Ce roman brut a été un choc. L'écriture en est forte et directe, crue dans ce qu'elle montre.
C'est l'initiation de Murielle, la gosse, qui, en entrant dans la puberté va entrer dans le secret de "la chambre blanche".
Elle va alors comprendre d'où vient tout ce sang qui tâche le linge qui trempe dans la baignoire.
ça m'a tout de suite fait penser à
Annie Ernaux et entre autres "
Mémoire de fille".
J'ai trouvé ça dur parce que les scènes du début, le quotidien de cette fillette des années soixante, dont la mère tient le ménage comme elle peut alors que son mari boit sa paye en rentrant de l'usine, sont "sales". C'est un univers dégoûtant qui est décrit : du repas à la toilette, des WC au lit...
Le secret de l'exercice clandestin de la mère, les avortements pour les femmes du quartier, est tellement lourd à porter qu'elle ne communique pas avec sa fille, la laissant face à ses interrogations sur le monde, la vie, la sexualité. Et Murielle voue alors une haine tenace à sa génitrice qui se contente de ce quotidien de misère... avant de découvrir tout ce que la condition féminine lui fait supporter.
C'est un livre triste mais sans doute essentiel pour témoigner des conditions de vie des femmes lorsqu'elles ne disposent pas de leur corps.