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Ce livre est une des oeuvres majeures de la littérature mexicaine et a été un coup de coeur pour moi en 2009 (Salon du livre sur le Mexique).

C'est un recueil de nouvelles qui se déroulent pendant la "guerre des cristeros" dans les années 1920. le partage des terres au profit des paysans a commencé à se faire après la Révolution mexicaine mais la mauvaise répartition de celles-ci ajoutée à la mainmise de l'Etat sur la religion, donne lieu à une rébellion violente qui fera plusieurs milliers de morts. Rulfo avait six ans quand son père et son grand-père ont été tués et son enfance s'est déroulée pendant ces événements violents.

Ces nouvelles sont un hommage de Rulfo aux paysans, villageois, bergers, qui ont été les principales victimes de cette guerre. le thème principal est la terre . On comprend que cette terre qui leur a été attribuée, le LLano, est immense mais aride et incultivable et ils essaient désespérément d'en extraire quelque chose. Certains se résignent mais d'autres ne supportent pas de voir leur famille mourir de faim et dans plusieurs nouvelles c'est la vengeance qui est l'héroïne principale. Les grands propriétaires d'hacienda, le gouvernement, à qui faut-il s'en prendre ? Et quand on retrouve son père et son oncle pendus, que peut-on faire sinon se venger ? Les destins individuels se mêlent à l'histoire collective et on voit aussi bien la douleur d'une femme, le malheur d'un ami, que la révolte de tout un village qui, poursuivi par les soldats, met le feu à toutes les grandes propriétés du Llano.

La préface de le Clezio met en valeur cette oeuvre inclassable et rappelle la dureté et la cruauté de cette guerre qui a obligé ceux qui n'ont presque rien à se battre pour défendre ce presque rien face à des puissants aveugles. Ces textes très courts (quelques pages chacun) au style incisif sont suffisamment forts pour nous donner à voir cet univers sauvage et violent.
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Juan RULFO


Plus un enfant, pas encore un adulte, entre Vienne et Venise, dans la nuit froide et pluvieuse d'une petite ville d'Autriche, aux heures où plus rien n'est ouvert, à l'heure ou même les lampadaires publics sont éteints. Une ville qui semble hostile et pourtant ce n'est pas Camala. Il aperçoit des lumières rouges, c'est dans le cimetière sur les tombes, il entre dans ce lieu - le plus accueillant de la petite ville d'Autriche - il se colle à l'abri contre le mur d'un monument funéraire sous le larmier. Il dort un peu et pendant ce sommeil Juan Rulfo s'installe durablement dans son esprit avant qu'il ne le lise des années plus tard.
Il ne le connaissait pas ce provocateur de rêves  qui entend le tourbillon des feuilles mortes là où il n'y a pas d'arbres, tout comme lui a entendu des murmures inconnus dans ce cimetière ou étaient enterrés vivants d'autres fils du Pedro Paramo local.
Et depuis cette nuit peut être son âme le hait-elle pour les mauvais traitements qu'il lui a fait subir ,
Juan, T'es-tu délivré de la violence de tes remords?
Et celui dont tu es aussi le père que par hasard la mère  qu'est-il devenu ?
Serait-ce …. ?

Posons tout, arrêtons le temps, lisons, relisons Pedro Paramo, le Llanos en flammes, moins de trois cent pages pour l'oeuvre exceptionnelle d'un écrivain unique.

On sera dans un village désiré et désert au Mexique si on y est, sinon un village des Alpes du Nord de la Provence - vers Thorame -sera un cadre parfait.
On boira du Pulque sinon n'importe quelle gnôle locale râpeuse, goûteuse et forte à la déraison.
On aura pris soin d'emporter avec soi La Llorana par l'ensemble Harpeggiata de Christina Pluhar avec les voix de Béatrice Mayo-Felip et Doron Sherwin.

© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Le Llano en flammes est un recueil de contes, sublimation du traumatisme personnel de Juan Rulfo, qui vécut dans son enfance les troubles que suscitèrent la rébellion des paysans contre le pouvoir fédéral Mexicain et les grands propriétaires terriens dans les années 1920.

C'est avec la langue mélancolique du souvenir, rendant vivante cette sensation d'abandon, de fatalité et de désespérance qui poisse au coeur des pauvres paysans habitant cette région aride, inculte et stérile, pelée par le soleil ardent, que le présent recueil s'offre, dès l'abord, à nous. Alors que la misère, déjà énorme, d'être né et de vivre en ces lieux quasi désertiques, suffirait à maudire et Dieu et la femme qui vous a mis au monde, il faut que la folie des hommes s'y ajoute et alourdisse le fardeau. le chapelet des maux que recèle une guerre civile aux motifs religieux (meurtre, vendetta, exaction, rapt, chasse à l'homme...), et qu'aggrave la misère des hommes et leur faiblesse (crédulité superstitieuse, inceste, trahison matrimoniale, intempérance et tares de toutes sortes...), déroule son cours, ajoutant sa quote part de malheurs irrémédiables et désespérant, égrené par la magie d'une langue expressive et évocatrice, au fil de courts récits qui frappent par leur violence et leur charge émotionnelle.
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"En écrivant "On nous a donné la terre", "Macario" ou "La nuit où on l'a laissé seul", Rulfo invente un langage qui n'appartient qu'à lui seul, comme l'ont fait Giono, Céline ou Faulkner à partir de leur connaissance de la guerre ou du racisme.

La langue de Rulfo porte en elle tout son passé, l'histoire de son enfance. Comme l'a dit son ami des débuts, Efrén Hernandez, Juan Rulfo est un "escritor nato", un écrivain-né. Son oralité n'est pas une transcription, elle est un art, qui incube le réel et le réinvente. C'est cette appropriation qui donne à son écriture la force de la vérité. le Llano en flammes brûle dans la mémoire universelle, chacun de ses récits laisse en nous une marque indélébile, qui dit mieux que tout l'absurdité irréductible de l'histoire humaine, et fait naître la ferveur de l'émotion, notre seul espoir de rédemption." J.M.G. le Clézio

Dans ce recueil de nouvelles parues en 1953, l'auteur mexicain Juan Rulfo(1917-1986) dévoile toute l'âpreté et la rudesse de sa terre natale.
Des histoires brèves montrant un monde pauvre réduit à l'essentiel.
Un pays déchiré par les guerres civiles où plane l'ombre des rebelles "cristéros", où la rudesse de la terre est encore accentuée par la violence de la nature, où la pauvreté conduit à des crimes sordides pour quelques pesos et où le désespoir et la solitude côtoient une immense rage de vivre.
La jolie préface de le Clézio nous apporte quelques éclaircissements sur cet auteur original qu'est Rulfo.
On comprend mieux l'univers désespérément pauvre et aride dans lequel a grandi l'auteur.
De belles nouvelles, d'autres moins, mais toutes, montrent (à travers un style très "oral") la tragédie d'un peuple mis
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Juan Rulfo est une comète particulièrement brillante dans le ciel de la littérature sud-américaine. Deux livres comme deux regards sur l'âme de ce continent. le Llano en flammes est un recueil de nouvelles qui ouvrèrent la voie au réalisme magique, ce courant littéraire typiquement sud-américain qui colle si bien à l'immensité et au mystère de ce continent.
Les nouvelles de Rulfo prennent pied dans un Mexique marqué par la longue guerre civile (1910-1940), rapidement exsangue et dont les habitants, pauvres, subissent les rapines des soldats et les ambitions des politiques. Dans le Llano, cette plaine aride qui brûle aussi bien symboliquement que réellement, le souvenir des Cristeros, ces soldats du Christ contre l'Etat, plane encore.
Les rapports entre les hommes sont durs, même entre les membres de même famille. L'amour est rare, sinon dans son expression physique ; encore celle-ci est-elle rude comme le pays. le désespoir, l'ironie tragique et la désillusion pointent dans chaque nouvelle, dessinant la vie d'êtres ballotés par une Histoire plus grande et plus puissante qu'eux. Ainsi est né le Mexique contemporain.
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Recueil lu dans le cadre d'un module sur la littérature d'Amérique du Sud à la faculté de Lettres. Une découverte que cette écriture...
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Ce recueil de dix-sept nouvelles nous plonge dans un Mexique pauvre, violent et désespéré. A chaque texte, et en quelques mots, Juan Ruolfo instaure une atmosphère âpre et violente, sous un soleil souvent brulant, une terre aride et désertique, arrosée seulement par l'alcool et le sang.

Les hommes et les femmes ont les rides profondes et les sourires rares. L'amour ne semble pas un mot connu, seulement l'égoïsme, ou plutôt, dans ces lieux de poussières et de misères, la seule façon accessible de survivre : s'en sortir coûte que coûte, avec un couteau, un flingue ou un coup tordu. C'est brut et sanguin, dérangeant autant que fascinant.

J'ai rarement eu l'impression de ressentir dans tous les pores de ma chair l'ambiance d'un pays, d'une époque et d'une ruralité de manière si intense (sauf avec Faulkner, avec qui j'ai trouvé de nombreuses similitudes). Ces nouvelles pourraient presque être historiques tant les lieux, les âmes et les mots sont décrits avec un style vif et percutant.


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Il m'a été difficile d'entrer dans l'univers sombre, misérabiliste et cruel de ces nouvelles de Juan Rulfo.
Cela m'a paru long et je me suis souvent évadée par la pensée à la lecture de ce livre. Je n'ai donc pas tout compris et je pense que je suis passée à côté de l'auteur. J'y reviendrai peut-être...

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Juan Rulfo, l'auteur de "le Llano en flammes" représente un cas particulier dans la littérature: son oeuvre est courte: un recueil de contes "le Llano en flammes" et un court roman " Pedro Páramo"; néanmoins il a atteint une renommée internationale. le livre "El Llano en flammes" (el Llano en llamas) est un recueil de 16 contes qui paraissent en 1953 (un 17ème sera ajouté lors de l'édition suivante). C'est un livre qui frappe par l'univers qu'il recompose, et l'atmosphère qui s'en dégage: une atmosphère faite de silences, de violence cachée, de solitude.On y voit des paysans démunis, écrasés par des environnements hostiles. L'aridité et la pauvreté sont omniprésentes. Les personnages, pris à la gorge par la dureté de leur vie quotidienne, ne peuvent pas communiquer et les relations familiales sont marquées par la violence.
Un très beau récit, sobre et dense...
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Recueil de contes et légendes d'une région de bandits, de roches et de pauvreté, qui servirait volontiers de cadre, de prolongement, du chef-d'oeuvre qu'est Pedro Paramo. On y retrouve cette étrange diffusion des voix, des réputations, des rumeurs et des malédictions, comme colportées par les fantômes. Ce goût de poudre, de cendres et de sable volant au vent, croquant sous la dent. Là où la vie d'un homme vaut moins que celle d'une pierre, dans cette région de perdition, cette sécheresse où rien ne pousse, se rencontre une puissance humaine qui pourra faire penser à celle qui se dégage des romans de Giono, des contes De Maupassant, peut-être en plus tranchée, cruelle. Une humanité au rasoir, qui fait se côtoyer, se superposer, s'associer, se déchirer, le plus grand vice et les valeurs les plus intègres.

Résumés et commentaires de chaque conte sur le blog.

Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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