Il y a environ 2 mois j'ai lu
Fariboles qui fait partie d'une trilogie dédiée au monde judiciaire et il est le dernier volet.
Les deux premiers sont le démon de la colline au loups, que j'avais littéralement adoré et nous sommes nombreux dans ce cas. le second est
Ritournelle, que je n'ai pas encore eu la chance de lire.
Ce roman ne ressemble pas au premier de la trilogie, il regroupe un ensemble d'histoires inspirées directement du vécu de l'auteur dans sa fonction de chroniqueur judiciaire en Bretagne, son but a été de recueillir des moments de vérité, peut-être pour lui-même, pour digérer le réel et pour comprendre ces journées d'audience, comme il dit et il en a fait de l'art, de la littérature.
Dimitri Rouchon-Borie fait passer une nouvelle fois ce message que je partage avec lui : “Il n'y a nul monstre. Juste des hommes et des femmes, de ceux qui pensent, à chaque fois, avoir fait de leur mieux.”
Un roman comme un théâtre des procès des petites vies, des personnes jamais nommées mais décrites minutieusement et le surnom qui va bien comme dans la vraie vie : La momie, Monsieur la Dorure, Polo Blanc, Crane Rasé, La Blonde Scandinave, le Bouledogue, Pupilles Blanches, Monsieur Pansement.
L'auteur n'est jamais dans le jugement, jamais moralisateur, jamais dans la moquerie, jamais niais, tous les prévenus sont racontés avec respect, un auteur très humaniste, une empreinte de l'artiste, comme une marque de fabrique, son style, sa singularité.
Sont racontées les
fariboles, balivernes, propos sans valeur, fadaises et bagatelles…un plaisir, j'ai souvent ri, alors voici quelques exemples :
Le chevreuil pas assuré. le somnambulisme orienté. La phobie de l'uniforme “ Si la peur de l'uniforme devient médical, on va plus pouvoir bosser nous.” dit un gendarme à son collègue.
Sont jugés des gens pour travail dissimulé, viol, inceste, braconnage, violence en réunion, tentative d'enlèvement, tentative de meurtre, nuisance sonore, etc…
Il est agréable à lire, et certains dialogues sont vraiment drôles, tout cela est possible car c'est un roman dénué de violence, de scènes abjectes, volontairement tues, une trop forte accumulation.