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EAN : 9782330056629
350 pages
Actes Sud (04/11/2015)
3.47/5   43 notes
Résumé :
Un jeune avocat qui effectue sa période de réserve doit examiner une plainte pour viol, déposée par une jeune soldate religieuse pratiquante, à l'encontre d'un jeune et brillant officier à la carrière sans tache ?
Des bunkers de la frontière libanaise à l'effervescence de Tel-Aviv, Yishaï Sarid brosse un portrait nuancé de la réalité israélienne et brouille les pistes de l'enquête pour ouvrir celles de la réflexion.
Par l'auteur du Poète de Gaza.
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Un jeune avocat de Tel-Aviv a quitté son emploi dans un grand cabinet de la ville pour se mettre à son compte. Malheureusement, les clients n'affluent pas. Son seul client, un certain Lavy, est empêtré depuis 4 ans déjà dans une sombre affaire insoluble d'héritage qu'il se dispute avec sa soeur. Lorsque son amie, Ofra, l'appelle pour un boulot, il accepte aussitôt de la rencontrer d'autant qu'il entrait dans sa période de réserve à l'armée. Son amie a besoin de ses services pour une affaire de viol. En effet, une soldate, basée à Tzeelim, a porté plainte contre un capitaine de parachutistes et l'accuse de l'avoir violée pendant sa période où il y stationnait avec sa compagnie. En haut lieu, on tient à ce que l'affaire soit bouclée au plus vite d'autant que ce soldat est respecté et admiré de tous. le comportement déstabilisant de la jeune soldate et l'assurance, voire l'arrogance, de ce jeune capitaine vont quelque peu perturber ce jeune avocat...

Yishaï Sarid nous entraîne dans les rues de Tel-Aviv, au coeur des villages du sud jusqu'à la frontière libanaise en nous dressant le portrait d'un pays en pleine mutation. Là où l'armée semble vénérée, il n'est pas si facile à ce jeune avocat de s'y heurter. Flanqué d'un jeune sergent homosexuel, il devra faire front et démêler le vrai du faux. Ce jeune homme, dont on ne connaît pas le nom, connaît lui aussi une vie quelque peu brinquebalante: des clients aux abonnés absents, une colocataire à la vie tumultueuse dont il n'arrive pas à se défaire. Malgré cela, l'on s'attache aux personnages, l'utilisation de la première personne du singulier aidant. L'enquête au coeur de ce roman n'est-elle pas finalement prétexte à décrire une société fragilisée, un pays secoué par tant de guerres et sous tension continuelle ? Ce premier roman de l'auteur est dépaysant à souhait dans un Israël parfois insaisissable.
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Nous passons ce roman avec un avocat : il a quitté un cabinet fructueux pour se mettre à son compte (et épater sa colocataire dont il a été amoureux), ce qui n'est pas une réussite (avec la colocataire non plus d'ailleurs).
Réserviste à l'armée, il se voit confier une mission : élucider une affaire de viol concernant une soldate et un officier.
Complexité de la situation : l'officier est promis à une brillante carrière, personne ne veut croire à sa culpabilité et il est basé au Liban ; la jeune soldate, quant à elle, présente des éléments troubles sur le plan de sa situation psychique.
L'enquête s'avère donc délicate. Pour l'accompagner, l'avocat peut compter sur Koby, personnage attachant et motivé.

Ayant entendu des échos élogieux du Poète de Gaza, la lecture d'Une proie trop facile me tentait, mon appréciation n'en fut que plus frustrée…
Les personnages sont attachants et il ne serait pas désagréable de les retrouver dans d'autres opus, tout comme le rythme et la plume de l'auteur, légère et attirante.
L'auteur, à travers les situations décrites, l'orientation sexuelle de l'assistant, les questionnements religieux de l'avocat dépeint une tolérance et une liberté qui semblent exister en Israël ; et fait découvrir une culture riche, peu développée dans la littérature policière. Les polars israéliens ont une voie devant eux …

Malgré tout, un bon polar se mesure aussi (pour ne pas dire surtout) à sa chute, au dénouement de l'intrigue : c'est à ce moment que je reste sur ma faim et que la frustration monte ! J'ai sérieusement eu le sentiment que l'enquête tournait en rond et tardait en longueur (ce qui est d'ailleurs reproché à l'avocat dans le roman) et que pour y mettre un terme, un des personnages disparait, laissant des éléments comme des particules en suspension.
Mais, après recherches, il s'avère que c'est en fait le premier roman de Yishaï SARID, ceci explique peut-être cela…
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Un jeune avocat de Tel Aviv a quitté le grand cabinet véreux dans lequel il a débuté pour tenter sa chance tout seul. On ne peut pas dire que les clients se précipitent pour prendre rendez-vous avec lui. Il est même fauché, embourbé dans ses propres contradictions. Heureusement pour son moral, en tant que réserviste de la police militaire, il est parfois sollicité par celle-ci pour résoudre des cas en lien avec l’armée. C’est ainsi qu’il se voit confier la mission d’auditionner un jeune capitaine de parachutistes au courage exemplaire, accusé de viol par une soldate, afin de savoir si l’armée peut classer l’affaire ou si elle doit la transmettre au contraire au procureur.

Une proie trop facile est un témoignage d’une époque et d’une civilisation. C’est le premier livre que je lis d’un auteur israélien et ce ne sera pas le dernier. Yishaï Sarid présente dans ce roman la complexité de l’état juif. S’il peut être qualifié de moderne en référence à Tel Aviv et son développement cosmopolite à l’occidentale, il n’en est rien dès lors que l’on s’enfonce dans les colonies et le désert. Un fossé semble d’ailleurs exister entre ces deux mondes. Ainsi, d’après Yishaï Sarid, les jeunes en provenance des kibboutz supportent beaucoup mieux la dureté des conditions de vie de l’armée, Tsahal, que les citadins.

L’armée et le patriotisme sont un des pilliers de la civilisation israélienne qu’a développé l’auteur dans ce roman. Le pays est en guerre. Ses soldats risquent leur vie tous les jours lors des patrouilles, au Liban en particulier. Leurs conditions de vie sont extrêmes. Les parents des militaires ont peur. Sarid rend hommage au courage des soldats, à la force du collectif, au patriotisme au-delà des différences ethniques et des pratiques religieuses.

Pour ce qui est du polar lui-même, je crois que j’abandonne définitivement l’idée de lire un livre selon ce code, je n’y arrive tout simplement pas. Une proie trop facile m’a intéressée pour l’épanchement socio-culturel auquel s’est livré l’auteur. De ce point de vue, il est passionnant. Viol ? Pas viol ? Honnêtement, je n’ai trouvé aucun intérêt au livre par rapport à cette question. L’avocat enquête, piétine, l’auteur intègre dans son récit quelques revirements de situation comme dans tout polar qui se respecte. Je suis restée hermétique à cette construction ficelée. D’autant plus que le rythme du récit est lent, reflet de l’indécision qui caractérise l’avocat dans cette période de sa vie.

Lire Une proie trop facile m’a permis de rééquilibrer un peu ma connaissance sur Israël et de sa politique extérieure largement dénoncée par la communauté internationale. Il s’agit d’un pays en guerre, profondément marqué par les actes de terrorismes du passé et du présent.
Lien : http://akarinthi.com/mes-cou..
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L'amateur de polar ou de thriller risque d'être surpris par ce roman qui n'émarge pas vraiment à l'un de ces genres. Si enquête il y a, elle relève de la police militaire israélienne qui missionne un officier réserviste, avocat sans le sou de Tel-Aviv, pour faire la lumière sur une plainte pour viol. Almog, une jeune fille qui s'était engagée pour effectuer son service militaire, accuse le capitaine Erez, un officier de vingt-quatre ans promis à une carrière brillante, de l'avoir agressée au cours d'une excursion. le narrateur, aidé de Kobi, l'assistant que l'on a mis à sa disposition, se déplace dans les colonies du sud d'Israël et à la frontière avec le Liban pour auditionner les protagonistes de l'affaire. Qui croire ? le charismatique officier, adulé par ses hommes, ou la jeune fille perturbée dont l'équilibre psychique est depuis longtemps précaire ?
Le rythme du récit est lent, alourdi encore par les déboires amoureux du narrateur qui héberge une ancienne connaissance de lycée, Niva, vrai repoussoir tant elle est odieuse, acariâtre et paumée. À cela il faut ajouter ses déboires professionnels et ses contacts avec un mystérieux client. Toute l'intrigue repose sur les confidences des interrogés dont la personnalité est éclairée par de longues digressions. L'ambiguïté des personnages est poussée très loin, si bien que le lecteur est tenté de les abandonner avant d'avoir le fin mot de l'histoire.
Bref, il m'a semblé que le spleen et la débine qui plombent notre avocat finissaient par envoyer au fond son enquête, malgré un éclairage intéressant sur la société israélienne.
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Tel-Aviv … de nos jours, un avocat qui végète est rappelé par l'armée israélienne, en tant que réserviste pour enquêter sur le viol présumé d'une jeune soldate par un soldat respecté de ses hommes et promis à un avenir brillant dans l'armée de Tsahal.
La présumée victime n'a rien pour elle et le présumé coupable semble irréprochable.

J'ai aimé la progression de l'enquête à la Maigret, tout en lenteur et plongeant le lecteur dans un perpétuel doute …il est coupable, elle n'est qu'une victime innocente et ils vont étouffer l'affaire et à la fin du chapitre suivant l'inverse ; elle n'est qu'une manipulatrice qui veut ‘la peau' de ce brillant soldat capable de donner sa vie pour sa patrie.

En effet, au fil de l'enquête et de l'alternance des chapitres consacrés soit à ‘la présumée victime' soit au ‘présumé violeur', le lecteur glane des informations sur les deux protagonistes et se forge une conviction qui sera démolie dans le chapitre suivant.

Yishaï Sarid joue subtilement avec les nerfs de ses lecteurs, et c'est agréable.
Jusqu'à la toute fin de ce policier, l'écrivain israélien a réussi à maintenir le suspense.

Outre l'enquête policière que j'ai appréciée, j'ai aussi aimé plonger le temps de la lecture de ce roman dans la société israélienne d'aujourd'hui.

Yishaï Sarid signe un très bon policier qui tient son lecteur en haleine jusqu'à la dernière page.



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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les gens ne s'intéressent qu'au cul ou à ce qu'ils ont sous le nez. Pourquoi croyez-vous qu'ils lisent les journaux ou vont au cinéma ? Qu'est-ce qu'il y a derrière ? Du sexe. Du sexe et des ennuis.
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Si je te dis tout ça, c'est parce que je t'aime, pas pour te blesser, m'a encore assuré ma mère en me raccompagnant jusqu'au seuil. Elle m'a embrassé plus fort que d'habitude et j'ai eu envie de lui dire: tu as raison, maman, je suis effectivement mal barré.
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(...) je les ai entendus parler derrière mon dos:
Il pense qu'il ne le mérite pas, chuchotait ma mère, qu'il ne vaut rien s'il n'arrive pas à sauver le monde. C'est pour ça qu'il se laisse marcher sur les pieds.
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- D'autant que je ne suis pas le seul médecin du service. Il y a des tas d'approches différentes ici. Y compris quelques représentants de la Compagnie d’électricité, ceux qui pensent que quelques petits électrochocs sont la panacée.
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Je ne voyais que du gris autour de moi et soudain j'ai été violemment assailli par un syndrome bien connu : la colère du soldat qui revient du champ de bataille et se trouve confronté à la vanité de la vie à l'arrière.
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Vidéo de Yishai Sarid
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