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EAN : 9782851943958
105 pages
Fata Morgana (01/01/1995)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Pierre Sansot continue dans ce nouveau volume son exploration si personnelle de nos villes et de leurs coulisses : cinémas de quartier, squares, gares, marchés et autres lieux apparemment anodins qui prennent sous son regard une dimension magique. ©Electre 2015

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Novembre 2017-( un rescapé du " pilon, en plus !!)
------- Relecture 8 août 2022

En lisant le choix des citations de l'amie Mimimelie de ce texte que j'avais adoré...j'ai eu la mauvaise surprise de constater que je n'avais pas rédigé de critique...

Et me voici donc à rattraper mon étourderie et à relire cet essai aussi dense que poétique sur les " génies des lieux"...ces pierres qui constituent ces endroits où nous vivons, aimons, circulons , travaillons, voyageons, passons juste , quotidiennement, etc

De nombreux chapitres traitant des multiples aspects liés aux lieux publics que nous partageons comme les cinémas, les jardins publics, les gares, les différents carrefours du lien social que proposent la ville où nous habitons...ou nous ne faisons que passer !

Il y a aussi d'autres lieux que les personnes s'approprient plus intimement comme les " jardins ouvriers "....ou l'espace que nous habitons, au sein d'une ville où d'un village....
Pierre Sansot, toujours extrêmement discret, nous évoque toutefois quelques souvenirs heureux dans la Capitale, lui, l'homme du Sud....il nous raconte sa passion, sa joie, après les examens, de ses après-midi dans les cinémas d'art et d'essai du Quartier Latin....

"Qu'il me soit permis de revenir à ma propre expérience qui fut celle de beaucoup d'autres. J'étais un provincial. Je ne savais pas comment m'y prendre pour apprivoiser une ville aussi redoutable et enchevêtrée que Paris. Je visitai quelques musées et monuments réputés. Je m'aperçus que les parisiens les longeaient, qu'ils en usaient comme des repères familiers mais qu'ils ne s'y attardaient pas. J'entrepris de longues dérives et je fus parfois guidé par le génie des lieux. Mais l'inspiration vint souvent à me manquer. Je dressai donc une carte sentimentale de quelques quartiers avec lesquels je me sentais en connivence. "
(p. 17)

Pierre Sansot, comme dans chacun de ses ouvrages, nous fait réfléchir avec poésie, bienveillance, empathie à tout ce qui nous entoure et peut créer du " lien social"...réunir les gens; il décrit et pense à toutes les couches sociales et donne aussi visage à ceux qui ont rarement "droit au chapitre " !

Un écrivain- sociologue qui se trouve en très , très bonne place dans mon Panthéon personnel, tant ses essais sont lumineux, et pétris d' humanité , chaque fois !

"Il faut aménager la rue, la rendre agréable : ainsi l'homme quelconque a le sentiment que l'on a pensé à lui; la rendre habitable : alors les hommes, au lieu de se replier sur eux-mêmes, dans leurs domiciles, vivent pendant quelques instants ensemble et s'affirment concitoyens du même territoire. On voit la portée sociale, éthique d'un tel effort d'aménagement qui ne se réduit pas à des considérations d'ordre esthétique ou fonctionnel. "
( p.40)

Lecture passionnante avec " cerise sur le gâteau " la beauté et la qualité du papier, de la mise en page des ouvrages réalisés par les excellente éditions Fata
Morgana !
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Qu'il me soit permis de revenir à ma propre expérience qui fut celle de beaucoup d'autres. J'étais un provincial. Je ne savais pas comment m'y prendre pour apprivoiser une ville aussi redoutable et enchevêtrée que Paris. Je visitai quelques musées et monuments réputés. Je m'aperçus que les parisiens les longeaient, qu'ils en usaient comme des repères familiers mais qu'ils ne s'y attardaient pas. J'entrepris de longues dérives et je fus parfois guidé par le génie des lieux. Mais l'inspiration vint souvent à me manquer. Je dressai donc une carte sentimentale de quelques quartiers avec lesquels je me sentais en connivence. (p. 17)
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Les portes du dehors

Imaginairement, naturellement, une porte permet de pénétrer dans un dedans, chaud, accueillant, protégé et quand " on prend la porte ", cela ne va pas sans fracas. A plus forte raison, la ville a constitué pour les hommes ce lieu vers lequel ils dirigeaient leurs pas pour trouver refuge ou pour augmenter leur dignité sociale- à tel point que l'on n'entrait pas dans une ville d'un seul mouvement mais par une somme de défilés étroits, de " stations ", de goulots, de tremplins successifs.Ce fût le cas de jeunes gens ambitieux du XIXe siècle qui allaient de leur campagne ( de leur manoir délabré ou de leur ferme) à une sous-préfecture puis à une ville importante de Province et enfin à la Capitale.

( p.95)
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La rue doit constituer un lieu d'accueil et de confiance réciproque. Disons qu'il ne faut pas, pour autant, lui ôter tout à fait les qualités, voir la rugosité d'un dehors. Certes, il existe des placettes qui respirent l'intimité et il faut respecter leur douceur provinciale. Mais le vent, la pluie, le froid, en certaines saisons, affirment "leur caractère" ( comme on pourrait le dire d'un être humain). Lutter contre le vent, subir une averse, se protéger d'une chaleur aveuglante constituent des événements qui modulent une temporalité trop uniforme et le dedans, quel qu'il soit, apparaît alors comme une récompense. (p. 39)
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Le jardin des humbles

Les plus actifs, s'ils disposent d'un " jardin ouvrier" le préfèrent au jardin public.N'étant plus soumis au contrôle d'un maître ou d'un contremaître, ils prennent tout leur temps, une valeur précieuse qui leur manqua pendant tant d'années. Ils contemplent encore plus qu'ils ne tourmentent leur terrain modeste.A l'instant de choisir leurs outils du jour, d'endosser de vieux vêtements, de se couvrir d'un chapeau de paille par forte chaleur, de considérer la tâche qu'ils entreprendront.(...)
Ainsi ils multiplient à loisir les pauses, chacun de leurs gestes prend l'allure d'un rite qu'ils officient. Tandis que leurs mains s'affairent, leurs regards rêvent. Ce jardin caressé amoureusement, inspecté minutieusement, ils l'emportent avec eux à l' instant du crépuscule et ils le perpétuent dans la nuit de leurs songes.
( p.69)
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Le Jardin public apparaît comme une pause au sens musical du terme : non point seulement un moment de repos au cours d'une déambulation fatigante mais comme un silence dans une partition. (...)
Le jardin constitue une échancrure dans un ciel et une terre dérobés. Quand vous estompez la présence (...) de l'un de ces jardins majeurs, c'est tout un pan de la cité qui s'assombrit et perd de son sens (p. 35)
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