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4,07

sur 225 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je sors de cette lecture agacée par son écriture emphatique . C'est un malaise que j'ai pu déjà ressentir avec Marie Hélène Lafon ou Richard Millet. Quand la forme prend le pas sur le fond , dans ce type de recit, ça coince ! . Ce texte me semble "surécrit". Ces volutes poétiques m'ont embarrassée.
Qui trop écrit ,mal décrit à mon sens.

Cette histoire est terrible, cruelle et réaliste, sa narration lui fait perdre sa sève.

Des invraisemblances se succèdent, une vision parfois angélique du milieu paysan , des monologues ciselés d'academiciens...
Ce paysan est un lettré , l'auteure insiste lourdement sur cet aspect pour rendre cohérents certains propos .

Je suis petite fille et nièce de paysans, mère de vigneron. je vis au milieu des champs et des vignes. Je ne suis pas une spécialiste de ce milieu que je connais pourtant bien. J'ai trouvé ce roman à côté de la plaque. Joncour avait excellé dans ce domaine l'automne dernier avec nature humaine.

Quel dommage !
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C'est l'histoire de Jacques, un éleveur qui se révolte face à une administration aveugle et harcelante, un combat perdu d'avance.

La narration se situe intégralement durant les 9 jours de cavale de Jacques, acculé et désespéré.

Le texte est entrecoupé de témoignages de proches qui éclairent sur la personnalité de Jacques et par son parcours durant sa cavale.

Corinne ROYER dresse un constat, certes réaliste et documenté de l'agriculture aujourd'hui, mais je n'ai hélas pas été convaincue par le récit.

Je n'ai pas adhéré totalement. D'une part, trop de clichés : la démonstration sur la conversion au bio, l'agriculture intensive, le sort du copain agriculteur homosexuel.
D'autre part, le style très travaillé, trop certainement qui m'a lassée, des citations en grand nombre car Jacques est un fin lettré et des descriptions de la nature interminables et artificielles. Dans un film on dirait que c'est « surjoué »

Dommage car beaucoup de lecteurs ont manifestement été conquis et que le sujet était digne d'intérêt.

C'est un roman librement inspiré du destin tragique de Jérôme LARONZE, un agriculteur abattu par les forces de l'ordre en 2017.
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Jacques Bonhomme est un agriculteur qui aime son métier. Mais ce métier n'est plus pour lui qu'une longue suite de tracasseries administratives. Entre les déclarations de naissances des animaux pour assurer la traçabilité du bétail et les emprunts, il se sent acculé. Jusqu'au contrôle de trop celui qui le conduit à la fuite. Il décide de tout plaquer, d'abandonner la ferme qui n'est plus que sources d'angoisses. Mais la fuite est illusoire et son attachement à la terre l'empêchent d'aller très loin. Une histoire inspirée par un fait réel. Une tragédie moderne dans laquelle j'ai eu beaucoup de mal à rentrer.
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Ce livre est inspiré de faits réels, comme on dit de nos jours, mais l'autrice nuance en précisant que l'adaptation est très libre. Ce qui me met toujours un peu mal à l'aise.
Mais, bref, ne chipotons pas, le sujet est intéressant : le désespoir des agriculteurs d'aujourd'hui face à l'administration, l'agriculture intensive, en un mot : leur vie impossible.

Le récit comprend 9 parties qui décrivent les 9 jours de cavale de Jacques Bonhomme, jeune agriculteur en burn-out suite au harcèlement administratif, et en fuite face aux gendarmes qui se sont un beau matin présentés à sa ferme pour clore l'affaire.

En alternance, des voisins et amis, sa soeur, un inspecteur sanitaire (qui s‘interroge vaguement sur le bien fondé de tout cela), racontent les étapes de cette descente aux enfers, évoquent les difficultés de la vie paysanne.

Sujet intéressant, donc.
Mais j'y aurais aimé un peu moins de lyrisme (à vrai dire, au cours de ma lecture, je me reprochais ce jugement quand la fortuite rencontre du héros avec Jade, l'amour de ses 17 ans jamais remplacée, et ayant quitté la région depuis 15 ans, m'a convaincue qu'en effet c'était un peu trop). Mais des lecteurs moins bégueules que moi saurant apprécier cette fièvre tout à fait motivée par le caractère révoltant du sujet, la beauté du monde sauvage, l'infernale indifférence des nantis.
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On range dans la rubrique des faits divers des nouvelles hétérogènes ; chacune d'elles, sauf exception, est un pénible événement pour les personnes concernées et mais reste une anecdote pour la plupart des lecteurs.

En 2017, un agriculteur en détresse, après neuf jours de fugue, rentre chez lui. Il est abattu par des gendarmes. La presse en rend compte.

Un peu comme un élève rédige une rédaction à partir d'un intitulé, Corinne Royer, avec les encouragements et le soutien de la commission d'aide à l'écriture d'une Direction régionale des affaires culturelles, s'est appuyée sur cette histoire vraie pour écrire son roman. Elle a tenté d'imaginer puis d'exprimer les sentiments de la victime au fil de ses derniers jours.

La description du tragique enchaînement des constats administratifs relatifs à des retards de déclaration ou à des manquements mineurs est précise et crédible. le citadin comprendra moins mal comment l'application sans discernement de règlements sanitaires nationaux ou européens peut, par les effets en cascade qu'elle provoque, aboutir à une situation à la fois kafkaïenne et tragique. Cet aspect du roman est convainquant.

En revanche, j'ai eu l'impression que l'auteure avait cherché à faire du remplissage, ce qui l'a conduit à quelques exagérations qui produisent un effet contraire à celui recherché (par exemple l'épisode de la conservation du coeur d'une vache).

Au final, bien qu'il s'appuie sur une solide recherche documentaire et une sincère empathie, ce roman a quelque chose d'artificiel. Si l'auteur peut transmettre des émotions à ses lecteurs, encore faut-il qu'il les ait lui-même ressenties. Peut-on jamais décrire ou transposer avec justesse ce que l'on n'a pas soi-même vécu ?
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En 2017, un agriculteur syndicaliste de Saône-et-Loire, en cavale depuis 9 jours pour échapper à un contrôle administratif sur son exploitation, est abattu par un gendarme après avoir forcé un barrage de police. C'est à partir de ce fait divers que Corinne Royer bâtit son roman, Pleine terre, sorti en 2021, et salué aussi bien par la critique que par de nombreux lecteurs.

C'est le second livre que je lis de Corinne Royer, le premier avait été Et leurs baisers au loin les suivent, un livre dont j'avais qualifié l'écriture de « riche, complexe, parfois difficile à saisir » et qui m'avait laissé un bon souvenir et le sentiment d'avoir fait une vraie découverte. On retrouve cette prose très travaillée dans Pleine terre, mais je dirais qu'elle s'est allégée au bon sens du terme. Dès les premières pages, les nombreuses descriptions expressives font que le lecteur se sent au plus près des éléments.

Chaque chapitre correspond à un jour de cavale de l'agriculteur, Jacques Bonhomme, recherché par les gendarmes. Un narrateur extérieur nous immisce dans les pensées de celui qui est surnommé « le colosse », un paysan en rupture avec le modèle agricole moderne ; la seconde moitié du chapitre donnant la parole à l'un des voisins de l'agriculteur, ce qui nous permet de mieux comprendre les raisons qui ont déclenché cette cavale. J'ai trouvé cette construction habile et intéressante.

Il est important à ce stade de dire quelques mots sur les raisons : Jacques Bonhomme a fait preuve de négligence dans la déclaration de naissance de ses bovins, ce qui a conduit à des contrôles sur l'exploitation, et chose assez incroyable, à la demande de fournir des tests génétiques sur les animaux afin de prouver la « filiation ». Cela a provoqué une spirale entre d'un côté l'administration et de l'autre côté l'agriculteur.

Bien évidemment, on ne peut rester indifférent à cette histoire qui semble assez incroyable mais je dois avouer que j'ai dû arrêter ma lecture un peu après la moitié du livre, la raison principale étant été le manque d'empathie vis-à-vis du personnage principal. A mon sens, cela est dû au style. Même si j'ai trouvé l'écriture de Corinne Royer beaucoup plus fluide que dans le précédent ouvrage que je lisais, je pense que le thème aurait mérité un traitement plus simple, plus brut, plus concis.

En tant que fils d'agriculteur, et de surcroît toujours en lien avec ce milieu, je me méfie des simplifications, comme celles de l'agriculture paysanne contre l'agriculture productiviste. Loin de moi l'idée de valider tous les changements ayant affecté l'agriculture ces 60 dernières années mais reconnaissons tout de même qu'ils ont permis à une population toujours plus nombreuse de subvenir à ses besoins et d'allonger de façon significative son espérance de vie. L'agriculture de demain devra être différente (de même que l'alimentation), mais j'aurais aimé un peu plus de nuance dans le propos. La fameuse « traçabilité » dont il est question dans le livre a été une voie privilégiée pour les éleveurs afin de retrouver la confiance des consommateurs après la crise de la vache folle.
Parmi les livres traitant la ruralité que j'ai pu lire ces derniers temps, je trouve que le roman de Serge Joncour, Nature humaine, reste celui que je conseillerais avant tout.

Lien : https://etsionbouquinait.com..
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