AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 5093 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai eu deux ressentis très différents à propos de ces deux pièces.
La première, Huis-clos, ne m'a pas du tout séduite. La situation, parfaitement artificielle ou théorique, de trois damnés qui peuvent encore voir la vie de leurs proches se dérouler après leur mort tout en se crêpant le chignon entre eux enfermés dans une sorte de clapier à humain où l'on ne peut guère s'identifier à qui que ce soit ne m'a guère procuré plaisir à la lecture. Je ne dis pas que cette pièce ne suscite pas une réflexion intéressante par la suite, je dis qu'elle n'est pas captivante à lire.
La célèbre maxime, "l'enfer, c'est les autres" est pleine d'intérêt(s) philosophique(s) qui peuvent donner cours à de passionnantes discussions entre amis. En somme, grand intérêt philosophique, faible intérêt littéraire à mon goût, je ne donnerais pas plus de 2 étoiles.
Il en va autrement de la pièce suivante, "Les mouches", qui revisite l'histoire tragique classique d'Oreste telle qu'Euripide, par exemple, nous l'a léguée, tout en la remettant à la sauce actuelle, c'est-à-dire avec un éclairage très "milieu XXème siècle". Cette pièce m'a transporté davantage et je trouve son intérêt philosophique non moindre, voire supérieur, car les notions de sentiment de culpabilité, de pardon, de rachat (rédemption), de vengeance, de passage à l'acte, de désaveu y sont abordés.
On y lit aussi une allégorie de l'amnistie, en cette période post collaboration à l'issue de la seconde guerre mondiale. Peut-on laisser impunis des collabos? Est-on plus heureux après les avoir châtiés? Bref, une pièce que j'ai trouvé beaucoup plus subtile et captivante que l'autre, qui ne donne pas de réponse blanche ou noire.
Pour celle-ci j'attribuerais volontiers 4 à 5 étoiles. J'ai donc fait une sorte de moyenne des deux. Mais, bien sûr, de tout cela c'est à vous de juger, car mon avis n'est pas grand-chose dans l'absolu.
Commenter  J’apprécie          620
Après un long moment d'absence, ou de petits passages rapides sur Babelio, je signe mon grand retour pour mon plus grand plaisir. En effet, il est parfois difficile de concilier vie familiale, vie étudiante, vie babélienne. Cependant, je suis certaine que vous me comprendrez. Trêve de ma petite personne, je poste cette critique avant tout pour cette pièce de théâtre, non mais oh !
Je n'ai pour l'instant lu que la première pièce, Huit-Clos ( honte à moi ! ). Je dois avouer que n'étant pour l'instant pas experte en philosophie (puisqu'il s'agit de ma première année), cette pièce quoique bien tournée, ne m'a pas réellement captivée durant les quatre premières scènes, je précise qu'il n'y en a que cinq. Pour être honnête, je n'y comprenais rien. Mais je dois avouer qu'après avoir étudié quelques aspects en classe, elle m'a bien plus parlé, je me suis même demandé pourquoi j'étais passé à côté du sens ! J'en suis donc venu à une nouvelle lecture, plus calme, moins rapide, afin d'attacher de l'importance à chaque passage pour lequel mon attention se portait.
J'en ai donc conclut qu'il ne s'agissait pas que d'une simple fiction mais d'une réelle réflexion sur le regard des autres.
En effet, Sartre veut montrer le caractère puissant du regard à travers des personnages forts qui dans la pièce sont morts. Inès, pour résumer, est une garce, intelligente et homosexuelle. Estelle, quant à elle, est une idiote et hétérosexuelle, elle a également un ego surdimensionné. Enfin, le seul personnage masculin est Garcin, un homme lâche qui ne supporte pas ce qu'il est, il a peur du regard des autres et du jugement des hommes. Chacun est dans une quête de respect et de reconnaissance de l'autre. Bien sûr, cela créera des conflits qui scanderont la pièce. Il ne faut pas faire taire les conflits. Le regard de l'autre ne témoigne donc pas de notre véritable identité, elle en est subit.
C'est un réflexion sur l'autre qui peut tous nous toucher, car au fond, qui n'a jamais essayé de paraître dans une volonté de plaire à autrui ? Qui n'a jamais eu peur d'être mal jugé pour ses actes ou l'image qu'il renvoie ? Toutes ces questions sont celles, en gros, posées par Sartre ce qui rend cette pièce de théâtre bien plus intéressante qu'aux premiers abords.

Bonne lecture à tous !
Commenter  J’apprécie          225
« Huis clos » ou comment « Loft story », « Secret story » et compagnie n'ont rien inventé.

Pour Jean-Paul Sartre, l'enfer se résume à une pièce où se retrouvent enfermées pour l'éternité trois personnes qui ne se connaissent pas : Garcin, un journaliste ; Inès, une ancienne employée des Postes, lesbienne ; et enfin Estelle, la femme d'un vieil homme riche. Au fil de pièce, nous découvrons pourquoi ces personnes sont en enfer et comment chacune se cache derrière le masque de la mauvaise foi. Nous assistons également à leurs échanges où la violence, l'humour, le désespoir et la révolte se disputent. Une pièce, trois personnes, trois canapés, et à tout jamais, le regard de l'autre sur soi, pour l'éternité.


La fameuse citation de Sartre « L'enfer, c'est les autres » prend dans cette pièce toute sa dimension. Je ne reviendrai pas sur les débats qui se sont enflammés sur cette réplique. Je retiens juste de cette célèbre pièce la manière dont Sartre nous révèle à nous-mêmes à travers autrui. Généralement, on prend conscience de nous-mêmes par la vision de nous-mêmes que nous renvoient les autres. le jugement des autres nous façonne et pèse sur nous. Se délivrer de ce jugement se résume à accomplir notre liberté d'homme. Nous ne sommes en effet libres que si nous nous affranchissons du regard des autres, regard prenant sans lequel souvent nous n'existons pas. Tandis que continuer à subir l'autre révèle notre lâcheté et devient notre enfer. Pour les personnages de Sartre, il est donc trop tard. Ils sont morts et condamnés à subir cette relation à l'autre.

Une pièce très courte, simple et directe, qui se lit d'un trait.
Commenter  J’apprécie          200
Lecture obligée et oubliée du lycée.
La question existentielle qui me taraude est le pourquoi de la publication de ces deux pièces dans un même ouvrage.
Sans doute leurs thématiques communes de la culpabilité et du remords, de l'inexistence du divin, de la confusion du bien et du mal, le libre arbitre,...avec la mort en arrière scène.
Je n'y reviendrai plus, une seconde lecture suffit avant le paradis (l'enfer c'est les autres).
Commenter  J’apprécie          110
Qui sommes nous ? Si ce n'est qu'un reflet du regard de l'autre sur ce que l'on lui laisse paraître.

Quels sont les réels sens de nos gestes et attitudes ?

Comment peut on prendre conscience de soi et de ses actes ?

Réponses à retrouver parmi ces scènes prenant actes.....
Commenter  J’apprécie          90
Huis Clos. Mes parents avaient acheté les disques (vinyle avec seulement le son) de cette pièce de théâtre. Nous les avions écoutés pendant plusieurs soirées d'hiver. La crispation des personnages était flagrante, un peu comme dans une réunion de copropriétaires qui ne sont pas d'accord sur la répartition des millièmes. Je me souviens que j'étais déçue. L'enfer c'est les autres, pas besoin d'aller en enfer pour s'en rendre compte. Mais comme c'était JPSartre, son théâtre prenait de la valeur !
Commenter  J’apprécie          80
Lue pendant mes années lycée, quand je repense à cette pièce, je pense également immédiatement à ce court-métrage de science -fiction de la série "La Quatrième Dimension", diffusé il y a bien longtemps les après-midis de vacances, à la télévision. Je n'y comprenais en général rien, mais j'ai été très marquée par celui où l'on voit des personnages étrangement vêtus enfermés dans une pièce arrondie,aux parois lisses et argumentant, se disputant, ne se supportant plus, jusqu'à ce qu'on finisse par découvrir, après un travelling arrière, qu'il s'agit en fait de marionnettes ou de poupées jetées dans une poubelle, qui n'en sortiront jamais plus. A rebours, je suppose que ce court-métrage - et peut-être ce film nullissime qui s'appelle The Cube - sont inspirés de cette pièce.

A l'époque où je l'ai lue, je découvrais le théâtre moderne et la réflexion philosophique. J'ai apprécié cette lecture, en particulier parce qu'elle m'a fait réfléchir à ce qu'il proposait ici. Hormis Les Mots, j'ai par la suite eu du mal à lire Sartre, essentiellement parce que je supporte très mal le sentiment nauséeux de malaise et de mal-être que provoquent certains livres ou films, indépendamment de leur qualité.

J'ai essayé récemment de relire Huis-Clos ou les Mouches, mais je me suis vite lassée et rien que d'y penser, je ressens physiquement ce sentiment que je déteste.
Commenter  J’apprécie          60
J'ai un avis assez mitigé. Pour moi Sartre est un grand auteur, il sait capter l'attention et interroger le lecteur. Dans cette oeuvre également, j'ai trouvé les sujets intéressants : les remords, le repentir, la violence … Toujours des sujets bien approfondis. Et pourtant je n'ai pas tellement accroché à la pièce « Huis Clos » que j'ai trouvé très courte, et qui n'a pas réussie à me passionner.
J'ai plus apprécié « Les Mouches ». Déjà le décor me semblait mieux (bon j'avoue avoir une tendance à adorer les pièces de théâtre antiques). Les personnages me semblaient plus profonds, et j'en ai préféré l'écriture, un peu plus « classique ». Comme toutes les pièces de théâtre, ça se lit plutôt facilement. Et c'est un classique, donc à lire, évidemment.
Commenter  J’apprécie          60
J'ai une petite préférence pour la première pièce Huis clos parce qu'elle m'a beaucoup intéressé. C'est une pièce qui se lit d'une traite car son contenu est léger (seulement 95 pages et un seul acte). Pourtant, en si peu de pages, elle fait passer beaucoup de choses. Tout d'abord, ce qui m'a intéressé dans Huis clos c'est cette image très originale de l'enfer. Ici, nos trois héros morts se retrouvent piégés ensemble dans un salon pour l'éternité. Impossibilité pour eux de sortir. Dans cette pièce, nos trois personnages bavardent entre eux : tantôt amicale, tantôt « agressif ». Ensemble, ils essayent de découvrir pourquoi ils sont là, pourquoi sont-ils damnés ? Comme le dis Inès, un des trois personnages, On ne damne jamais les gens pour rien. Ensemble, ils font un court récit sur l'atrocité d'un acte qu'ils ont commis.

La célèbre phrase de Jean Paul Sartre L'enfer c'est les autres signifie en fait que l'enfer, c'est la manière dont les autres vous perçoit, cette façon qu'ils ont de vous faire prendre conscience de vous même. Ici, Garçin, Inès et Estelle vont s'analyser et se percevoir chacun leur tour. Ce que nous faisons nous aussi, lecteurs. En bref, c'est une pièce très intéressante qui en plus se lit très vite. L'écriture est simple, tout comme les dialogues. Un peu plus complexe dans Les Mouches en revanche.

Les Mouches c'est une réécriture du mythe d'Oreste, cette tragédie grecque. Une réécriture que Jean-Paul Sartre a su mener à bien : les dialogues sont forts, les personnages intéressants et suffisamment complexes. Dans cette pièce, la ville d'Argos a plongé ses habitants dans un sentiment de peur depuis que Agamemnon a été assassiné par le nouvel amant de Clytemnestre. Oreste étant le fils d'Agamemnon, décide de revenir à Argos venger son père, quitte à tuer sa mère également puisqu'elle est la complice de son nouvel amant.

Un peu comme dans la pièce de Shakespeare Hamlet, on se demande si Oreste va passer à l'acte. Mais au contraire de Hamlet, Oreste prend sa décision très rapidement et jusqu'au bout, il maintient que ce qu'il fait est justifié. le mot « regret » Oreste ne connaît pas. Sa personnalité est importante à l'histoire surtout que ce personnage permet le retour à la liberté.

Pour conclure, une pièce instructive et intéressante aussi. N'hésitez pas à découvrir ces deux pièces de Sartre qui m'ont permis de découvrir l'auteur. de plus, vous découvrirez le sens de ce titre Les Mouches que je trouvais étrange au premier abord :- )
Lien : http://audreyreadings.wordpr..
Commenter  J’apprécie          50
"Huis-clos" est sans doute la pièce de théâtre est la plus connue de J.-P. Sartre. La célèbre réplique « L'enfer, c'est les autres » est devenue - à tort ou à raison - proverbiale dans la langue courante. Mais surtout cette phrase résume très bien tout l'argument de la pièce. Dans l'enfer, il n'y a pas des diables armés de fourches pour tourmenter les humains qui ont gravement "fauté" pendant leur existence. Non, d'après Sartre, ce sont les hommes et les femmes enfermés ensemble pour l'éternité (dans une promiscuité à la fois banale et horrible) qui se comportent eux-mêmes comme des bourreaux les uns envers les autres.

Dans la pièce (jouée dès 1943), un homme et deux femmes, qui sont morts, se trouvent dans un improbable local qui, à lui seul, est un vrai enfer en miniature. Leur ennui, leur culpabilité, leur méchanceté naturelle, le jeu des alliances provisoires de deux contre un... tout concourt à la torture morale de ces êtres - une torture qui n'aura pas de fin.

A mon avis, c'est a priori un excellent sujet. Mais il m'est impossible d'écrire « j'aime ce théâtre ». La pièce se révèle ennuyeuse, l'action tourne sur elle-même comme un cercle vicieux, les personnages (antipathiques) ne sont même pas des monstres... et le style de J.-P. Sartre ne trouve pas grâce à mes yeux. Il est amusant de voir cet auteur (qui était un athée "pur sucre") imaginer des variations sur le thème de l'enfer des Chrétiens. Mon intérêt pour "Huis-clos" n'est donc pas très grand…
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (19679) Voir plus



Quiz Voir plus

L'oeuvre littéraire et théâtrale de Jean-Paul Sartre

Dans Huis Clos, l'enfer c'est...

Les oeufs
Les autres
La guerre
Les voisins

8 questions
348 lecteurs ont répondu
Thème : Jean-Paul SartreCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..