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EAN : 9782848093802
160 pages
Joca Seria Editions (03/11/2023)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Dans ce récit poétique une Indienne Maya du Guatemala s'adresse à son fils abandonné à la naissance.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Cela fait plusieurs jours que je peine à trouver les mots pour vous parler de cette lecture. Et pourtant, je l'ai trouvée bouleversante, intemporelle et universelle. Moins d'une centaine de pages et des émotions comme si j'avais vécu toute une vie. de plus, je n'ai pas le talent de l'autrice alors vais-je réussir à vous transmettre tout ce que j'ai aimé ?

Alma est une Indienne Maya, vivant au Guatemala non loin du volcan Cerro Calcinado et arrivée à la fin de sa vie, des souvenirs refont surface. Elle pense à son fils abandonné à la naissance et ressent l'envie de lui écrire « sans papier et sans crayon ». Alma va alors raconter sa vie avec une poésie qui transperce le coeur. « Si tu croîs, maïs » n'est pas vraiment un roman, plutôt une longue lettre qui témoigne, tente de graver l'histoire de toute une vie, de toutes ces vies entremêlées.

Les mots d'Alma sont pour lui, cet enfant et en même temps, j'ai eu la sensation qu'ils avaient une portée bien plus grande. Certains sentiments sont si bien décrits qu'ils dépassent les frontières et les époques. C'est un ouvrage rempli de cette poésie que l'on trouve partout : dans le souffle du vent, le sourire d'une personne, les nuages qui passent ou bien un doux souvenir. Et pourtant, tout n'est pas doux, loin de là parce que la vie n'est pas toujours légère. En tout cas, pas pour tous.

Je me souviendrai d'Alma parce qu'elle est unique et toutes en même temps. Je me souviendrai de cette lecture car l'émotion était bien trop forte pour tomber dans l'oubli. Un puissant coup de coeur !
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Pascale Ruffel est l'autrice d'un premier ouvrage paru chez Joca Seria en 2017 : « Les Ancêtres ne prennent pas l'avion » puis, en 2019, de « Touché, coulé » chez le même éditeur.

En empruntant au poète Francis Ponge l'expression latine joca seria (jeu sérieux) sous laquelle il regroupa les textes qu'il consacra à Alberto Giacometti, les éditions Joca Seria ont voué leur politique éditoriale dès l'origine à l'art et à la littérature. Créées par Brigitte et Bernard Martin, les éditions Joca Seria ont publié leurs premiers livres en 1991. Au fil des vingt années écoulées, des rencontres et des opportunités ont permis de « construire » autour de l'art et de la littérature un catalogue qui compte aujourd'hui plus de 300 titres à raison de 10 à 20 titres par an [Source : wwwjocaseria.fr]


Critique de 'Si tu croîs Maïs':
Avant de vous parler du livre quelques mots sur la couverture du livre, très colorée que j'ai beaucoup aimée. Elle représente une partie en gros plan d'un huipil, un vêtement traditionnel d'Amérique centrale et du Mexique. C'est une sorte de chasuble portée par les femmes, par exemple les femmes mayas au Guatemala ; elle est ornée de broderies chatoyantes qui diffèrent d'un village à l'autre [Source : Wikipédia]

Alma une indienne maya du Guatemala qui n'a jamais vu grandir son fils car il a été adopté peu après sa naissance et vit au-delà des montagnes dans une autre famille. Elle vit de nos jours au pied d'un volcan et vit avec une autre femme : « Rosita vit seule. Ses parents et son homme sont morts […] à présent c'est de moi qu'elle prend soin comme si telle était sa place. Nous nous espérions » (page 61).

Mourante elle tente alors de communiquer pour la dernière fois avec son fils : « aujourd'hui toute vielle et épuisée que je suis, j'écris sans papier et sans crayon. Mon corps a fait la paix et il intime le repos. Je rêve. Mon fils est un songe. » page 60)

Les paroles d'Alma à son fils sont touchantes et ont une portée universelle. À travers ses mots on ressent toute la tristesse et la douleur des mères du Guatemala (et d'autres pays) qui ont vécu la même chose autrement dit la séparation de leur enfant juste après l'accouchement.

Une histoire émouvante très bien écrite qui bien que ce soit une fiction comporte des éléments historiques réels tel que la « violenca » qui désigne la guerre civile du Guatemala (1960-1998).

Une belle découverte.

Pour une analyse approfondie de ce livre, je vous invite à lire la très bonne chronique de adrienmeignan sur le site des éditions joca séria : https://www.jocaseria.fr/Livres/Fiche%20livre/situcroismais.html

Merci à Babelio de m'avoir permis de gagner ce titre via l'opération Masse Critique Littératures du 9/01/2024.
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"J'écris sans papier et sans crayon. Mon corps a fait la paix et il intime le repos."
Voilà ce qu'Alma, vieille femme guatémaltèque, "dit" à son fils qu'elle n'aura jamais connu.
A sa naissance, elle a dû l'abandonner et le laisser à l'adoption.

A l'orée de sa vie, au moment du bilan et parce qu'elle sait qu'elle va partir, elle s'adresse à son fils, ses paroles portées par le vent, elle lui raconte ...

Ce récit de vie, est construit de manière très poétique et avec une certaine pudeur.
Alma choisit ses mots, ses tournures de phrases et nous laisse deviner ce qu'il s'est passé.

On sent l'amour qu'elle a toujours porté en elle face à ce fils absent.
Un être invisible, fantôme, qui l'aura hanté toute sa vie.

Un très joli ouvrage (superbe couverture), qui nous berce de tant de douceur, d'amour éternel, de respect. Un véritable hommage, une déclaration.
Sur fond historique, Alma nous ouvre les portes de sa vie avec émotion.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Au village, on disait :
Des étrangers, grands et gros, cherchent des bébés.
Ils cherchent,
fouillent les campagnes et les maisons isolées,
reniflent l'odeur sucrée des nouveau-nés,
sortent des liasses de billets odorants.
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Jamais, je n'ai oublié la couverture couleur rouge flamboyant brodée de fils vert émeraude, bleu turquoise comme les lacs des cimes et les percées bleues du ciel.
Le châle de ma mère.
Le manque d'elle à chaque endroit de mon corps.
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Alors, j'écris.
J'écris avec mes yeux qui se posent sur le gris du ciel,
j'écris sur le drap bleu du lac, en bas dans la vallée,
j'écris sur les planches centenaires de la cabane de Rosita.
Dès l'aube, j'écris.
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Video de Pascale Ruffel (1) Voir plusAjouter une vidéo
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