Même pour un cinéphile occasionnel, les protagonistes de "
La chambre des merveilles", Thelma et Louis, évoquent immédiatement le film de
Ridley Scott de 1991, "Thelma et Louise", et leur fuite en avant. Pourtant, la similitude s'arrête aux prénoms, car Thelma est la mère de Louis, lequel n'a rien d'un écervelé puisqu'il est cloué sur un lit d'hôpital, dans le coma, suite à un accident.
Julien Sandrel a choisi d'insuffler beaucoup d'humour dans un sujet sombre et tragique. Il faut du doigté pour ne pas sombrer dans le misérabilisme, ni dans le ridicule. Les situations cocasses dans lesquelles se retrouve la quadragénaire intrépide, déterminée à réaliser les rêves de son adolescent de fils, m'ont souvent fait sourire. Toutefois, si l'intention est bourrée de bons sentiments avec en filigrane l'amour sans fard, je n'ai pas réussi à me laisser embarquer par la ferveur maternelle et l'application méthodique, quasiment thérapeutique, avec laquelle elle tente d'accomplir, par procuration, les "merveilles" de Louis. le schéma d'une femme carriériste au détriment de sa vie de famille est un peu suranné.
En regard à la course contre-la-montre de Thelma, j'ai beaucoup apprécié le personnage d'Odette, la grand-mère, certainement parce qu'elle m'a parue moins surjouée, étant plus dans la vigilance et dans la protection muettes que dans l'urgence. Pour moi, les confidences de Louis lui-même, enfermé dans un corps inerte, ont été les points forts du récit.
En conclusion, je ne regrette pas le temps consacré à cette lecture, car il a été rapide. Malgré le sujet, c'est un roman qu'il ne faut pas avoir peur d'aborder, puisqu'il est souvent drôle et optimiste, démystifiant le drame, peut-être à l'excès. Je l'ai assimilé à un conte pour adulte, décalé et original, distrayant et tendre, doté d'une couverture attirante, à lire pour s'aérer l'esprit.