Innocent rouge, tome 11

Cet avant dernier tome de la série Innocent Rouge est divisé en deux parties : la première est consacrée à la fuite de Varrennes et la traque de la famille royale à un moment où le peuple se rend compte que la fuite des sangs bleus n'a déclenché aucune calamité divine. Puis, la seconde, à l'atmosphère bien plus étouffante met en scène l'incarcération de Marie-Antoinette à la Conciergerie et les abus en tous genres que ses enfants subissent de la part de leurs geôliers crasseux adoubés par la Révolution.
Le mangaka retrace avec brio le contexte de la Terreur et la création du Comité de salut publique et la violence et cruauté arbitraire dont a fait preuve le peuple français une fois défait de l'autorité des aristocrates.

Une fois n'est pas coutume, j'ai été bluffée par la précision du travail graphique autant que par les recherches sur le contexte historique.
Le parallèle de fin avec le 21ème siècle est un peu tiré par les cheveux, mais bon, pourquoi pas. On pardonne aisément ces dernières pages tant le reste est éblouissant de beauté, de justesse et d'horreur.

Que l'attente va sembler longue jusqu'à la sortie du dernier tome en décembre !!

J'ai beau adorer le travail graphique de l'auteur, son audace et sa folie, à un tome de la fin, je me demande quand même ce qu'il fait tant il part loin dans ses délires parfois...

Alors que je m'attendais à une sorte de témoignage sur la façon dont la famille Sanson aurait traversé la Révolution, je me retrouve plutôt avec l'histoire commune de deux grande femmes : Marie-Josèphe d'un côté et Marie-Antoinette de l'autre, deux femmes aux visions diamétralement opposée de la vie et de la société, qui s'affrontent ici.

La première partie, que je trouvais complètement mal à propos la dernière fois, illustre très bien ce propos. La fuite à Varennes ou cette grossière erreur qui a tout fait perdre au Roi et à la Reine, perdant le peu de confiance que le peuple leur conservait encore, a précipité leur chute. La course-poursuite de folie entre Marie et Fersen était bien percutante et a parfaitement saisi cette différence de point de vue et cette réconciliation impossible.

La suite ouvre, telle une pièce de théâtre, le dernier acte de l'histoire. La mise en scène de l'auteur est encore une fois marquante car il allie vérité historique, ajout romanesque et anachronismes en pagaille comme il aime le faire pour souligner avec encore plus de force ce qu'il se passe.

J'ai été frappée, comme à chaque fois, par la fin de vie de cette femme. le calvaire de Marie-Antoinette est assez terrible après la vie protégée qu'elle a connu et c'est parfaitement montré ici sous les monceaux d'effets de manches du mangaka. Sa vie misérable à la Conciergerie, sa séparation de ses enfants, la perte de son époux, tout est là. On voit quand même quelle grande dame elle reste. Je regrette juste ce regard qui veut absolument en faire une manipulatrice, je trouve que ça lui correspond si peu par rapport à ce que j'ai lu sur elle...

En tout cas, ce dernier croisement des destinées entre elle et Marie-Josèphe frappe fort. On se demande exactement où l'auteur veut aller. J'ai bien une petite idée mais quelque chose me chiffonne dedans niveau logique. On verra bien. Je vais une fois de plus me laisser emporter par sa superbe dramatisation visuelle, je le sais.

On aime ou aime pas le style très entier et rococo de Sakamoto. Pour ma part, il me gêne parfois aux entournures avec les libertés qu'il prend avec L Histoire et le caractère des personnages. Mais on ne peut lui enlever qu'il est ultra accrocheur, qu'il permet de raconter cette terrible histoire avec panache et qu'il rend celle-ci passionnante et fascinante. le destin de ses deux femmes n'aura jamais été si proche de la fin !
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Le Roi, la Reine et leurs enfants ont fuit Paris pour se rendre à Varennes mais c'est sans compter Marie-Josèphe qui est à leurs trousses.
A Paris, c'est le comité de salut public qui fait la loi et les exécutions se succèdent à un rythme effréné.

On sent que l'on approche de la fin. La famille Sanson est toujours là pour exécuter les sentences, Marie-Josèphe est le bras armée du comité de salut public surnommé l'assassin de la terreur. Mais cette folie vengeresse et cette soif de sang risque de se retourner contre elle et peut être bien toute sa famille. Une fin d'histoire sans temps mort.

Tome 10 à 12
A la fois je me demande pourquoi j'ai persévéré dans une lecture qui m'énervait par moment, mais en même temps, j'ai rarement pris une claque graphique aussi importante.
Je retrouve beaucoup de points qui m'exaspère dans le scénario comme le côté trop absurde par moment ou des personnages très mal construits à mon goût. La volonté de mettre une part de fiction dans la part historique du titre est complètement normale afin de donner de l'entrain à l'intrigue. Mais l'effet sur moi a été de me sortir de ma lecture bien trop souvent.

Quant aux dessins par contre, c'est un vrai régal pour les yeux. Que cela soit les costumes, les décors, les objets, les visages, les personnages,... Je n'y trouve aucune fausses notes dans la partie graphique et cela faisait longtemps que je ne m'étais pas pris une telle claque.