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3,97

sur 5095 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une pièce d théâtre qui pour moi n'a pas pris une seule ride.
Je l'ai lue quand je devais avoir 16 ans, pour mon plaisir personnel. J'en gardais un bon souvenirs et rien n'a pas changé
et puis je pense qu'elle peut être interprétée et comprise de différentes façon en fonction du lieux et de l'époque.

En ces tristes jours de confinement je crois que cette pièce de théâtre regagne ses lettres de noblesses, parce que mêmes si on aime plus que tout les siens, il arrive toujours un moment ou un autre qui fait que la promiscuité devient compliquée.

Mais j'apprécie la justesse des personnages de Sartre. Et qui au final on y retrouve une façon de voir le manque d'empathie, l'égoïsme et la manque de tolérance des êtres humains

Une petite pièce de théâtre qui devrait être lue par tous

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Une très belle oeuvre parlant de liberté et d'indépendance en toute fluidité, publiée en pleine 2nde guerre mondiale par notre ami Sartre... une sorte d'acte de résistance !
La pièce est à découvrir au Laurette Théâtre à Paris jusqu'au 18/12/20, avec de supers acteurs plein d'énergie (surtout Inès j'ai trouvé) !
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Résumé de Huis clos :
Garcin, Inès et Estelle sont enfermés dans une pièce surchauffée. Aucune distraction n'est disponible : pas de radio, de télévision, pas de livres et même pas de fenêtres...

Commentaire de Huis clos :
"L'enfer, c'est les Autres." C'est de cette pièce en un acte qu'est tirée cette célèbre citation de Jean-Paul Sartre.
Très vite, on comprend la raison de ce Huis clos :
Au début, chacun essaye de faire croire aux deux autres qu'il ne mérite pas de se trouver là et s'est toujours comporté honorablement. Mais l'enfermement les ronge, l'insistance des " co-détenus " (appelons-les comme ça, à défaut d'un meilleur terme) est telle que les mensonges s'effritent peu à peu. La vérité, dans toute son horreur, apparaît alors au grand jour ; comme le dit Garcin, les trois héros sont alors " nus comme des vers " aux yeux du lecteur qui peut juger de l'opportunité du châtiment qui leur est infligé.
Peu à peu, les trois participants finissent par s'agacer mutuellement. Ils s'entendent puis se disputent, complotent à deux contre le troisième avant de changer de camp.
Ce manège permet à Sartre d'illustrer la versatilité de l'être humain. Il prouve que chacun ne s'entend avec l'autre que dans la mesure où cela sert ses intérêts. Cynisme ou réalisme ? A nous de juger !
Un autre élément frappant de la pièce, c'est l'espèce de" seconde mort " dont souffrent les personnages. Ainsi, aussi longtemps que quelqu'un se souvient d'eux sur Terre, les trois co-détenus sont capables de lire les pensées et d'entendre les paroles qui les concernent. Mais une fois que leur entourage les a oublié, quand plus personne ne prend la peine d'évoquer leur souvenir, ce lien ténu avec leur vie passée s'éteint. L'humanité est hors d'atteinte et il ne leur reste qu'eux-mêmes et leur deux compagnons d'infortune.
Que veut dire Sartre avec ces passages ? Que nous ne mourons pas tant que notre souvenir nous survit ? Cela semble un peu cliché pour un auteur comme Sartre... Pour rester dans l'ambiance " châtiment éternel ", je préfère penser que l'auteur a souhaité souligner la véritable nature de la damnation : l'oubli simple et définitif.

Résumé des Mouches :
Oreste arrive à Argos avec son précepteur. le jeune homme et son pédagogue découvrent une cité sombre et envahie par des essaims de mouches.
Quinze ans plus tôt, Agamemnon est revenu vainqueur de la guerre de Troie, au grand dam de son épouse, Clytemnestre, qui a profité de son absence pour le tromper avec Eghiste. Ce dernier profitera d'un moment d'inattention de la part d'Agamemnon pour le tuer à coup de hache. Les deux amants monteront alors sur le trône. Mais ils n'avaient pas prévu le remords qui les assaillent...
Depuis ce drame, tous les habitants d'Argos sont tenus de vivre dans la crainte de leurs morts.

Commentaire des Mouches :
Sartre se lance dans la tragédie antique avec Les Mouches. Mais, loin de proposer une pâle copie des auteurs classiques, c'est un véritable éloge de la liberté que compose l'auteur.
Le remords et la vengeance font également partie des thèmes principaux de cette pièce, mais ils m'a semblé que les tirades d'Oreste et de Jupiter sur la liberté jouaient le premier rôle de ce drame.
C'est en effet le manque de liberté des citoyens d'Argos qui les amène à reproduire le sentiment de culpabilité de Clytemnestre et d'Eghiste. Ceux-ci sont rongés par la culpabilité depuis le meurtre d'Agamemnon. Ce sentiment les a fait vieillir vite, a épuisé leur résistance. Afin d'expier leur péché aux yeux des dieux (et en particulier aux yeux de Jupiter), les souverains adultères et criminels d'Argos obligent le peuple à ressentir le même sentiment de culpabilité envers leurs propres morts.
Oreste, que tout le monde croyait mort, revient à Argos le jour même de la fête des morts, cérémonie qui permet à Eghiste de garder la main-mise sur la culpabilité de son peuple. Durant cette fête, les fantômes des défunts sont réputés remonter des enfers. Ils viennent hanter les vivants et leur rappeler leurs manquements à l'égard des disparus.
Oreste n'ayant pas grandi à Argos, il ne se sent pas obligé de participer à la sinistrose générale : il est libre de croire que le fantôme d'Agamemnon, s'il remonte réellement des enfers, ne vient pas pour le hanter lui, mais pour rendre infernale la vie des deux amants responsables de sa mort.
Après avoir rencontré sa soeur, Electre, et lui avoir dévoilé son identité, Oreste décide de l'aider à venger la mort de leur père. Electre le guidera dans le palais et Oreste tuera Clytemnestre et Eghiste. le frère et la soeur préparent ce complot contre l'avis de Jupiter, qui promet à Oreste un châtiment exemplaire s'il accomplit ses noirs desseins.
C'est alors que l'on atteint le point culminant des " Mouches ". Oreste affirme à Jupiter que le châtiment ne l'atteindra que s'il se sent coupable des meurtres qu'il souhaite commettre. Et le sentiment de culpabilité n'est ressenti que par celui qui n'est pas libre de le rejeter... Oreste se sentant tout à fait libre de venger son père, il ne se sentira jamais coupable du meurtre de sa mère et de son beau-père. La punition promise par Jupiter n'aura donc aucun effet sur lui. Beau plaidoyer en faveur de la liberté, mais Oreste sous-entend également par là que n'importe quel acte peut être commis par l'homme libre. Dérangeant...
Jupiter comprend, avec ces paroles d'Oreste, qu'un jour viendra où les hommes n'auront plus besoin des dieux, car les mortels seront libres de mener leur vie à leur guise...

Oreste tue-t-il sa mère et son beau-père ? Ca, je ne vous le dirai pas, tout comme je ne vous expliquerai pas le rôle de ces fameuses " Mouches " qui donne son titre à la pièce. A vous de le découvrir !

Challenge 15 Nobel : 3/15
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Emblématique du théâtre de Sartre, dont on lit d'ailleurs rarement la majorité des pièces, Huis clos fut écrite fin 1943, créée en 1944 et provoqua une sorte de scandale, en tout cas une incompréhension telle que Sartre prit la peine d'expliquer par la suite ce qu'il entendait par la fameuse réplique "L'enfer, c'est les autres" (j'ai pas trop l'impression de divulgâcher, là, hein).


Un procédé scénique très simple et dépouillé : une pièce, trois personnages (plus un personnage très secondaire), trois canapés. C'est L'Enfer, tout simplement, un enfer où Garcin, Inès et Estelle sont coincés pour le reste de leur mort. Tous trois viennent de milieux sociaux différents, tous trois sont dotés de caractères bien différents, et tous trois sont morts de façon bien différente. Que font-ils là ? Pourquoi l'Enfer a-t-il l'apparence d'une pièce avec trois canapés et un décor Second Empire ? Les voilà qui racontent chacun comment ils sont morts, comment ils ont vécu. Et très vite, les relations s'enveniment. Malgré le désir de Garcin de ne pas communiquer avec ses compagnes, il va falloir interagir, parler, être regardé par les deux autres.


La pièce est écrite de manière efficace. Interrogations, mensonges, tentatives de séduction, et montée en tension jusqu'à la dernière scène paroxystique, où les masques doivent finalement tomber, où les apparences qu'on maintenait tant bien que mal du temps de la vie ne peuvent plus tenir, où les relations biaisées avec les autres sont insupportables, où le regard des autres est inévitable, où on est obligé de se mettre à nu. Les dialogues tournent à l'hystérie dans ce décor étriqué : les trois personnages pourrissent en un rien de temps leurs relations, comme ils ont pourri leurs relations aux autres lorsqu'ils étaient en vie. Une vie qui est loin d'eux et qu'ils voient de plus s'écouler depuis leur enfer, sans eux, alors qu'ils continueront à se torturer à cause du regard que pose sur eux les deux autres.


C'est tellement sobre et bien construit que ça ne donne pas envie (en tout cas pas à moi) de s'étendre dessus. Il serait sans doute intéressant de replacer cette pièce dans l'oeuvre de Sartre, ce que je suis incapable de faire, n'étant pas du tout familière de l'auteur - c'est d'ailleurs curieux comme on peut avoir l'impression de connaître Sartre pour se rendre compte que finalement, on a rien lu, ou presque, de lui. Ce qui m'a moins convaincue que cette composition impeccable et qui tient toujours la route aujourd'hui, c'est le style des dialogues. Je comprends bien que la pièce remonte aux années quarante, mais les dialogues en question me semblent avoir mal vieilli ; que les personnages, censés se parler, se disputer, se déchirer de manière toute naturelle, le font de manière un chouïa artificielle ; bref, que les dialogues portent trop les stigmates de leur époque pour une pièce qui touche à une thématique, disons le mot, universelle. D'où une petite déception, sans doute également liée à la notoriété de la pièce ; on attend forcément énormément d'un tel classique, et ce d'autant qu'une de ses réplique est devenue carrément culte.
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Presque dix ans que je n'avais pas lu de théâtre de Sartre... Frappé à vie par Les Séquestrés d'Altona, il était graaaaand temps que je m'y remette, et j'avais un peu perdu de vue Jean-Paul au gré de mes découvertes et pérégrinations littéraires au fil des années.

Huis Clos est une pièce absurde qui résonne à sa manière avec du Beckett : Trois personnages arrivent dans une sorte de chambre d'hôtel sans fenêtres ni miroirs, enfermés de l'extérieur, on ne sait trop pourquoi au départ. À la base, rien ne semble les relier, et dans leurs répliques, sonne un abattement très beckettien, de prisonniers physiques et psychiques de la seconde guerre mondiale, de l'horreur. On se dit donc qu'ils sont des victimes de la guerre, séquestrées, qui vont y passer. Puis vient la révélation : Ils sont en réalité aux enfers, pour les crimes qu'ils auraient commis. Leur châtiment est cette éternelle co-habitation. Ces personnages, Garcin, Ines, Estelle, paraissent pourtant a priori sympathiques, davantage victimes du sort et des circonstances qu'autre chose. Mais au fur et à mesure de leur conversation, ils se mettent à livrer les horreurs qu'ils ont commises et dévoilent leur véritable personnalité... Pour le spoiler :

Notre regard change du tout au tout sur eux alors qu'eux-mêmes ne ressemblent plus du tout à ce qu'ils nous paraissaient au début. Le trio le dit : Chaque personnage est un bourreau pour les deux autres, et ont été placés ensemble afin de se tourmenter mutuellement, dans une tourture psychologique pire que les châtiments physiques de Tantale, Prométhée et autres. D'où la fameuse réplique "L'enfer, c'est les autres", en plus d'une obsession du regard de l'autre et de l'absence de miroir dans lequel on peut se réfugier. Il y a des moments et répliques ouvertement comiques et je suis surpris qu'à l'époque, cela n'ait pas été décelé. J'ai dévoré cette pièce en une après-midi, et ce genre de théâtre de l'absurde m'avait vraiment manqué... Je le trouve en plus accessible, puisque Sartre livre son propre méta-texte au travers de ses personnages.

Les Mouches

Une pièce très étrange, plus complexe, qui m'a moins séduit par moments. Huis Clos et Les Mouches sont souvent associées dans les éditions pour leurs ressemblances thématiques. Il s'agit d'une réécriture de l'histoire d'Oreste, revenu à Argos pour venger son père Agamemnon tué par Egisthe, l'amant de sa femme Clytemnestre, et par celle-ci. La ville d'Argos, depuis ce crime, est en proie aux mouches, châtiment divin entre les sauterelles des plaies d'Égypte et la peste d'Oedipe Roi. Ces mouches représentent à la fois la culpabilité collective des habitants, qui ont laissé faire ce crime, et leur culpabilité individuelle face à leurs propres crimes personnels. Tout ceci sous l'égide d'un Jupiter très bizarre, à mi-chemin entre un Dieu païen, un Dieu chrétien et un rhéteur sartrien de l'impuissance et du pessimisme : Pour lui, si les Hommes n'étaient pas prisonniers d'une éternelle culpabilité et d'une perpétuelle expiation, ils seraient libres, de son propre mot, et cette liberté est dangereuse, car elle les conduirait au crime. Seul Oreste se considère libre, sans culpabilité, et surtout, arraché à sa terre, à sa provenance, à son identité. Il veut et peut donc assassiner Egisthe sans problème, ce qui en plus, lui donnera une identité sur terre. Voila qui rappelle inévitablement la pièce moins connue de Sartre le Diable et le Bon Dieu. Oreste pense également délivrer le peuple d'Argos de ses tourments obsessionnels en endossant la responsabilité de ce crime, et en devenant une sorte de bouc émissaire sacrificiel girardien sur lesquels ils se reporteront, plutôt que de se flageller constamment depuis des années. Certes, tout ce schéma est intéressant, mais à mesure que la pièce devenait toujours plus sartrienne avec ces thèmes, j'ai été vraiment moins accroché. Électre, qui voulait tant voir Egisthe mort pour venger Agamemnon et qui a tant désiré le retour de son frère Oreste en sauveur (leur relation est également sujette à interprétations) perd la raison et sombre sous le fardeau de la culpabilité une fois le crime commis, et nous tape sur les nerfs, plutôt que de constituer une nouvelle Lady Macbeth.

Comme nombre de réécritures modernes de l'Antiquité, la pièce est ponctuée d'anachronismes, dans le langage, ses considérations, ses mentalités, ainsi que dans son rapport ambigu à la divinité : La pièce ne peut vraiment se situer dans l'Antiquité grecque, comme elle ne peut non plus se situer dans le monde moderne, et joue sans cesse avec le balancier, dans la rupture de langage, un "Bon Dieu!" en plein polythéïsme, avec son Jupiter prônant une sorte de péché originel garde-fou... Elle appartient seulement à son propre univers, de théâtre. Tout cela est aussi passionnant que cela fait hausser le sourcil! Fascinant à étudier, mais bien des virages et audaces de Sartre peuvent dérouter. Je viens de lire des interprétations sur Internet auxquelles je n'avais pas du tout pensé, et qui me laissent perplexe, mais pourquoi pas!
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Deux pièces de théâtre dans un seul et même livre, je ne pouvais pas rêver mieux. Sartre nous plonge dans deux univers différents avec Huit clos et Les Mouches. Dans Huit clos, nous découvrons trois personnages qui sont morts : Garcin, Inès et Estelle. le premier était un militant pacifiste, mort lâchement. Inès s'est suicidée par le gaz. Estelle est une bourgeoise et une menteuse compulsive qui a commis un infanticide. Ces trois personnes ont une chose en commun : ils tentent en vain de se défendre contre un destin funeste. Garcin ne s'attendait pas à cet d'Enfer qui s'apparente à un salon bourgeois meublé Second Empire où il n'y a aucune distraction. Cet Enfer est bien pire que les autres. J'ai dévoré cette pièce, je l'ai même trouvé trop courte. La psychologie des personnages n'est que très peu développée mais cette pièce reste addictive et fascinante. La philosophie de Sartre apparaît clairement en évoquant le rapport à autrui et l'enfermement. Les personnages se demandent en quoi consiste leur damnation et ils évoquent leur passé avec une petit part de nostalgie. L'Enfer, c'est les autres.
J'ai eu un peu plus de mal à accrocher à la deuxième pièce de ce livre qui m'a semblé un brin plus complexe. Sartre utilise la tragédie grecque pour faire passer un message. Il y a 15 ans, Egisthe et Clytemnestre ont tué Agamemnon et le peuple n'a pas bougé. Les mouches ont été envoyés pour punir les hommes de leur indifférence. Oreste, fils d'Agamemnon, arrive avec son tuteur en Argos dans l'espoir de retrouver sa soeur. Il faut remettre la pièce dans son contexte historique pour bien comprendre. La situation en Argos est représentative de l'occupation qui fait rage à Paris. Sartre critique la tyrannie qui preuve le peuple de ses libertés, il jette ainsi un regard existentialiste. Je conseille ces deux pièces, que ce soit pour découvrir Sartre ou pour passer un agréable moment.
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Les Mouches c'est une réécriture du mythe d'Electre, mais cette fois-ci centré sur Oreste où il incarne la liberté, l'absence de remords, et non la culpabilité, le remords, la mauvaise foi d'Electre.

Dans cette pièce, la ville d'Argos a plongé ses habitants dans un sentiment de peur depuis que Agamemnon a été assassiné par le nouvel amant de Clytemnestre, Egisthe. Électre, quant à elle, réduite en esclavage tente de se révolter par de petits actes de rébellion, de provocation.
Oreste étant le fils d'Agamemnon, décide de revenir à Argos venger son père. Il est soutenu (poussé même au départ) par sa soeur dans ce dessein jusqu'au meurtre ; là, l'un assumera son meurtre alors que l'autre se repentira, envahit par les remords.

Et les mouches dans tout ça ? Les mouches représentent les remords que peuvent ressentir les Hommes, qui les emprisonnent dans leur liberté de penser et d'agir. Elles sont le fait de Dieu, incarné ici par Jupiter. Il obtiendra finalement le repentir d'Électre, mais pas celui d'Oreste qui quitte Argos, libérant ses nouveaux sujets de leurs remords et des mouches.

Alors que l'acte Premier pose la situation et les personnages – que j'ai moyennement apprécié, l'acte deux m'a emporté dans des réflexions autour de la liberté et de l'emprise des puissants, et l'acte trois aborde le sujet cher à Sartre : l'existentialisme ; L'homme se définit selon Sartre de soi-même et il n'a pas d'excuse pour ses fautes.
La liberté, la vraie liberté fait peur car il n'y a pas de règles. L'Homme n'est alors vraiment libre qu'à partir du moment où il ne dépend de personne et n'a pas peur de se retrouver face à lui-même mais pouvons-nous vivre ensemble avec tant de liberté individuelle ?

Sartre aborde autrement ce mythe mais pour dénoncer les mêmes agissements sous l'Occupation et surtout faire réfléchir les Hommes sur la nécessité de l'introspection et du pouvoir qu'à chaque homme sur lui même. Chaque homme a la possibilité selon ses choix de devenir un héros ou un lâche. Il ne naît pas ainsi mais le devient.

J'avais adoré la pièce de Giraudoux qui était très bien construite avec les codes de la tragédie grecque, des personnages très forts, des allégories subtiles à la période de l'occupation, et beaucoup d'humour que l'on ne retrouve pas chez Sartre.
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Je ne reviendrai pas sur l'histoire elle-même de la très célèbre pièce Huis clos et de ses trois personnages enfermés dans un salon, en enfer.
Dans Les mouches, Sartre reprend la légende de l'assassinat de Clytemnestre et Egisthe par Oreste, soutenu par sa soeur Electre. Inutile, là encore, de revenir sur la trame de l'histoire.

Au moment d'écrire ma critique, je suis bien embêtée.
Ce n'est pas que ce livre ne m'ait pas plu, loin de là. Seulement, au vu de la réputation notamment de Huis clos, je m'attendais à quelque chose de plus... transcendant. Certes, cette pièce va bien au-delà du fameux "L'enfer, c'est les autres" et offre des nombreuses pistes de réflexions personnelles mais, tout de même, je dois avouer avoir été un peu déçue. Peut-être est-ce le lot de nombreux grands classiques dont on a entendu les louanges depuis des années, quand on les découvre enfin.

Challenge ABC 2017/2018
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Après leurs morts, deux femmes et un homme se trouvent enfermés ensemble dans une chambre sans issue. Ils sont dans leurs « vies après la mort », ils ont abouti leurs au-delàs individuels. Les trois défunts récents ne se connaissaient pas pendant leur vie vivante à terre. Maintenant, après leur déces, ils doivent rester dans cette chambre pour l'éternité.

Ils montrent des sentiments individuels de culpabilité et de colère. Ils se querellent, l'un avec l'autre, et ils ne s'entendent pas bien. Après avoir compris l'état désespéré de cette situation, c'est l'homme qui finalement prononce le texte avec cette expression connue : « Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril... Ah ! quelle plaisanterie. Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les Autres. »
C'est une pièce de théâtre très simple sur le thème de l'existentialisme qui est beaucoup plus compliqué (au moins pour moi !). La pièce de théâtre présente la même ambiance comme le livre « Les yeux sont faits » du même auteur. C'est une ambiance vieux jeu à laquelle je suis vraiment attaché ; des scènes en noir et blanc des années quarante et cinquante du dernier siècle.

Après avoir lu cette petite pièce de théâtre, j'ai aussi regardé le film « Huis Clos » de Jacqueline Audry (il date de 1954 et il est disponible sur YouTube). J'aime regarder ces vieux films en noir et blanc de cette époque et j'aime surtout ces « combinaisons littéraire » du livre et film correspondant. Alors, j'ai passé un bon après-midi.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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« Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru… […] l'enfer, c'est les autres ».

Pièce de théâtre en un seul acte avec trois personnages principaux, je n'avais encore jamais lu ce texte, même si je connaissais l'une des répliques devenue culte « L'enfer, c'est les autres ».

Ces trois personnages sont condamnés pour l'éternité à une sorte de purgatoire, jugés pour leurs actes.
Cette promiscuité forcée et insupportable, dans une pièce fermée, va conduire les trois damnés à se révéler…

Il m'a été difficile d'en écrire une critique, voici un aperçu de mon ressenti.

On savoure leurs réparties où chacun tente d'en savoir un peu plus sur l'autre, et l'on perçoit tout le cynisme dont l'auteur use à merveille dans ces dénonciations.
L'auteur explore les notions de responsabilité individuelle quant aux actes de tout un chacun, leurs conséquences, le jugement des autres, la solitude à laquelle chacun se retrouve confrontée, la tolérance face aux différences, la relation à l'autre.
Une réflexion sur l'oubli et sur la mort.

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