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Citations sur Au-dessus de la mêlée (71)

Un grand peuple assailli par la guerre n'a pas seulement ses frontières à défendre : il a aussi sa raison. Il lui faut la sauver des hallucinations, des injustices, des sottises, que le fléau déchaîne. A chacun son office : aux armées, de garder le sol de la patrie. Aux hommes dépensée, de défendre sa pensée. S'ils la mettent au service des passions de leur peuple, il se peut qu'ils en soient d'utiles instruments; mais ils risquent de trahir l'esprit, qui n'est pas la moindre part du patrimoine de ce peuple. Un jour, l'histoire fera le compte de chacune des nations en guerre; elle pèsera leur somme d'erreurs, de mensonges et de folies haineuses. Tâchons que devant elle la nôtre soit légère.
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On entend, une fois de plus, le refrain séculaire : « Fatalité de la guerre, plus forte que toute volonté », — le vieux refrain des troupeaux, qui font de leur faiblesse un dieu, et qui l’adorent. Les hommes ont inventé le destin, afin de lui attribuer les désordres de l’univers, qu’ils ont pour devoir de gouverner. Point de fatalité ! La fatalité, c’est ce que nous voulons.
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Dans le désastre universel, les patries triomphent? Dirons-nous avec lui que, pour comprendre « cette vérité grande et simple », l’amour de la patrie, il est bon, il est sain que « se déchaîne le démon des guerres internationales, qui fauchent des milliers d’êtres » ? Ainsi, l’amour de la patrie ne pourrait fleurir que dans la haine des autres patries et le massacre de ceux qui se livrent à leur défense ? Il y a dans cette proposition une féroce absurdité et je ne sais quel dilettantisme néronien, qui me répugnent, qui me répugnent, jusqu’au fond de mon être. Non, l’amour de ma patrie ne veut pas que je haïsse et que je tue les âmes pieuses et fidèles qui aiment les autres patries. Il veut que je les honore et que je cherche à m’unir à elles pour notre bien commun.

Chapitre III. Au-dessus de la mêlée
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À ce jeu puéril et sanglant, où les partenaires changent de place tous les siècles, n’y aura-t-il jamais de fin, jusqu’à l’épuisement total de l’humanité ?

Chapitre III. Au-dessus de la mêlée
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– Il n’y a pas très longtemps, je disais à la Foire sur la Place qui encombrait Paris, qu’elle n’était pas la France, Je le dis aujourd’hui à la Foire allemande : « Vous n’êtes pas la vraie Allemagne. » Il en existe une autre, plus juste et plus humaine, dont l’ambition n’est pas de dominer le monde par la force et la ruse, mais d’absorber pacifiquement tout ce qu’il y a de grand dans les pensées des autres races et d’en rayonner en retour l’harmonie. Celle-là n’est pas en cause. Nous ne sommes pas ses ennemis. Nous sommes les ennemis de ceux qui ont presque réussi à faire oublier au monde qu’elle vivait encore.

II. Pro aris
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C’est vous, malheureux, vous, représentants de l’esprit, qui n’avez point cessé de célébrer la force et de mépriser les faibles, comme si vous ne saviez pas que la roue de la fortune tourne, que cette force un jour pèsera de nouveau sur vous, ainsi qu’aux siècles passés, où du moins vos grands hommes conservaient la ressource de n’avoir pas abdiqué devant elle la souveraineté de l’esprit et les droits sacrés du droit !… Quels reproches, quels remords vous vous préparez pour l’avenir, ô conducteurs hallucinés, qui menez vers le fossé votre nation qui vous suit, ainsi que les aveugles trébuchants de Brueghel !

II. Pro aris
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Et vos théologiens, vos pasteurs, vos prédicateurs de cour, ont attesté de plus que vous étiez très justes et que vous bénissiez Dieu de vous avoir faits ainsi… Race de pharisiens ! Quel châtiment d’en haut flagellera votre orgueil sacrilège !… Ah ! vous ne vous doutez pas du mal que vous aurez fait aux vôtres !

II. Pro aris
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J’ai attendu des plus fiers esprits de l’Allemagne ce viril désaveu qui aurait pu la grandir, au lieu de l’humilier. (...)
Que vous demandais-je à tous, artistes d’Allemagne ? – D’exprimer tout au moins un regret courageux des excès accomplis et d’oser rappeler à un pouvoir sans frein que la patrie elle-même ne peut se sauver par des crimes et qu’au-dessus de ses droits sont ceux de l’esprit humain. Je ne demandais qu’une voix, une seule qui fût libre… Aucune voix n’a parlé.

II. Pro aris
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Certes, les intellectuels sont coupables, eux aussi. Car si l’on peut admettre que les braves gens qui, dans tous les pays, acceptent docilement les nouvelles que leur donnent en pâture leurs journaux et leurs chefs, se soient laissés duper, on ne le pardonna pas à ceux dont c’est le métier de chercher la vérité au milieu de l’erreur et de savoir ce que valent les témoignages de l’intérêt ou de la passion hallucinée ; leur devoir élémentaire (devoir de loyauté autant que de bon sens), avant de trancher dans ce débat affreux, dont l’enjeu était la destruction de peuples et de trésors de l’esprit, eût été de s’entourer des enquêtes des deux partis. Par loyalisme aveugle, par coupable confiance, ils se sont jetés tête baissée dans les filets que leur tendait leur impérialisme. Ils ont cru que le premier devoir pour eux était, les yeux fermés de défendre l’honneur de leur État contre toute accusation. Ils n’ont pas vu que le plus noble moyen de le défendre était de réprouver ses fautes et d’en laver leur patrie…

II. Pro aris
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Qui tue cette œuvre assassine plus qu’un homme, il assassine l’âme la plus pure d’une race. Son crime est inexpiable, et Dante l’eût puni d’une agonie éternelle de sa race, – éternellement renouvelée. Nous qui répudions l’esprit vindicatif de ce cruel génie, nous ne rendons pas un peuple responsable des actes de quelques-uns.

II. Pro aris
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