Ma sombre Vanessa

Un roman dérangeant lu durant les vacances de Toussaint entre deux nappes de brouillard et un crachin épais. Un temps idéal pour lire l'un des romans les plus malaisants qu'il m'ait été de lire. Ma sombre Vanessa reprend les codes de Lolita mais du point de vue de l'héroïne. Ici Vanessa, en mal de reconnaissance, étouffe dans un foyer aimant mais trop conventionnel et part en internat dans un lycée prestigieux pour suivre une amie magnétique. Une querelle d'amitié rend la toute jeune Vanessa solitaire, mélancolique et encore plus brillante aux yeux de son enseignant de lettres. On est au tout début des années 2000 et du haut de ses 15 ans, Vanessa a tout d'une grande, du moins espère l'être et accorde cette attention bien volontiers à cet enseignant, Jacob Strane, qu'elle adule. 17 ans plus tard, alors réceptionniste dans un hôtel, en pleine vague me too, Vanessa est contactée par une autre victime de ce prédateur. Mais voilà. Vanessa n'est pas une victime. Jacob n'est pas son prédateur. Elle était consentante, elle était amoureuse, elle.
Du moins c'est l'histoire qu'elle raconte. Qu'elle se raconte depuis 17 ans.
Un livre extrêmement dérangeant avec des passages très crus sur l'abus. Abus d'autorité, abus de faiblesse, abus sexuel, abus moral, abus de la société, abus des histoires que l'on raconte aux toutes jeunes filles pour excuser le comportement d'adultes qui oublient qui le sont. Ma sombre Vanessa explore la culpabilité d'être face à des situations abusives.
Une lecture très forte, difficile à noter et à critiquer tant le sujet est délicat et dérangeant.

Glaçant ! le mécanisme de l'emprise d'un adulte sur une adolescente. 2017, Vanessa est confrontée à son passé lorsqu'une jeune femme dénonce leur professeur de collège, Jacob Strane, pour des faits de moeurs, sur les réseaux sociaux. Elle est contactée pour appuyer ce témoignage de sa propre expérience.  Mais Vanessa  n'a pas le même ressenti, elle, elle a connu l'amour avec Strane, la preuve,  ils sont toujours en contact !
2000. Depuis la rentrée, Vanessa,15 ans, est fascinée par son professeur de lettres. Solitaire, pas toujours bien dans sa peau, isolée en internat, sans soutien familial proche , elle est donc complètement déboussolée quand le professeur Strane lui témoigne de l'intérêt...

La construction nous présente deux  points de vue : celui de l'adolescente, naïve et impulsive,  sans expérience mais flattée de l'intérêt d'un adulte,  qui ne réalise pas les manipulations de ce salaud, et la vision de Vanessa adulte, qui est encore sous son emprise, malgré les conseils de ses proches, mais qui peu à peu se questionne sur la normalité de cette relation, à une époque où on autorise la remise en cause de certains agissements, et questionnesur la notiondu consentement.
L'auteure saisit à merveille les doutes de Vanessa,  le trouble que soulèvent les approches de Strane, les difficultés de la prise de conscience qu'elle en est sa victime,  alors qu'elle a toujours refusé de se voir comme telle.  C'est poignant, et très très juste quand aux mécanismes de protection que l'on peut mettre en place dans cette situation...
Un sujet qui doit encore et encore être mis en avant, pour libérer la parole de ceux qui le souhaitent, dans la mouvance de #metoo
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Un livre qui ne laisse pas indifférent et qui interroge...
Vanessa lorsqu'elle était lycéenne a vécu une histoire avec l'un de ses profs. Devenue adulte, elle est toujours en contact avec lui. Il la prévient un jour qu'une plainte est déposée contre lui par une femme avec qui il a aussi eu une relation lorsqu'elle était mineure.
Vanessa se sent consentante, mais aussi coupable, elle porte également beaucoup de colère en elle et contre lui... de nombreux sentiments ambivalents l'habitent et on comprend très vite qu'elle a très vite été manipulée par cet homme égocentré jusqu'à ne plus savoir qui elle est.
Au début de leur histoire, il lui dit qu'il va la détruire... le fait est qu'au fil des pages, on se rend compte qu'elle ne s'est tout simplement jamais construite. Sa vie professionnelle, sa vie sentimentale, sa vie sexuelle et son équilibre sont un champ de ruine et sans le moindre repère stable.
J'y ai trouvé certaines longueurs mais elle sont justifiées par l'instabilité de Vanessa dont les pensées et les actes ne paraissent pas toujours logiques.

Un roman fort et puissant. le sujet abordé est en effet troublant, et ce d'autant plus qu'il l'est du point de vue de Vanessa, qui nous dévoile sa relation avec son professeur Jacob Strane. Elle a 15 ans, il en a alors 42...

A 15 ans, elle semble avoir conscience que sa relation avec un homme qui pourrait être son père n'est pas la norme. Mais elle continuera pourtant sans cesse de protéger Strane, cet homme énigmatique et manipulateur.

Vanessa ne se sent pas tout à fait victime mais pas complètement consciente de ce qui lui arrive. Alors que le lecteur comprend parfaitement ce qui se déroule sous ses yeux. Une relation abusive sous couvert de grands sentiments. Comment ne pas être outré(e) de voir qu'un professeur de 42 ans offre à son élève, un exemplaire de Lolita de Nabokov?

On enrage intérieurement face à cette situation insoutenable. le processus de prise de conscience de Vanessa va lui prendre des années. Nous la suivons dans cette alternance passé et présent, où elle juxtapose ses souvenirs d'adolescente avec la prise de conscience de ce réel traumatisme.

Vanessa, l'unique voix de ce roman, est un personnage sombre, complexe que l'on explore sans jamais parvenir à comprendre tout à fait. L'auteure parvient à nous offrir, par une écriture riche et un recit nuancé, une analyse brillante et pertinente de ce personnage.

Ce roman a été traduit dans 25 pays, et a rencontré un succès mondial.
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Ma sombe Vanessa de Kate Elizabeth Russell

@lesescales



Je ne voulais pas lire de résumé de ce livre et le choc ne fut que plus intense.

C'est une lecture complètement addictive avec laquelle l'auteure nous enlise dans la psychologie d'une victime de pédophile.

Vanessa a 15 ans quand elle a la chance d'avoir une bourse pour entrer dans un lycée prestigieux dans lequel elle occupera une chambre d'internat. Elle se retrouve prise au piège d'un prédateur, son professeur de lettres. 

Et là c'est tout le talent de l'auteure qui se révèle tant elle nous détaille la complexité de tout ce qui se passe dans la tête de la jeune fille et la manière dont son bourreau la manipule pour la culpabiliser, l'accuser mais surtout lui faire croire que c'est elle qui décide.

On retrouve Vanessa à ses 18 ans. Elle relie avec son bourreau et s'enferme dans une relation qui la détruit. 

Puis Vanessa, 32 ans toujours attachée à cet homme de manière malsaine, elle suit la plainte déposée par une autre élève de l'etablissement contre ce professeur contre son bourreau. 

A ces trois époques, on trouve une jeune fille et une jeune femme lucide, intelligente, promise à un avenir mais complétement sous l'emprise de cet homme qui la manipule, détruit son talent, son avenir et sa manière d'entretenir des relations. 

Une livre dérangeant tant les scènes sont décrites avec minutie, tant la victime est lucide mais complètement accaparée, mais un livre nécessaire pour se rendre compte de la manipulation dont ces jeunes filles sont victimes.

Pour un premier roman, la maîtrise des scènes, des personnages et de leur psychologie sont totalement réussis.

Difficile de le dire mais j'ai adoré, quel talent! Quelle finesse, quelle histoire, quelle construction de personnage. On étouffe parfois. J'ai lu certaines scènes complètement figée par l'horreur. 

Oh ma sombre Vanessa je suis tristement heureusement d'avoir lu ton histoire, j'ai appris, j'ai ouvert les yeux, j'ai été bouleversée, j'ai été révoltée et par l'auteure j'ai été impressionnée.  

ROMAN COUP DE POING 👊

2000. Vanessa, élève brillante tombe sous le charme de Strane, son professeur de littérature de 42 ans.
2017. Strane est accusé d'abus sexuel par l'une de ses anciennes élèves et Vanessa replonge dans ses souvenirs de jeunesse. Des doutes vont éclater au grand jour remettant en question ce premier amour. Un véritable électrochoc, une déflagration au coeur d'une société en pleine évolution, celle du #metoo.

Ma sombre Vanessa m'a embarquée, elle m'a envoûtée, je m'y suis attachée et j'ai compris. Ce qu'elle a vécu, les questionnements qui sont devenus siens sur le tard. le combat était inégal entre cette femme beaucoup trop jeune, à peine sortie de l'enfance et cet homme qui a de l'expérience, qui a su la charmer. Et dans ce combat, elle n'avait pas les armes. Comment résister à tant de mots doux? Difficile de ne pas sombrer...
Ma sombre Vanessa, je suis entrée en empathie avec toi, j'ai compris ce qui avait changé quand les souvenirs sont remontés. Cette histoire avait perdu de son éclat, ternie par un consentement pas vraiment éclairé.

À travers ce portrait de femme particulièrement ambiguë, Kate Elizabeth Russell nous livre un récit plein de finesse et tout en nuances. Rien n'est noir ou blanc et cette zone grise, cette ambivalence permanente est parfaitement retranscrite que ça en est troublant.
Ce roman m'a parfois mise mal à l'aise et je tiens à saluer sa construction habile et intelligente.
Une lecture qui marque, portée par une psychologie extrêmement ciselée qui dissèque la notion du consentement dans toute sa complexité.

Vanessa Wye, quinze ans quitte sa famille pour poursuivre sa scolarité au lycée de Browick où elle y est interne. Elle s'intéresse particulièrement au cours de littérature donné par le professeur Strane. Se dernier use de son statut pour approcher la jeune fille. Il la complimente, lui recommande des livres, notamment Lolita qu'elle va lire en boucle. Il la fait se sentir spéciale. Loin de chez elle, solitaire, elle est la proie idéale et elle se laisse amadouer par son professeur. Tout deux entretiennent une relation secrète.

Quelques années plus tard, le professeur est accusé d'abus sexuels sur d'autres élèves et une journaliste tente de convaincre Vanessa de témoigner. Elle ne se pense pas victime. "J'ai juste besoin que ce soit une histoire d'amour. [...] Parce que si ce n'est pas une histoire d'amour, qu'est-ce que c'est?"

Un récit poignant et perturbant. Dur à lire mais d'actualité. Je recommande.

Note à moi-même: lu en VO

Malgré son titre, que je trouvais un peu bof, je me suis lancé dans la lecture de ce livre.
J'ai beaucoup aimé cette lecture bien que l'histoire est parfois un peu triste. C'est un récit qui traite de l'emprise que peut avoir un professeur sur un(e) élève jusqu'au harcèlement et à la pédophilie.
Un bon roman malgré quelques longueurs.

J'ai mis quelques jours avant d'écrire cette chronique, tant j'ai été déboussolée et prise au dépourvue par cette histoire.
Une jeune fille de 15 ans tombe amoureuse de son professeur. Entre consentement, pouvoir, manipulation, la limite est ténue. Là est le noeud de l'histoire. le récit jongle entre présent à l'heure de #MeToo et passé, avec les souvenirs de Vanessa. L'autrice pose la question du consentement mais aussi et surtout la question du statut de victime. Cette lecture est très intéressante, bouleversante, addictive, marquante. Je n'en dit pas plus et espère que cela vous donnera envie de le lire. L'une de mes meilleures lectures pour le moment

En 2000, Vanessa a 15 ans et entre à l'internat de Browick High School. Elle va tomber sous le charme de son professeur de littérature, Jacob Strane, alors âgé de 42 ans. En grand manipulateur et prédateur, il va séduire l'adolescente, lui donnant comme livre de chevet Lolita de Nabokov. Commence alors une relation dévoyée entre Vanessa et Strane. .

« I think we're very familiar Nessa, he whispers. From the way you write, I can tell you're a dark romantic like me. You like dark things. »

En 2017, Vanessa a 32 ans, elle travaille dans un hôtel et a une vie sentimentale compliquée. Strane est accusé d'abus sexuels par plusieurs élèves de Browick. Un choix s'offre à Vanessa : soutenir Strane ou porter plainte avec les autres victimes.

« He was a grown man and you were fifteen, she says. What could you have possibly done to torture him? For a moment I am speechless, unable to come up with an answer besides I walk into his classroom. I existed. I was born. »

La narration alterne entre l'adolescente, un peu naïve, et la jeune adulte, traumatisée par cette histoire. Mais a-t-elle réellement conscience que l'adulte blessé et perturbé qu'elle est aujourd'hui n'est qu'une conséquence des abus de Strane ?

A travers ce premier roman, inspiré de faits autobiographiques, Kate E. Russel explore le consentement, l'emprise que peut avoir un adulte sur une adolescente, les abus sexuels et psychologiques qui en découlent et les conséquences sur la vie adulte. Les paroles des adolescent(e)s ne sont souvent pas prises au sérieux, mal comprises ou encore minimisées. Ce roman s'inscrit dans la lignée de #metoo et de la libération de la parole. Il n'est pas sans nous rappeler « le Consentement de Vanessa Springora ». Malgré quelques longueurs, c'est un bon premier roman que je vous recommande fortement (version anglaise disponible / version française : sortie prévue à l'automne 2020). Quelque chose me dit qu'on va en entendre parler !