AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782702883150
351 pages
Le Grand Livre du Mois (30/11/-1)
5/5   1 notes
Résumé :
Ils vivaient dans un monde qui se fermait à leur horizon. Ils n'étaient ni meilleurs ni plus mauvais. Ils étaient seulement les héritiers d'une tradition qui se hérissait devant l'inconnu. Dans le pays, tout était âcre et rien n'était généreusement offert. Ils étaient paysans, issus de la terre, nourris durement par elle et si viscéralement attachés à cette origine que toute intrusion était pour eux une frustration. Alors, un nouveau venu, même « entré gendre » et a... >Voir plus
Que lire après Le vent de la villeVoir plus
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
« Aimes-tu profondément tes parents ? »
Fanette hésitait. elle ne s’était jamais posé la question. elle leur obéissait,
bien sûr. Les aimer ? elle ne savait pas. Oui ! Sans doute !… et elle écoutait,
enregistrait les moindres paroles :
« Vois-tu, mon Petit, les gens de ton pays ne savent pas ce qu’est l’Art. Ils ne
savent pas ce qu’est l’Amour. Ils ne savent pas chanter. Ils ne pensent pas. Ils calculent et ils triment. Jamais ils ne reconnaîtront leur aisance et ne parlent d’argent que pour se plaindre. Ils sont discrets sur leurs sentiments mais ils sont solides comme le basalte. Ils ne sont pas musiciens car les seules orgues que la Nature leur a données sont des orgues de pierre. Ils ont une religion qui est le travail et le reste qui est accessoire. Ils s’échinent pour rien, pour un revenu dérisoire, mais ce qui compte ce n’est pas ce qu’ils gagnent, c’est ce qu’ils ne dépensent pas. C’est là qu’est leur force…
Toi, tu aimes ta grand-mère. J’ai mis longtemps à l’admettre mais aujourd'hui, je sais que tu as raison. elle n’a pas eu le temps d’être gâtée par la vie. elle a sans doute beaucoup aimé ton grand-père… Mais ce qui est grave, c’est qu’un jour tu seras comme elle, capable de donner sans calculer, sans intérêts, capable de lutter, capable de souffrir, capable de te sacrifier. Tu es différente, ma petite fille… et je ne serai plus là pour t’aider… »
elle écoutait, Fanette. elle essayait de comprendre. elle demanderait un jour
de lui expliquer…
Mais une vérité lui était apparue qui l’avait inquiètée : sa mère, elle l’aimait
bien, sa grand-mère, elle la vénérait. elle se sentait coupable.
Le Certificat avait suivi. C’était l’examen dont on parlait pendant des années, le couronnement d’une scolarité hasardeuse, courageuse et simple faite
de méthodes différentes, de maîtres qui défilaient, de tâtonnements, de fautes, d’insuffisances mais qu’en définitive le courage compensait.
elle s’était retrouvée avec les quatre autres candidats, au chef-lieu, conduite
en voiture par le Maître qui avait commandé Alphonse et son taxi. et les épreuves avaient défilé. elle avait su résoudre ses deux problèmes, fait une
grosse faute à la dictée, avait expliqué devant des interrogateurs amusés ce qu’était sa vie, ce qu’était la vie des paysans d’une autre époque et le soir, avec les autres candidats, reçue la seconde du Canton, elle rentrait avec son diplôme, sa joie et retrouvait la Grand-Mère Maria qui, le lendemain, l’emmenait avec elle voir Paris après avoir obtenu difficilement des parents l’autorisation d’une escapade de huit jours.
Commenter  J’apprécie          20

Lire un extrait
autres livres classés : roman du terroirVoir plus


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Marseille, son soleil, sa mer, ses écrivains connus

Né à Corfou, cet écrivain évoque son enfance marseillaise dans Le Livre de ma mère. Son nom ?

Elie Cohen
Albert Cohen
Leonard Cohen

10 questions
307 lecteurs ont répondu
Thèmes : provence , littérature régionale , marseilleCréer un quiz sur ce livre

{* *}