture, pas du tout ennuyeuse, très bien expliqué, cela m'a appris plein de chose sur les mécanismes du commerce globalisé et aussi sur l'industrie du coton en général. C'était vraiment très intéressant surtout lorsque l'auteur fait des rapprochement avec l'Histoire!
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Le coton d'un homme de couleur valait moins que le coton d'un homme blanc, sauf s'il était présenté dans une main blanche.
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