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EAN : 9782370472090
184 pages
Editions Lajouanie (16/09/2022)
3.81/5   24 notes
Résumé :
Une femme au bord de la crise de nerfs, un étranger errant dans une campagne peu accueillante et une escouade de villageois en quête d’ordre gravitent aux alentours d’une forêt mystérieuse : la légende raconte qu’une créature hante ses bois…

Quand l’impensable survient, une course-poursuite démoniaque débute. À l’arrivée : la liberté, l’argent ou… la mort !

Un jeu de massacre haletant, amoral autant qu’immoral. Bref, jubilat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ames sensibles ou délicates s'abstenir !
Voici un livre choral dérangeant, décapant, à l'atmosphère sordide, qui entraîne le lecteur dans un jeu de massacres sanglants. Une abominable tuerie perpétrée en une seule nuit ; l'auteur "ne fait pas dans la dentelle" et ne nous épargne rien, aucun détail qui pourrait adoucir l'horreur des faits.

L'action se déroule dans un village de campagne du Sud-Ouest, en apparence tranquille. D'ailleurs il se nomme Montcalme... Sans charme, éloigné de tout, une de ces zones blanches où le réseau téléphonique ne passe pas.

Malgré tout, le village s'est doté d'un Comité de Vigilance Citoyenne qui part en chasse le soir, fusil en bandoulière, chaque fois que la moindre inquiétude apparaît. Une bande d'affreux bonshommes, des durs tous plus "machos" les uns que les autres, arrogants, réactionnaires, racistes... Ils sont cinq : le médecin, l'instituteur, le cafetier, un agriculteur en sursis et surtout un élu : Lionel Lagarde, avec "avait deux L, comme un oiseau de proie".

Lagarde est marié à Blanche, une jolie femme, qu'il ne mérite pas, qu'il domine de façon éhontée en réglant sa vie avec autorité dans les moindres détails. Reléguée aux travaux ménagers à plein temps et comme prisonnière à l'intérieur de son foyer, elle est en plein burn-out, prête à mettre fin à ses jours. Mais la mécanique va s'enrayer et rien ne va se passer comme prévu.

S'en suite une course-poursuite haletante à travers la campagne environnante et la forêt, une effroyable curée où les mâles trop longtemps dominateurs vont se retrouver à terre.

Style fluide, nerveux avec des phrases et des chapitres courts, Yvan Robin transporte le lecteur malgré lui , en enfer, à un rythme effréné. Les événements s'enchaînent rapidement passant d'un personnage à un autre sans transition. le vocabulaire est choisi avec soin, violent, parfois cru, outrancier et malsain à la limite de la provocation.

Dans ce roman, l'auteur a souhaité venger les femmes de l'autorité machiste, de la domination, des violences et maltraitances qu'elles ont subies. Il y parvient assurément, de façon amorale, mais efficacement.

Ce roman explosif m'a été envoyé gracieusement par Babelio et les Editions Lajouanie. Je les remercie de m'avoir offert la possibilité de cette lecture.

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Vous avez déjà entendu parlé de ces zones blanches où pouvoir téléphoner relève de l'exploit et utiliser internet du miracle.
Le village de Montcalme en fait partie. Comme le nom l'indique, il ne se passe jamais grand chose dans ce trou perdu . Pourtant un trouble-fête semble sévir depuis peu : des épis de maïs dérobés en toute illégalité, un grillage endommagé. Il n'en faut pas plus pour que le Comité de Vigilance Citoyenne décide de démarrer une traque implacable du voleur vagabond , armés de leurs fusils et de leurs pièges à loup. Un médecin à la retraite, un instituteur réparateur informatique , un agriculteur et un employé de mairie prêts à en découdre, tout en évitant soigneusement le bois de la Fauve, où la légende veut qu'un dangereux félin reste tapi. Pendant que les hommes mènent une chasse à l'homme sans merci, entrecoupée d'une longue pause nécessaire au repos des corps et des esprits , accoudés au comptoir de l'unique du bar du village, un sénégalais et deux femmes sont sur le qui-vive, l'une d'elle à deux doigts d'une mort certaine.


Je retrouve avec un plaisir certain la verve et l'humour noir de l'auteur bordelais. Il nous invite ici à un jeu de chamboule-tout dans la cambrousse et je peux vous dire que ça va dégommer grave ! Yvan Robin ne fait pas dans la dentelle quand il s'agit de remettre en question des préjugés arriérés colportés par des réacs plus vrais que nature. Où le droit de cuissage, une homophobie bas du front, un racisme primaire mêlé à un machisme old school laissent à penser que dans les zones blanches, les principales réformes sociétales du XXIème n'ont pas encore vu le jour. Et je ne vous parle pas de MeToo qui s'est perdu en chemin car ici le rôle de la femme est réduit à l'essentiel : entretenir le foyer comme les attributs sexuels de son mari .
Bref, des exemplaires étroits d'esprit qui vont se faire surprendre -c'est le moins que l'on puisse dire - par une suite d'événements sur lesquels ils n'auront plus aucun contrôle.
Un roman qui décape tant par le style que par le rythme qui va brutalement s'accélérer car la liberté n'attend pas ...accrochez vos ceintures !

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Ceci est l'histoire extraordinaire d'un village ordinaire. Montcalme. Un patelin trop tranquille, trop loin de tout, trop plein de gens trop cons, pour tout dire. La seule chose qui puisse vaguement éveiller l'intérêt, dans ce trou paumé, c'est le bois de la Fauve. On dit qu'un gros félin échappé d'un cirque s'y est réfugié il y a des lustres, et que l'endroit est dangereux.
Mais sinon, rien. Plein de petits riens, en fait. Des petits mecs qui jouent à se faire peur: peur de tout, de rien, de l'autre, peur des types comme cet ouvrier agricole qui fauche le maïs des bestiaux pendant la nuit.
Et qu'il faut choper.
C'est la mission du Comité de vigilance citoyenne, un aréopage de gloires locales. le docteur est un vicelard qui planque du pognon, l'instituteur est un pleutre qui essaie de se mettre au diapason local, le patron du bistrot a sombré depuis qu'il est veuf, l'agriculteur du coin s'est fait plaquer et déprime en ronchonnant, le bras droit du maire est un type jaloux et violent qui séquestre sa femme. Blanche.

Blanche qui , dans un instant de lucidité, comprend qu'elle a une vie pourrie passée à attendre le retour de son élu de mari , recluse dans sa maison entre deux lessives, entre deux repas du gosse, entre deux âges. Alors qu'elle était belle, pas sotte, et qu'elle aurait pu vivre autrement. Vivre, en fait. Blanche qui décide de se suicider sous les yeux de Lionel. Et qui ne supporte plus ses sarcasmes. Et qui commet l'irréparable...

Un roman, en somme, qui porte au grand jour toutes les petites dégueulasseries courantes. Un récit à plusieurs voix, qui met en avant les sentiments des uns et des autres, des sentiments qui s'exacerbent au fur et à mesure que le temps s'écoule. Un roman qui, pour ma part, ne m'a pas franchement convaincue. J'ai trouvé les personnages assez caricaturaux, les scènes de violence un peu "cheap" dans la façon qu'a l'auteur de souligner les détails macabres, et au total l'histoire finit en queue de poisson.
Mais ça peut plaire à d'autres ....

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Après un chapitre inaugural qui ballotte entre gravité et mauvaise blague Yvan Robin nous emmène passée une nuit à Montcalme, village sans charme du Sud-ouest. Lagarde et quelques autres mecs du cru forment le Comité de vigilance citoyenne, le fusil de chasse en bandoulière ; une bande de médiocres pieds-nickelés sans humour fantasmant à plein tube sur la violence, l'émigration, les impôts, etc.
Lagarde est marié à Blanche, on se demande comment d'ailleurs car c'est un vrai connard de collection qui ne mérite pas une once d'affection. La vie de Blanche est réglée par son mari, elle est comme anesthésiée, tout son emploi du temps est immuablement prévu par son mari du réveil au coucher. L'emprise est complète.
Parallèlement à l'excursion des branques locaux, on suit Blanche chez elle dans les tâches ménagères et maternelles, elle se prépare à en finir. Ce qu'on sentait venir insidieusement depuis le début est soudainement chamboulé en quelques phrases et le roman prend une toute autre allure. La violence attrape « La fauve », le rythme s'accélère brutalement, les coups tombent comme à Gravelotte.

L'écriture est extrêmement précise et nerveuse, chaque mot paraît méticuleusement choisi. C'est d'autant plus perturbant dans les scènes les plus féroces. Ça peut aussi servir quelques traits d'humour, l'utilisation de noms de marques connues, agaçante au début, se transforme rapidement en outil pour ridiculiser les personnages qui le méritent.
L'auteur cherche dans « La fauve » à venger les femmes que des hommes ont soumises, violentées, assassinées. Peu d'hommes ont grâce à ses yeux, ils ne le méritent pas ; les trois femmes du livre les ont subit, à divers degrés.

Tout comme avec « Après nous le déluge » l'an dernier, Yvan Robin s'empare d'un sujet qui est tristement d'actualité et le fait exploser dans ce court roman.
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Véritable coup de théâtre en trois actes, avec des comédiens qui improvisent au fur et à mesure , chacun cherchant au mieux à sauver sa peau. Même la bête, tant redoutée, pourra satisfaire son appétit…

“ Goutte à goutte dans les feuilles. Larmes. Prière. Murmure. Prière. Langue râpeuse. Prière. Goût du sel. Hurlement. Goût de viande. Hurlements de l'homme. Goût salé de viande d'homme. ”

Connaissant déjà l'auteur pour avoir lu ses trois précédents romans, que j'avais fortement appréciés, en fidèle lectrice j'étais impatiente de découvrir ce petit dernier dont je n'ai fait qu'une bouchée, tant le menu était à la hauteur de mes espérances.

Une fois cette nouvelle proie livresque entre mes mains, je me suis retrouvée piégée dans une course infernale contre la mort qui rôdait entre ces pages.

Comme à son habitude, l'auteur joue avec les mots, n'utilisant que les meilleurs nous offrant un festin littéraire sans aucune indigestion, l'essentiel étant là. Ni trop, ni pas assez, et moi l'amoureuse des mots j'apprécie.

Yvan Robin pose un regard au scalpel, sur les habitants de ce village, leur donnant voix au chapitre qui les concerne.

Et comme toujours, dans ce chaos, il n'oublie pas de réparer les injustices, permettant aux victimes de se libérer de leurs bourreaux.

Vous l'aurez compris, La Fauve et moi, on était faite pour bien s'entendre, je l'ai vite apprivoisée, et une fois de plus, tout en se renouvelant avec une nouvelle histoire à l'opposée des anciennes, Yvan Robin nous en met plein la vue.

Mais jusqu'où ira cet auteur ? En bonne place dans les palmarès ça déjà c'est certain.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Lajouanie de m'avoir permis de découvrir La Fauve avant le passage du père Noël…

chronique complète sur mon blog ➡
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critiques presse (2)
Telerama
21 novembre 2022
Un félin mangeur d’êtres humains qui rôde dans la forêt... C’est la légende qui terrorise les habitants d’un petit village où, chaque nuit, les hommes effectuent des rondes pour protéger les femmes, cloîtrées chez elles. Un jour, tout dérape. Dévastateur.
Lire la critique sur le site : Telerama
SudOuestPresse
02 novembre 2022
Yvan Robin a la phrase leste et la syntaxe à vif pour décrire la curée qui se prépare. Mais c’est sans compter sur les femmes. Quand elles se mettent en mouvement derrière celle qui devient « la Fauve », les proies se transforment en mortelles randonneuses.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La réussite sociale offrait à l’homme le droit d’être collé au siège, en effleurant la pédale d’accélérateur.Le droit au silence capitonné, dans un habitacle luxueux, bardé de matériaux nobles aux couleurs nuancées. Le droit de transpirer dans des vêtements chers. Même si, plus on était riche moins on transpirait.
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Ici, c'était à Souleymane de s'adapter. On le lui répétait à tord et à travers.

"T'es plus en Afrique, Banania, ici, c'est un pays ci-vi-li-sé. Si tu veux rester, faut respecter les traditions, c'est comme ça. Si t'as faim, c'est pâté et saucisson. Si t'as soif, c'est pinard. Comme tout le monde. Toi comprendre ?"

P. 70
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La société entière lui intimait de se conformer aux desiderata de son homme. Les femmes, d’ailleurs, en nombre, contribuaient à la perpétration de l’injonction. Il n’y avait pas d’alternative, Blanche se devait d’éprouver du désir, ou de feindre. C’était la moindre des politesses.
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La peur, entretenue grâce à une perfusion télévisuelle constante, orientait chacune de ses décisions. La peur de l’autre. La peur de manquer. La peur de l’abandon. De la maladie. De la mort. Du mauvais sort. Du mauvais coup.
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Lionel Lagarde avec deux L, comme un oiseau de proie. C'est ainsi qu'il se présentait aux inconnus. De quoi atteindre le ciel en un rien de temps. Il visait la fonction suprême. Élu du peuple. Maire de Montclame, le village qui l'avait vu prendre son envol. Son physique d'enfant mal proportionné tenait plus du handicap que de la simple imperfection. Dégarni avant l'heure, il portait sa casquette de chasse en tous lieux, par tous temps. Il compensait son absence de charisme par une sorte d'agressivité préventive. La peur, entretenue grâce à une perfusion télévisuelle constante, orientait chacune de ses décisions. La peur de l'autre. La peur de manquer. La peur de l'abandon. De la maladie. De la mort. Du mauvais sort. Du mauvais coup.
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Videos de Yvan Robin (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yvan Robin
Yvan Robin vous présente son ouvrage "La Fauve" aux éditions Lajouanie.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2666964/yvan-robin-la-fauve
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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