Diamétralement différent d'un essai d'histoire de l'art, la biographie de
Jean Sagne (éditions Fayard). Il ne fait nullement preuve de la même retenue universitaire, et manque parfois même de toute critique historique. La prudence ? Aux orties ! Plus axé sur l'homme que sur son oeuvre (c'est la loi de la biographie, car le propos n'est pas de parler « peinture » comme certaines parlent « chiffons »), ce livre rend
Géricault à son époque, à sa famille, à son milieu social, à ses amis, à ses amours. Au point d'accumuler les clichés et de les enfler un maximum, après tout,
Géricault n'a vécu que 42 années. Nous avons droit aux origines des
Géricault, aux méfaits de la Terreur et aux affres de l'ère napoléonienne. Et ne cherchons pas plus loin, c'est dans l'enfance que se trouve toutes les racines de son art, de ses thèmes, de son « mal du siècle », de son engagement politique, de sa déchéance physique et, pourquoi pas, de sa modernité. Epique, souvent pertinent, parfois décalé, le livre se laisse lire sans trop de difficultés.