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EAN : 9782220042855
298 pages
Desclée de Brouwer (10/09/1998)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Au soir de sa vie, face aux rives du Bosphore, I'empereur Constantin le Grand (280-336) dicte ses Mémoires et revient avec nostalgie sur le temps qui s'écoule. A la charnière des deux mondes,l'antique et le médiéval,son règne fait basculer l'Histoire et I'ouvre à d'autres horizons. Élevé dans des camps militaires mais instruit par Ia philosophie grecque, Constantin sait discerner, dans ces temps de tension extrême et de persécutions,l'agonie du paganisme romain ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les ambiguïtés d'un empereur.
On retient généralement de Constantin qu'il fut le premier empereur romain à se convertir au christianisme au début du 4ème siècle de notre ère et qu'il a donné à cette religion son essor. Certains affirment même, non sans arrière-pensées, que c'est un des facteurs majeurs de la décadence de l'empire romain. On se souvient aussi qu'il déplaça la capitale de Rome à Byzance qui prit alors le nom de Constantinople. Grâce à des mémoires imaginaires, Joël Schmidt remet en perspectives l'ensemble des connaissances historiques et nous livre une sorte de biographie romancée en faisant parler Constantin à la première personne du singulier, en comblant de façon plausible les trous et les blancs que laissent les sources et en ne prenant pas pour argent comptant tout ce que raconte ces mêmes sources (par exemple, Eusèbe de Césarée).
Dans ces Mémoires de Constantin, on découvre une société aux antipodes de la nôtre avec ses esclaves, ses barbares (toujours prêts à déferler), ses jeux du cirque, sa justice expéditive, la faible valeur de la vie humaine, le rôle très secondaire et très subalterne des femmes servant le plus souvent de monnaie d'échange et de concubines, la soumission à une religion d'état.
Cependant, il faut bien constater qu'on se situe dans époque charnière, une époque de transition où le paganisme perd du terrain et où le christianisme commence à prendre son envol. Pour l'auteur, le génie de Constantin réside dans sa modération, sa tolérance et sa vision de l'avenir dans un siècle où ces qualités sont le plus souvent absentes. Il cherche d'abord l'affermissement de l'Empire en assurant son unité interne contre les menaces externes.
Mais une vraie question demeure: Constantin est-il devenu chrétien par conviction personnelle ou par calcul politique? Toute son action à la tête de l'Empire favorise le christianisme et tend à en faire une nouvelle religion d'état à la place du polythéisme romain sans jamais persécuter ceux, très nombreux, qui restaient fidèles au paganisme. Cependant, cette conduite ne fait pas de lui un chrétien d'autant qu'il vit avec des concubines, qu'il laissera assassiner son fils ainé Crispus et sa femme Fausta et qu'il aura parfois recours aux prédictions et aux soins relevant du paganisme ou de la superstition. Sa conversion est lente et sinueuse et son baptême à l'article de la mort, courant à l'époque, a une signification limitée. Dans une période troublée où les enjeux politiques demeurent pressants et existentiels, il reste bien difficile et périlleux de juger le comportement de Constantin tant du point de vue stratégique que moral, ce dont Joël Schmidt se garde bien. Lui aussi laisse planer le doute.
Ces mémoires fictifs constituent un roman historique admirable par ses prises de position permettant une vulgarisation de bon niveau, par sa prudence sur le début de l'antiquité tardive, période mal connue, et par sa capacité à donner à l'ensemble une cohérence et une fluidité naturelles.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ainsi tous les légionnaires avaient-ils dans leur besace l'image de mon père, de l'empereur qui les commandait et cette représentation métallique [pièce de monnaie] constituait un facteur de cohésion non négligeable dans un Empire en proie aux brigues, aux intrigues et aux factions d'ambitieux dévoyés. (p.122)
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Que l'on fasse disparaître, tonnai-je, la plus grande plaie de l'existence humaine, ce détestable fléau: les délateurs! (p.165)
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Sur d'autres monnaies en argent figuraient la louve et les jumeaux Romulus et Remus suspendus à ses mamelles, pour bien indiquer que Constantinople était toujours liée à Rome, à son destin, à son Histoire et qu'elle ne faisait que les continuer. (p.260)
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Si je suis devenu sévère à l'égard de l'adultère, c'est peut-être parce que j'en trop goûté les délices et les perditions: je crains que trop pratiqué, celui-ci n'affaiblisse les forces morales et physiques de l'Empire. (p.60)
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Je demeurais inflexible, sachant combien cette alliance de l’Église chrétienne et du pouvoir impérial était indispensable pour assurer la paix civile. (p.275)
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