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Alfred Ernout (Traducteur)Martine Chassignet (Éditeur scientifique)
EAN : 9782251799377
139 pages
Les Belles Lettres (15/10/2002)
3.7/5   43 notes
Résumé :
Dans cette monographie, Salluste relate l'histoire de la conjuration de Catilina, noble dévoyé qui n’hésita pas à agir contre les intérêts de la cité. Patricien ambitieux, pendant un temps au service du dictateur Sylla, Catilina ne parvint jamais à se faire élire consul. dans les derniers moi de -63, il décida de s'emparer du pouvoir par la force. Cicéron, alors consul, informé de ce qui se tramait, étouffa la conspiration. Les complices de Catilina furent exécutés ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Si on explore les texte de Sylla , Salluste , César ,Cicéron , Pompée on peut accéder à une connaissance intime du climat politique et institutionnel , qui devait conduire Rome à changer de régime politique . C'est l'existence de l'état Romain au long terme qui se jouait fondamentalement autour de l'aboutissement de cette problématique de transition institutionnelle (de la république vers l'empire) .
Sur Salluste disons qu'il est un fervent soutient de César et fervent soutient de la plèbe de la Civitas Romaine .Il dirigera la flotte romaine dans l'Adriatique à la demande personnelle de César pendant les guerres civiles . Il sera battu en personne , par le parti de pompéien,. Cependant il réintègrera ultérieurement le sénat à la victoire de la gens Julia . Il fut meilleur administrateur que militaire d'active .Il le prouva en gouvernant jusque la fin du régime républicain ,la province d'Afrique .Au changement de régime il se retira prudemment de la vie politique richement doté en deniers .
Salluste est un véritable historien latin qui mérite pleinement cette dénomination d'historien . Il a le souci d'argumenter en profondeur sur les causalités . Ceci se ressent très nettement dans son tissu narratif et dans les plans de ses récits denses et méticuleux .
Il était donc au balcon pour constater et analyser cette problématique de la conjuration de Catilina et pour dégager en philosophie politique , le concept des complots qui peuvent être un risque politique conséquent pour l'état , les institutions et les régimes politiques.
Il est ouvertement pour le parti populaire et pour la plèbe ( et pas viscéralement objectif donc ) , mais il a ses arguments avec le soucis de les justifier le plus souvent . Il a l'objectivité modérée d'écorcher modérément ses amis , si cela est nécessaire pour établir et énoncer la vérité . Il ne diabolise pas les ennemis du parti plébéien. Au changement de régime d'ailleurs , il se retira prudemment de la vie politique assez richement doté en deniers .
Le caractère touffu de la situation évoquée par Salluste permet de mesurer à quel point la vie politique à la fin du régime républicain, à Rome, était devenu trop instable et qu'un autre régime devait fatalement et nécessairement émerger (Cicéron ne serait pas d'accord avec cet énoncé (sourires)).
Sur Salluste disons qu'il est un fervent soutient de la gens Julia , et un fervent partisan de la défense des intérêts de la plèbe de la Civitas Romana ( la citée même de Rome, (la ville) ) .Il soutiendra militairement César et la plèbe ,en dirigeant la flotte romaine dans l'Adriatique à la demande personnelle de César pendant les guerres civiles . Il sera alors personnellement battu par le parti de pompée, mais il réintègrera ultérieurement le sénat à la victoire de César et de la gens Julia.
Il prouvera qu'il fut meilleur administrateur que militaire d'active , en gouvernant jusque la fin de la république romaine la province d'Afrique . Ces fonctions ont fait de lui ,un spécialiste de l'Afrique romaine et des royaumes berbères situés à ses frontières .C'est aussi , un fin connaisseur des populations variées de l'Afrique du nord autour du premier siècle de notre ère.
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La Conjuration de Catilina ou la biographie d'un Romain antique qui a voulu renverser la République ! Salluste, en bon historien antique, nous présente (alors en 41 avant J.-C.) le portrait qu'il se fait de Catilina, conjurateur découvert par Cicéron pendant qu'il était consul en 63 avant J.-C. Exact contemporain de ces deux personnages, Salluste permet de voir cette fameuse conjuration d'un autre oeil que celui de l'accusateur (Cicéron et ses Catilinaires).

L'intérêt de l'oeuvre de Salluste est de peindre avec force le portrait du personnage en question, ici Catilina, mais également comme il le fit pour un autre ennemi de Rome,Jugurtha, dans sa Guerre de Jugurtha. Même si on peut toujours voir un parti pris pour le clan des "populares" dans son oeuvre, Salluste décrit et relate toujours les faits en cherchant consciencieusement à en dégager les causes, les buts et les conséquences. Moins annaliste et plus méthodiste donc, La Conjuration de Catilina est une oeuvre à part. Notons également que bon nombre d'auteurs antiques, d'auteurs de l'Antiquité tardive et certains même du haut Moyen Âge reprennent largement le style et les tournures adoptées par Salluste pour décrire Catilina, car non content de décrire les faits de manière méthodique, Salluste réussissait à reconnaître les défauts des amis qu'il défendait et les qualités des ennemis qu'il condamnait.

Enfin, nous profitons ici d'une très bonne édition bilingue (français - latin) par les Belles Lettres, version poche, avec une introduction, un apparat critique et une chronologie comme souvent de très bonne qualité.
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JUSQU'A QUAND, CATILINA, ABUSERAS-TU DE NOTRE PATIENCE ?

Salluste (-84/-35) décrit une République Romaine à l'agonie.
dans laquelle en 62 avant J.C. un aristocrate débauché, corrompu, ruiné tente de sauver sa mise en faisant main basse sur le pouvoir.
Le climat est à la violence (les proscriptions de Sylla sont dans toutes les mémoire*) à la peur et à l'indécision.
Tentant le tout pour le tout, Catilina joue sa vie sur le tapis vert de la Fortune, perd et meurt.

Ce texte raconte cette convulsion.
On y croise (un peu) Cicéron, Caton d'Utique (dont l'implacabilité fera condamner à mort les conspirateurs restés à Rome) et surtout César (qui a les faveurs de Salluste).
La République se cherche une épée (pour paraphraser Sieyès). Elle est déjà sortie du fourreau.

La première Catilinaire de Cicéron et son "Jusqu'à quand, Catilina, abuseras-tu de notre patience" résonnent d'une insigne faiblesse face à l'appétit de grands fauves habités par l'ambition de dominer et de gouverner.

La Guerre Civile césaro-pompéienne est déjà là, avec, en filigrane, la fin de la République Impériale et le passage à l'Empire.

Ce texte de Salluste, formidable par l'ampleur du style, le ton acéré et tragique, la noirceur et la virulence du propos, est une très belle leçon sur la haine politique, les ferments de dissension et les ambitions insatisfaites. Un texte d'actualité.

Je signale aussi à tout Lucaniste avéré (surnom attribué par la Sorbonne à un esprit persifleur lors des années 1500) la publication aux Belles Lettres (en un tome) des Oeuvres Complètes de Lucien de Samosate né en 120 après J.C. aux confins de l'Empire Romain.
Ce très grand moqueur parfaitement drôle influença, entre autre, un certain François Rabelais, cet Ecrivain-Monde de la dimension d'un Cervantes.

Plaudite Cives !

* En -82, cinq cents « ennemis de la patrie » furent désignés. N'importe quel particulier pouvait les exécuter et gagner douze mille deniers par tête rapportée (Encyclopedia Universalis)
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Je ne connaissais pas Salluste avant de l'étudier dans le cadre de la préparation aux concours d'enseignement. Son livre est d'une lecture facile, presque "journalistique" dirions-nous aujourd'hui. Il donne sa version de la conjuration qui visait à s'emparer du pouvoir à Rome. Problème pour les conjurés, il finit par y avoir des fuites et Cicéron, alors consul, s'en mêle.

Concernant la fiabilité de Salluste, il faut souligner qu'il fut témoin des faits, mais qu'il écrit en 43 av. J.C, soit 20 ans après. Sa position n'est pas claire. Il était partisan de Jules César, dont la participation, de près ou de loin, à la conjuration, fut soupçonnée. Il dédouane César dans son essai (déjà une preuve de clientélisme ?). Il reconnaît à Cicéron ses mérites tout en essayant de les faire passer pour normaux. Enfin, dernier personnage à apparaître sous un bon jour, est Caton.

Mais Cicéron, explique Plutarque courtoisement, était un vantard, un ambitieux, et la publication de ses Catilinaires lui fit plus d'ennemis que d'amis, notamment Pompée.

En bref, il s'agit d'un classique intéressant qui permet de comprendre un épisode de la vie politique romaine au Ier siècle avant notre ère.
Lien : http://le-cours-du-temps.ove..
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Beau texte au style rapide, bref, presque journalistique permettant un éclaircissement sur une période de l'antiquité romaine.
A connaître et apprécier pour les amateurs de cette période et de sa littérature.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Et vous voyez là toute leur injustice : ils se targuent de mérites qui ne sont pas les leurs, et me refusent celui que je dois à moi seul, probablement parce que je n'ai pas de statues d'ancêtres et que nul des miens n'a été noble avant moi. Mais ne vaut-il pas mieux créer soi-même sa noblesse que d'avilir celle qu'on a reçue ? [...]
Leurs ancêtres leur ont laissé tout ce qu'ils pouvaient leur transmettre : argent, statues, glorieux souvenirs ; ils ne leur on pas laissé leur vertu : c'était impossible, la vertu étant la seule chose qui ne se donne ni ne se reçoive.

Discours de Marius aux plébéiens.
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Tout homme qui veut l'emporter sur les autres animaux doit faire tous ses efforts pour ne point passer obscurément sa vie comme les brutes, que la nature a courbées vers la terre, esclaves de leurs appétits grossiers. Or toutes nos facultés résident dans l'âme et dans le corps : nous employons de préférence l'âme à commander, le corps à obéir : l'une nous est commune avec les dieux, l'autre avec les bêtes. Aussi me paraît-il plus juste de rechercher la gloire par les facultés de l'esprit que par celles du corps, et, puisque la vie qui nous est donnée est courte, de laisser de nous la plus longue mémoire.
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Je vais raconter la guerre que soutint le peuple romain contre Jugurtha, roi des Numides, d'abord parce que la lutte fut sévère et dure, que la victoire fut longtemps incertaine, et puis parce qu'alors, pour la première fois, se marqua une résistance à la tyrannie de la noblesse. Ces hostilités déterminèrent un bouleversement général de toutes les choses divines et humaines et en vinrent à un point de violence tel, que les discordes entre citoyens se terminèrent par une guerre civile et la dévastation de l'Italie. Mais, avant de commencer, je reprendrai les faits d'un peu plus haut, afin de mieux faire comprendre les événements et de mieux les mettre en lumière.
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Toutes les mesures fâcheuses ont leur source dans des mesures qui étaient bonnes quand on les prit ; mais lorsque l'autorité passe aux mains des ignorants et des gens moins honnêtes, la mesure exceptionnelle prise contre des hommes qui la méritaient, à qui elle convenait, est appliquée à d'autres qui ne sont pas coupables et à qui elle ne convient pas.
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Plus vous agirez avec fermeté, plus vous affaiblirez leur résolution ; s'ils vous voient un peu faiblir, ils se montreront tous intraitables.
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