A la pointe du jour
dans les champs trempés de lumière
heures ferventes de joie
corneilles chuchotant leurs secrets
vite envolés à la lisière de spins.
Un souffle, un courant d’air
joue avec les rideaux
éveille le jardin assoupi,
une échappée, une respiration
une orangerie de senteurs
nous inonde
se jette à notre cou.
L’air transparent
comme une toile abstraite
cherche à préserver en notre mémoire
son pouvoir de vie.
Le vent est revenu
poussant des jérémiades
comme le chat en rut du voisin
qui affole si bien nos nuits.
Des traces glissent
au pas de course :
abandon des étoiles
au petit matin
bruit époumoné
d’un train de passage
bouffonneries de nuages
prenant le frais sur le carreau
tandis que la joie délirante
d’un ciel bleu claque des doigts.
Un jour de plus à aimer.
Est-ce le vent
qui cause à notre oreille?
tambourine à la porte
caresse la chair du jour?
Suivre les rires des enfants
dans le pré d’herbe grandie
quand la vie promène sur les vitres
le profil couronné de l’été