AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jaume Saïs (Illustrateur)Didier Manyach (Préfacier, etc.)Coleta Planas (Traducteur)Cristina Giner (Traducteur)
EAN : 9782850890093
136 pages
Édicions Paraules (19/02/2020)
5/5   2 notes
Résumé :
Nous pouvions demeurer des heures à l’ombre du figuier, dans le jardin de derrière, assis sur la margelle du vieux puits, à écouter la musique du vent léger dans les feuillages.
Certains soirs, nous empruntions le chemin de la nuit. Nous nous laissions porter par le chant des grillons. Les étoiles dansaient au-dessus de nos têtes. C’était un tourbillon dans le ciel, comme une cavalcade. Un carnaval céleste.
La chevauchée fantastique du rêve dans les re... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Nos jardins Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En épigraphe trône cette interrogation de Virgile : « Quoi faire pour le bonheur des champs ».

Jaume Saïs et Serge Bonnery se sont associés pour nous restituer des bribes de champs immortalisés tantôt par la parole poétique, tantôt par des photos non moins poétiques. Et Didier Manyach de nous rappeler en conclusion de sa préface que : « Le monde n'est pas en endroit. le monde est une succession des lieux qui mènent à l'entrée du Monde ».
Si les textes de Serge Bonnery sont teintés d'accents bibliques, c'est aussi parce que ces jardins renvoient constamment au Jardin. L'unique et célèbre de l'Éden ou peut-être celui de Gethsémani. Comment ne pas voir dans la photo de la page 54 l'ombre du Jésus crucifié ? Comment ne pas sentir, page 20 cette « danse du vent » ?
Superbe traduction en parole, avec un subtil renvoi aux photos des pages 6-7 par Didier Manyach : « Car au fond de ce Jardin, métaphorique, dissimulé par de mauvaises et pourtant nécessaires herbes, pourrait se refermer le piège d'une seule goutte d'eau : une cellule affolée, s'infiltrant, par une loi naturelle, déréglée, dans la trame, comme l'araignée qui chute de sa toile… ».
Et lorsqu'une tête de poupon au bout d'un pieu surgit dans un coin de jardin, cela fait naturellement penser à l'enfance que Serge Bonnery invoque pages 41-42 :
« “L'enfance est mystère, et doublement lorsque l'univers auquel on s'éveille est celui agraire, fermé, millénaire qui a subsisté l'écart du mouvement, de l'échange, de la modernité jusqu'au milieu de ce siècle et quelque peu au-delà, parfois, par endroits”, écrit Pierre Bergounioux dans un livre où il évoque les paysages qui l'ont vu grandir, du côté des Millevaches avec pour horizon les courbes du Quercy.
Le pays noir où je suis né fait à jamais mystère de son ombre. J'ai souvenir de ses odeurs de figues écrasées, de raisins que l'on presse, de litières sauvages dans les hautes herbes, d'écorces écorchées par les doigts crochus de la foudre ».

Mots et images « tisse [ent] leur langue » selon les voeux des auteurs.

Comment ne pas mémoriser au final cette phrase de Didier Manyach qui résume à elle seule la célébration du beau et du fragile qu'est ce livre : « Dans un monde sans offrandes, où les horizons sont perdus, offrir au vivant son reflet c'est regarder le temps qui chute dans sa roche de glace ».
Commenter  J’apprécie          700

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Marcher dans les pas de nos aïeux dépose en nous la face cachée des choses souterraines. Le plus triste, me dis-je, est d'avoir perdu leur voix, de ne plus les entendre s'exprimer dans leur langue rocailleuse affolée par les bourrasques.

(p. 21)
Commenter  J’apprécie          221
L'odeur du jasmin

J'ai toujours su qu'un jour je reviendrai. C'était – pourquoi ? je l'ignore – une certitude mais, comment dire, nimbée d'un sentiment diffus dans la coquille de mes jours.

J'ai toujours su que je ferais retour. Et peu importe, me disais-je, que ce retour se fît en rêve, hors de toute réalité, ou encordé, sur des chemins de poussière.

Le retour joue des tours. Se retourne. Il est tout. Eau verte. Suit les méandres de l'incertain. En quête de joie. D'aube violette.

Le retour est retour au lieu. Il se fait de par passages secrets. Rivières souterraines. Ruelle moites. Escaliers. Souvenirs. Retour au lieu de. En lieu et place de.

L'enfance ?

Je revois, la nuit, le clocher du village, trônant en majesté, toisant la pleine, haute tour comme on dirait de guet et autour de laquelle s'organisait le ballet strident des corneilles.

Comment dire la nature du retour ? L'odeur du jasmin sous le vent ?
À rebours de mémoire. Un instant.

(p. 13)
Commenter  J’apprécie          180

autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1226 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}