C'est un petit livre qui peut paraître ennuyeux par moment, mais cela tombe bien: il traite notamment de l'ennui. Pas n'importe quel ennui, entendons-nous bien: il s'agit d'arriver à accepter, voire à savourer, l'insignifiance. On ne peut que penser à ces enfants aux agendas de ministre, dont les journées sont remplies à satiété d'activités soi-disant enrichissantes. Cela leur évite sans doute de réfléchir... ce pourrait être dangereux! Il en est de même pour ces jeunes retraités hyper actifs, poussés par le désir de rattraper le temps "perdu".
C'est un petit livre plein de pensées fulgurantes, de celles que l'on aurait aimé avoir soi-même pour mieux profiter de la vie. Je ne saurais les citer toutes. de ces phrases toutes faites, ces expressions convenues que l'on prononce uniquement pour renforcer notre sentiment de faire partie d'un groupe, quel qu'il soit. de la soi-disant neutralité de la technologie, alors que celle-ci possède sa propre logique (et l'on pense à la mécanique des réseaux sociaux, entre autres).
Je partage avec
Pierre Sansot la réticence à acheter un livre dès sa parution, à me précipiter voir un film tout juste sorti.
J'ai bien aimé aussi cette proposition, reprise de
Philippe Meyer, qui consisterait à regrouper les oeuvres dans les musées, en fonction de leur prix. On sait que l'immense majorité de ceux qui pénètrent le Centre Beaubourg le font principalement pour contempler Paris du haut des escalators, et que très peu visitent le musée d'Art Moderne. J'ai toujours pensé que les grandes expositions que l'on a l'habitude de médiatiser sont finalement l'antithèse de l'expérience artistique: je ne me vois pas contempler une oeuvre au milieu de la cohue.
En un mot, ce livre nous invite à faire l'expérience de la disponibilité.