Je retrouve avec beaucoup de joie l'auteure,
Marjane Satrapi m'avait ébloui par sa maturité dans
Persépolis et je la retrouve tout aussi excellent dans
Poulet aux prunes. On débarque à Téhéran en 1958, on retrouve la famille de l'auteure dans cet opus mais pas de soucis si vous n'avez pas lu
Persépolis, c'est une histoire inédite qu'elle nous présente, toutefois je vous le conseil, il est magnifique.
Pour en revenir à celui-ci, c'est l'histoire d'un Tar, un instrument de musique et de Nasser Ali Khan, possesseur dudit instrument, quand il se brise, c'est son coeur qui se brise avec lui, tout ses espoirs et sa joie de vivre, le choc, il se laissera mourir pour son Tar. L'histoire est très belle, triste aussi, mais qui déchire de manière inattendue une famille. le trait du dessin est simple mais efficace, c'est surtout la narration qui est émouvante et nostalgique, sensible et pleine de douceur, l'innocence de l'enfant fasse à la peine du père est bouleversante. Même le tar magnifique, la pièce de musée sonne faux aux oreilles de notre héros, « Puisque plus aucun tar ne pouvait lui procurer le plaisir de jouer, Nasser Ali Khan décida de mourir. Il s'allongea dans son lit… », dès le début on sait que le personnage meurt mais ensuite on suit ses huit jours de douleur, sa vie, celle de ses proches. C'était un tome unique et émouvant, j'ai adoré ce personnage singulier, qui a subit un choc qui l'a plongé dans une profonde dépression et une mort toute aussi inattendue pour les proches.