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EAN : 9781544663241
184 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (20/06/2020)
3.4/5   5 notes
Résumé :
Richard Beaulieu est un détenu du DEATH ROW de la Florida State Prison. Il cherche à occuper les deux dernières semaines de sa vie. Stylo en main, il commence à la décrire. À dix-neuf ans, marié à Madeleine Charbonneau, heureux comme un roi, le cœur rempli d’amour pour cette femme, tous les espoirs sont permis. Pourtant, il est un meurtrier et l’injection létale l`attend…Que s`est-il passé?
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Richard Beaulieu est dans le couloir de la mort et attend son exécution. Avant de mourir, il décide de raconter l'enchaînement d'évènements qui l'ont mené à cette issue. En effet, cela mérite des explications, car il n'est pas destiné à tuer. Pourtant, il a perpétré deux meurtres, alors qu'il n'est pas une personne mauvaise. La première fois qu'il a pris une vie, il l'a fait à la suite d'un mensonge ; un mensonge grave, qui l'a conduit à exécuter quelqu'un qu'il appréciait, quand il a appris que cette personne avait commis des actes monstrueux. Ensuite, pris de colère, il a massacré le messager. Puis, il a commencé une vie de fuite. Il a quitté le Canada et s'est retrouvé en Floride. Grâce à sa débrouillardise, sa cavale a duré plusieurs années. de plus, en raison de son caractère affable, il a fait de belles rencontres et a reçu beaucoup de soutien, d'autant plus que ses nouvelles relations ignoraient son parcours criminel.

Gras Dur explique de quelle manière un homme simple peut basculer dans un itinéraire meurtrier. Richard était un homme heureux, il aimait follement Madeleine, avec qui il était marié. Pourtant, en une nuit, ses espoirs se sont effondrés et il a tout perdu. Et il pourrait recommencer…

Richard oscille entre la culpabilité et la peur d'être reconnu. Il livre ses pensées au sujet de ses crimes et de sa nouvelle vie. Il est ambivalent : à certains moments, il a conscience de la gravité de ses actes et à d'autres, il semble vivre sans ressentir de poids particulier. Cependant, il finit par être rattrapé par la lassitude, il en assez de se cacher et il supporte de plus en plus difficilement la crainte de l'arrestation.

Au départ, j'ai été perturbée par les tournures de phrases, avant de réaliser que cette difficulté provenait des différences de langue entre le Québec et la France. J'ai été longtemps déstabilisée et je pense que cela m'a gardée à distance de l'intrigue. Cependant, j'ai été intéressée par l'analyse des circonstances qui ont entraîné Richard dans une spirale infernale et par l'évolution des pensées de ce dernier au sujet de sa vie d'itinérance. Aussi, la lecture de Gras dur est agréable, même si je n'ai pas réussi à m'immerger entièrement au côté de Richard. Si vous aimez les romans atypiques, mettant en scène un antihéros, ce roman vous plaira.
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Alors déjà je précise que je ne connais pas la personne qui a écrit ce livre (des fois que les choses écrites soient vraies et que l'auteur soit en cavale) ensuite, et malgré les injonctions à me taire de mon avocat invisible, je plaide coupable pour délit d'appréciation de lecture.
Gras Dur, c'est un tout petit roman. Enfin, plutôt une confession. La confession d'un condamné à mort par injection létale (et c'est doux comparé à ce qu'il a fait...). Richard, le double narrateur, nous livre son présent entre quatre murs crus et son passé, celui qui l'a conduit dans ce cimetière vivant.
Richard a débuté sa vie d'une façon douce, amour, projets, construction, amitiés... puis un jour, pour une phrase, pour un détail, tout explose. Que s'est-il passé dans cette chambre, que s'est-il dit ? L'étincelle est allumée et il ne tient qu'à Richard de l'éteindre ou d'entretenir le feu qui va suivre. Une explosion de violence, de sang, de détails, et surtout, une belle cavale, ingénieuse et ma foi, une longue cavale dont on peut qu'être admiratif.
J'ai pris grand plaisir à lire les astuces pour survivre sans papiers, sans identité, sans argent, les jours loin de son enfer, les jours seul et pleins de regrets ou d'amour. Parce que Richard, de ce qu'il dit dans son "journal", il a fait ce qu'il a fait par amour, c'est toujours l'amour qui l'a guidé, que ce soit celui qu'il porte à son entourage, celui qu'il porte à l'art, au monde. Richard est loin du cliché "maniaque", c'est un romantique blessé. Un romantique incompris.
Entre interviews, araignées, peinture, mariage, fêtes, déboires conjugaux, glace, chien, lac gelé et rédemption... l'histoire de Richard ne manque pas de piquant et l'auteur a maîtrisé son sujet avec brio.
Les détails de la cavale, de la condamnation, ceux de sa vie passée, sont riches, c'est un fait. le ton est énergique et le tout est fluide. Je déplore quelques longueurs, surtout vers la fin, j'ai eu l'impression que l'auteur cherchait à meubler avant le grand final et je me suis un peu perdue, mais j'ai vite rattrapé le bougre, un petit passage à vide, dira-t-on, qui ne gâche heureusement rien à la lecture de cette confession.
C'est un roman court, une novella, qui se lit facilement avec un petit accent de là-bas, du Canada, et les mots, expressions que j'ai lus, m'ont donné le sourire. C'est vachement enrichissant de lire avec le dialecte d'ailleurs, ça apporte une touche d'authenticité, et ça, j'ai adoré.
Je recommande bien sûr cette lecture !
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La plume de l'auteur m'a plus d'une fois surprise avec quelques expression toute naturelle québécoise mais qui ne me sont pas familière; mais c'était très intéressant et pas du tout un frein à la lecture.

L'auteur donne sa plume à Richard Beaulieu, qui décide de raconter son périple de fugitif comblé;

On peut comprendre un certain passage à l'acte qui peut souffler la rage; malheureusement c'est la porte ouverte à l'escalade pour Richard Beaulieu… Il nous raconte dans une sorte de journal intime, oui une sorte car rien n'est privé dans une prison; Richard se plonge dans son passé, le plus glorieux, le plus heureux puis il détaille la suite des évènements.

Ce qui est intéressant c'est de lire ce cheminement, ce long cheminement que suit le fugitif; Les états par lesquels il passe. Il a peur, il se sent coupable, il est par moment paranoïaque et plus d'une fois ça lui donne une rallonge de liberté. Il s'apprivoise quand il vit seul, en SDF ou par choix et ces moments de solitude autant le gargarise dans ses choix autant ça le mine et à cet instant il est prêt d'abandonner. Ce qui est étonnant c'est que dans les moments où il tente d'abandonner, son envie de liberté revient plus forte et le conforte dans sa croyance que le ciel l'aide.

Richard Beaulieu n'est pas un personnage antipathique, d'ailleurs pendant ces longues années d'errance il refait souvent sa vie avec de nouveaux amis, de belle rencontre, des rencontres qui lui permettent de traverser les étapes vers l'acceptation de soi et d'appréhender les conséquences de ses actes avec plus de réalisme.

Ce qui est regrettable pour lui comme pour ceux qui l'entoure, c'est que sa vie a dérapé pour un besoin égoïste, par un mensonge tellement grave…par manque de communication, par trop d'impulsivité.

Comme quoi la vie d'un homme (ou d'une femme) peut très rapidement partir en vrille…

En Bref
C'est un récit étonnant d'un morceau de vie en cavale d'un meurtrier de Death Row.

Une ambiance étrange, Richard Beaulieu nous partage sa vie de Gras Dur, ses peurs, ses culpabilités, ses joies, ses renaissances de courtes durées, sa capacité extraordinaire à se sortir du guêpier de la cavale, puis finalement sa lassitude de fuir, son envie de faire fasse à l'inéluctable;

Merci à l'auteur, Fabien Roy, pour apporter une lumière différente sur les meurtriers, entécas sur Richard Beaulieu, mais ça donne à réfléchir
Lien : https://fildediane.wordpress..
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"Gras Dur " raconte l'histoire de Richard Beaulieu, personnage attachant, parfois naïf, mais qui fait systématiquement les pires choix. Cette propension se tromper et à réagir violemment va l'entraîner dans une spirale infernale.
C'est bien écrit. Ça se lit très facilement. J'avoue que les tournures de phrases et les expressions québécoises m'ont fait sourire et voyager un peu. le Français est une si jolie langue et Fabien Roy sait en faire le meilleur usage.

#GrasDur #FabienRoy #Roman #lecture #livres #chroniques #Québec #Aventure

Le quatrième de couverture :

Richard Beaulieu est un détenu du DEATH ROW de la Florida State Prison. Il cherche à occuper les deux dernières semaines de sa vie. Stylo en main, il commence à la décrire. À dix-neuf ans, marié à Madeleine Charbonneau, heureux comme un roi, le coeur rempli d'amour pour cette femme, tous les espoirs sont permis.Pourtant, il est un meurtrier et l'injection létale l'attend…Que s'est-il passé?
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Intéressant de prime abord, l'histoire arrive vite à ce qui a fait de Richard un criminel. le reste du récit évoque les suites qui m'ont beaucoup moins captivées. Je pensais que le suspense autour de son affaire initiale serait plus entretenu et central. Passé l'étonnement des révélations qui suivent le crime, je me suis donc ennuyée car la vie de Richard est plus morose, plate, presque sans intérêt malgré sa situation atypique. Je regrette de ne pas avoir eu plus d'informations sur l'affaire : enquête, devenir des protagonistes, etc. Tout est dirigé uniquement sur Richard et lui-même n'en parle pas ; peut-être n'a-t-il pas connaissance des retentissements que cela a provoqué.

Je ressors de ma lecture un peu déçue. Je m'attendais à plus de profondeur, de mystère ; je ne suis pas sûre que le genre de polar corresponde bien au livre. L'ambiance est plutôt sombre, triste. le personnage de Richard me faisait de la peine au début du roman, puis après, il m'a semblé indifférent. Je ne me suis pas attachée à lui. Bien évidemment, le récit comporte des expressions québécoises qui sont plaisantes, parfois il a fallu que je m'attarde pour les saisir ; les quelques passages en anglais ne sont pas traduits, ce qui peut être un frein à la lecture. Je pense que ce roman plaira à d'autres, il n'était simplement pas fait pour moi.
Lien : https://leslecturesdangeliqu..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Je lui ai donné un coup de pied dans le ventre et il a enlevé ses mains qui cachaient son visage. Je l’ai frappé de nouveau à la figure avec le plat de la pelle. Son nez a craqué et ses joues se sont enfoncées. Il a arrêté de poser des questions, puis il a commencé à saigner.
Je n’avais pas pensé au sang. Le rouge sur la neige, ça parait. C’est évident. Pour un instant, je voulais tout oublier. Je voulais être grippé avec une fièvre de cent deux, couché dans ma vieille chambre suçant la soupe de ma mère à la cuillère à thé. J’ai voulu pleurer. J’ai voulu crier. Je me suis agenouillé devant lui et j’ai demandé pardon au Seigneur.
Il respirait par la bouche, le sang roulait dans sa gorge à chaque respiration. Je ne pouvais pas l’étrangler : il y avait trop de sang. Je ne pouvais pas le laisser là non plus. J’étais foutu. Il fallait que je finisse ce que j’avais commencé
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Je viens juste d’être interviewé par des jeunes cinéastes ineptes. Je devrais dire que j’ai quasiment été interviewé par des jeunes cinéastes ineptes. J’avais hâte de raconter mon histoire, même si tout le monde la connaît pas mal déjà. Gang d’idiots. Cette génération MTV semble croire qu`enfreindre les règlements n’amène aucune répercussion. Espèces d’innocents. J’étais plus prêt que jamais à raconter comment je me suis trouvé dans un tel pétrin. Ce n’était pas les premiers à me solliciter en entrevue. Je crois en avoir reçu plus d’une centaine au fil des années. Le timing me semblait propice à un vidage de cœur. Ils ont tout ruiné. Ils ont commencé à filmer avant que je sois assis. Oh ! Ils avaient lu les documents relatifs aux nombreuses procédures en ce qui concerne les entrevues dans les couloirs du Death Row de la Florida State Penitentiary. Mais non, ils voulaient filmer le garde en train de me menotter à une table.
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Le gars dans le trou a pris un pic que l’on se sert pour ramollir la terre. Il l’a levé au-dessus de sa tête, puis avec la force que l’on donne à une masse pour frapper un clou dans un chemin de fer, il a frappé le torse d’Isidore. Mado s’est couvert les yeux. Moi, j’ai vu le pic bondir comme s’il venait de frapper un pneu. Le gars était frustré d’avoir une résistance aussi forte d’un cadavre. Il a repris son élan et avec rage a percé le torse juste en bas du sternum. Ensuite, il a tiré vers lui. Il a tiré tellement fort que les culottes sont restées sous terre. Le restant est sorti. Ses genoux ont lâché comme un poulet trop cuit où la chair ne tient plus sur les os. Mado frissonna en me regardant
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C'était censé être mon dernier hourra. Je me suis retrouvé, enfermé dans ma cellule, privé d'un moment de liberté que j'avais grandement rêvé de vivre. J'étais frustré. Frustré de ne pouvoir raconter ce que j’avais si précisément préparé durant les derniers mois. Je l'ai en moi et il faut que ça sorte. Fuck ! J’ai 15 jours à vivre et une vie à raconter. Je prends mon stylo en main pour raconter ce que je voulais leur dire, ce que je voulais vous dire. Pas comme excuse pour tout le malheur que j'ai semé, mais pour le bonheur improbable qui m'est tombé dessus avant qu'on me mette la main au collet.
C'est une chose de savoir ce que l'on veut raconter, mais c'est une autre paire de manches de trouver les mots pour le faire.
J’ai une bonne plume, une Paper Mate. Je les ai toujours aimées parce qu'elles crachent de l'encre au lieu de la laisser couler goutte par goutte. J'ai fixé le papier à cartable avec ses lignes bleues et sa double marge rouge comme si j'attendais qu'elles me disent quelque chose. C'est une ligne de départ que j'hésite à traverser. J'ai peur de mes mots, de mes phrases, de la honte qu'elles vont me faire subir. Eh ! Ça se peut-tu ? Un gars qui est sur Death Row avec la chienne de ce qu'il a à raconter.
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Quand mes deux documentaristes ont fait leur demande, j’étais à trois mois de mon injection mortelle. L’un d’eux, Justin, était québécois. Pourquoi pas ? J’ai dit oui et l’engrenage de la bureaucratie pénitentiaire s’est mis en marche. Elle est bien graissée. Cette entrevue m`a fait oublier mon sort. Cette entrevue m`a donné une raison d’être, comme si tout d`un coup, je pouvais m`expliquer, et de ce fait, être pardonné. Quand tu sais le jour et même l’heure de ta mort, n`importe quelle excuse pour ne pas y penser est valide.
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