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EAN : 9782070789986
96 pages
Joëlle Losfeld (02/03/2006)
3.58/5   6 notes
Résumé :
Murielle est un curieux mélange d'absence, de tendresse et de dureté. Une adolescente qui tente de comprendre la vie au travers du prisme que constitue son noyau familial: un père ouvrier et alcoolique à ses heures, une mère qui fait des brassières, mais d'autres choses encore... Bousculée par l'existence, Murielle accepte les étranges caresses d'un être loin de lui vouloir du bien, auprès duquel néanmoins elle trouve une certaine chaleur. Ils font connaissance un j... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Murielle est une enfant qui a une vie bien difficile. Un milieu pauvre où la crasse parait innommable, et pourtant c'est décrit avec un luxe de détails. Pâtes cuites avec l'eau de la vaisselle, gant de toilette qui sert aux trois membres de la famille et reste mariner dans le fond du lavabo jour après jour, vomi de la mère sur le sol, des serviettes - rouges- qui trempent dans la salle de bains.
Marielle pue, les élèves la rejettent. Sa mère est sale, négligée, sans tendresse. le père, falot et ivrogne.
Quel étrange bouquin, je me suis forcée à le lire pour comprendre ce que voulait nous dire l'auteure. La gamine ne connait rien, ne sait rien du corps, de la vie. Sa mère dit " "limer, dit "son bazar".
La mère dit aussi que tous les hommes sont des salauds. On est dans les années 1960. Dans la maison, il y a une pièce, propre où la mère en blouse blanche, rend service à des femmes pour arrondir les fins de moi. La petite ( 11 ans) va le découvrir, c'est sa mère qui l'oblige à regarder.
le livre est glauque, désespérant, écoeurant. Une misère totale, où Murielle découvrira son corps, cherchera la tendresse ailleurs que dans son foyer.
Une misère sociale et familiale terrible qui donne un roman sans concession, brut, obscène. Roman inspiré de l'histoire d'une vie. Ce n'en est que plus bouleversant.
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Ce roman brut a été un choc. L'écriture en est forte et directe, crue dans ce qu'elle montre.
C'est l'initiation de Murielle, la gosse, qui, en entrant dans la puberté va entrer dans le secret de "la chambre blanche".
Elle va alors comprendre d'où vient tout ce sang qui tâche le linge qui trempe dans la baignoire.
ça m'a tout de suite fait penser à Annie Ernaux et entre autres "Mémoire de fille".
J'ai trouvé ça dur parce que les scènes du début, le quotidien de cette fillette des années soixante, dont la mère tient le ménage comme elle peut alors que son mari boit sa paye en rentrant de l'usine, sont "sales". C'est un univers dégoûtant qui est décrit : du repas à la toilette, des WC au lit...
Le secret de l'exercice clandestin de la mère, les avortements pour les femmes du quartier, est tellement lourd à porter qu'elle ne communique pas avec sa fille, la laissant face à ses interrogations sur le monde, la vie, la sexualité. Et Murielle voue alors une haine tenace à sa génitrice qui se contente de ce quotidien de misère... avant de découvrir tout ce que la condition féminine lui fait supporter.
C'est un livre triste mais sans doute essentiel pour témoigner des conditions de vie des femmes lorsqu'elles ne disposent pas de leur corps.
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Il est difficile d'imaginer une telle misère! de cette enfant de 11 ans laissée à elle-même, à ses interrogations, à la répulsion que lui inspire sa propre mère...jusqu'à son odeur! on ne connaît pas les vraies attentes, les rêves...Mais en a t-elle? L'écriture de ce court roman est étrange, très hachée et reflète parfaitement le désarroi que connaît cette petite fille qui n'en est plus une depuis longtemps déjà!
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Finalement, elle a posé le gant. c'est à dire qu'elle a laissé la poche molle et affaiblie glisser le long de sa main et regagner le fond du lavabo. Comme l'eau de vaisselle pour les nouilles, la mère le reprendra, et puis ce sera le père; mais ce n'est jamais son odeur à lui que Murielle sent: c'est toujours l'odeur de sa mère.
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La mère qui ne connaît pas les larmes parce qu'elle ravale les mots qui pourraient les faire naître. La mère qui jette les enfants parce qu'elle est contre le malheur. La mère qui, sous sa blouse, est propre. (p.75)
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La mère ne répond pas. Et comme tout à l'heure, Murielle se dit que le silence est plus lourd lorsqu'il arrive après les mots. Parce que le silence après les mots veut dire qu'il faudrait encore parler. (p.75)
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Pourtant, une fois ce temps passé, reviennent le refrain et la chambre blanche. Reviennent aussi les règles de Murielle. Si bien que la vie est rythmée par les cycles des femmes. (p.65)
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La mère retourne à son assiette et la gosse scrute le mur. Du plus loin qu'elle se souvienne, les repas ont toujours eu une odeur de pets, de nouilles et d'eau de vaisselle. (p.12)
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