Addiction:dépendance particulière du toxicomane face à sa drogue, liée au stade oral; dépendance au sens large à l'objet transitionnel représentant la mère.
L'addiction dans
Boy de Christine de Rivoyre,passion du jeu, retrouvée dans
le joueur de
Dostoïevski, se double de l'ivresse de l'après-dettes dans celle de
Boy, le flambeur Bob Malegasse, "maître" charmant aux yeux de "Vierge de Buglose" pour la jolie femme de chambre Suzon, son amour-fantasme de jeunesse qu'il soumet à son bon vouloir en lui jurant "Je te bois".
Superbe portrait d'homme fragile à double facette fort bien rendu par les deux voix (et langages) qui se croisent pour conter leur idole.
Celle de Suzon Pistebèle,la naïve qui sent "le gnac dans le coeur et le blanc dans la tête" dés qu'il la siffle, qui (comme presque toute la famille bourgeoise dans laquelle elle officie) pardonne tout à l'enfant prodigue rentré d'Amérique, puis hésite face à la solidité de l'amour respectueux de Pierre un honnête poissonnier et celle d'Hildegarde, sa nièce, en pleine crise d' adolescence, admirative surnommée "Crevette,puce de mer,libellule,beautiful".
Un roman, à l'ambiance émotionnelle palpable, qui nait dans la joie et la bonne humeur puis se métamorphose peu à peu en drame lorsque
les démons intérieurs de
Boy l'affrontent en un face à face impitoyable pour lui montrer qu'il n'a pas tous les droits.
Du haut vol que ce
Boy là!
Christine de Rivoyre tour à tour collaboratrice au journal le Monde,directrice littéraire de magazine et écrivaine,a obtenu en 1968 le prix Interallié pour
le petit matin (adapté par la suite au cinéma).
J'ai particulièrement apprécié son livre
La Mandarine (sur la vie et le bonheur) dont l'adaptation au cinéma a mis en scène les excellents:
Annie Girardot et
Philippe Noiret.