Pascale Ruffel est l'autrice d'un premier ouvrage paru chez Joca Seria en 2017 : «
Les Ancêtres ne prennent pas l'avion » puis, en 2019, de «
Touché, coulé » chez le même éditeur.
En empruntant au poète
Francis Ponge l'expression latine joca seria (jeu sérieux) sous laquelle il regroupa les textes qu'il consacra à
Alberto Giacometti, les éditions Joca Seria ont voué leur politique éditoriale dès l'origine à l'art et à la littérature. Créées par Brigitte et
Bernard Martin, les éditions Joca Seria ont publié leurs premiers livres en 1991. Au fil des vingt années écoulées, des rencontres et des opportunités ont permis de « construire » autour de l'art et de la littérature un catalogue qui compte aujourd'hui plus de 300 titres à raison de 10 à 20 titres par an [Source : wwwjocaseria.fr]
Critique de '
Si tu croîs Maïs':
Avant de vous parler du livre quelques mots sur la couverture du livre, très colorée que j'ai beaucoup aimée. Elle représente une partie en gros plan d'un huipil, un vêtement traditionnel d'Amérique centrale et du Mexique. C'est une sorte de chasuble portée par les femmes, par exemple les femmes mayas au Guatemala ; elle est ornée de broderies chatoyantes qui diffèrent d'un village à l'autre [Source : Wikipédia]
Alma une indienne maya du Guatemala qui n'a jamais vu grandir son fils car il a été adopté peu après sa naissance et vit au-delà des montagnes dans une autre famille. Elle vit de nos jours au pied d'un volcan et vit avec une autre femme : « Rosita vit seule. Ses parents et son homme sont morts […] à présent c'est de moi qu'elle prend soin comme si telle était sa place. Nous nous espérions » (page 61).
Mourante elle tente alors de communiquer pour la dernière fois avec son fils : « aujourd'hui toute vielle et épuisée que je suis, j'écris sans papier et sans crayon. Mon corps a fait la paix et il intime le repos. Je rêve. Mon fils est un songe. » page 60)
Les paroles d'Alma à son fils sont touchantes et ont une portée universelle. À travers ses mots on ressent toute la tristesse et la douleur des mères du Guatemala (et d'autres pays) qui ont vécu la même chose autrement dit la séparation de leur enfant juste après l'accouchement.
Une histoire émouvante très bien écrite qui bien que ce soit une fiction comporte des éléments historiques réels tel que la « violenca » qui désigne la guerre civile du Guatemala (1960-1998).
Une belle découverte.
Pour une analyse approfondie de ce livre, je vous invite à lire la très bonne chronique de adrienmeignan sur le site des éditions joca séria : https://www.jocaseria.fr/Livres/Fiche%20livre/
situcroismais.html
Merci à Babelio de m'avoir permis de gagner ce titre via l'opération Masse Critique Littératures du 9/01/2024.