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Ce recueil de nouvelles parvient à dresser autour du lecteur un décor aride, désertique, et ce en quelques mots. Pauvreté dans la végétation, mais également dans le coeur ; une chape de plomb s'abat sur les destins de chaque personnage, ne laissant aucun espoir quant à leur avenir. Incisif, délesté de fioritures, le texte nous ramène dans un Mexique cruel et vengeur. La préface de Jean Marie le Clézio nous éclaire, nous aide à apprécier les nouvelles.
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J'aime beaucoup cet auteur, un des meilleurs écrivains sud-américains, il me semble. Son chef d'oeuvre reste "Pedro Paramo", cependant, ce recueil de nouvelles a l'avantage d'être plus accessible pour des lecteurs qui ne connaîtraient pas Rulfo et toutes les nouvelles sont excellentes.On retrouve l'ambiance de "Pedro Paramo", en particulier dans la nouvelle intitulée " Talpa " qui confirme que Rulfo est un des rares auteurs à savoir parler du corps dans ses états limites (maladie, agonie, etc.) . La terre est au centre de son oeuvre. Plus que de Nature au sens d'allégorie romantique, c'est bien de la terre très concrète qu'il est question chez Rulfo : la poussière, la chaleur de la terre, son humidité, sa fécondité ou son aridité.
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La traduction française du titre de ce sublime recueil de nouvelles (par Gabriel Iaculli) bien qu'exacte, ne transcrit pas la magnifique allitération du titre original « El Llano en llamas » qui lui donne une dimension onirique. On atteint avec ces 17 courtes nouvelles un tel degré de perfection dans la maîtrise de l'écriture, la puissance du récit, la vérité des personnages, dès les premières lignes et jusqu'à la toute dernière phrase, que je le range sans hésitation dans la catégories des livres et des auteurs qu'il est essentiel d'avoir lus.
Claude Mauriac disait de Borges : « après l'avoir approché, nous sommes plus intelligents. Sans doute même avons-nous plus de coeur. » Je n'ai ni l'érudition, ni le talent de Mauriac, mais je me sens confiant dans l'affirmation, « qu'après avoir approché Juan Rulfo, je me sens plus intelligent et sans doute ai-je aussi plus de coeur ». J'ai d'ailleurs à coeur de découvrir le reste de son oeuvre, tant les nouvelles de ce petit recueil m'ont laissé « nu ».
L'écriture de Juan Rulfo, à la première personne, est dénudée et dénude.
Je vous invite à lire la préface de J.M.G le Clézio ; j'aurais du mal à trouver des mots plus justes que les siens pour évoquer la précision avec laquelle Juan Rulfo raconte la vie rurale dans l'État libre et souverain de Jalisco, comme la violence de la Révolution Mexicaine et de la Guerre des Cristeros au début du XXe. L'écriture de Juan Rulfo comme un couteau qui plonge au coeur des hommes égarés dans des paysages, dont les phrases de Juan dessinent le relief. C'est rude ! C'est beau !
Juan Rulfo (1917- 1986), fut écrivain, scénariste et photographe mexicain. Il est l'un des plus grands écrivains latino-américains du XXe siècle.
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Belles pages sur le Mexique.
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Après tant d'heures passées à marcher sans même rencontrer l'ombre d'un arbre, ni une pousse d'arbre ni une racine de quoi que ce soit, on entend l'aboiement des chiens.
Pour peu que l'on ait lu la préface de JMG le Clézio du recueil de nouvelles de Juan Rulfo Le Llano en flammes ", on ne peut être surpris dès le premier récit, de partir pour la traversée d'un monde où la désolation et la désespérance sont en première ligne.
Ecrites au milieu des années 40 par un jeune auteur mexicain, témoin dans son enfance d'une guerre civile ordonnée autour de questions religieuses, ces nouvelles tentent d'exorciser l'horreur vécue en livrant au hommes encore capables d'entendre quelque chose, des histoires qui disent ce qu'il en est de ceux qui parmi eux n'obéissent qu'à la pulsion et s'enorgueillissent d'être au-delà de toute humanité. Dans ce Mexique des années vingt les belligérants sont à l'image de la terre cette peau de vache aride et hargneuse. Qu'ils la convoitent ou qu'ils la défendent chacun s'enferme dans l'épreuve du sang, s'abandonnant jusqu'à l'ivresse aux pires brutalités, se livrant corps et âmes à des combats dont la mort n'est que l'heureuse délivrance. Certes la guerre est omniprésente tout au long du recueil, mais l'auteur nous convie aussi à ressentir comme jamais la misère de tous les jours, l'abandon d'un père, l'obsession de la vengeance, l'absence de parole, il nous convoque à l'absolue nécessité de penser la vie pour que les plaies indéfectibles du malheur ne rendent pas le désir impossible.
Bien au-delà de la vision de chairs meurtries et de sang expiatoire ces nouvelles nourrissent l'espoir que la douleur exprimée dans l'après-coup puisse participer à un travail non seulement de mémoire mais aussi de renaissance.
Et puis, il y a cette nouvelle, Macario, une des plus féroces et des plus belles qu'il m'ait été donnée de lire. Rien que pour celle-là, ce recueil est indispensable.
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Lecture d'autrefois, souvenir d'un langage de ressassement, d'une difficulté d'analyse - ou d'une grande perspicacité ? des personnages face aux duretés de la vie
("El gobierno no tiene madre" :< qui pourrait oublier un tel résumé de la défiance populaire vis à vis de la politique ?
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La première nouvelle du recueil donne le ton : "On nous a donné la terre" terre pierreuse et désertique du Llano où les paysans vont essayer de survivre. Toutes racontent la misère de ce peuple, avec au centre "Le Llano en flammes" où se déroula la guerre religieuse des "cristeros".
Une écriture âpre et violente comme les terres traversées
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Un style sec, abrupt, à chaque instant on est dans l'essentiel, le vital, l'obligé, on tue parce qu'il le faut, on fuit, on affronte, on crève de faim, de soif, de trop de soleil et de désert. Des phrases et un ton encaissés frontalement.
Ce qu'en dit J.M.G. le Clézio :"Le Llano en flammes brûle dans la mémoire universelle, chacun de ses récits laisse en nous une marque indélébile, qui dit mieux que tout l'absurdité irréductible de l'histoire humaine, et fait naître la ferveur de l'émotion, notre seul espoir de rédemption."
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