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EAN : 9782807001220
112 pages
M.E.O Editions (01/05/2017)
3.12/5   4 notes
Résumé :
Une femme est assise devant un mur blanc. Elle se tait, elle attend. Que le temps passe, que la mort vienne, que le froid s’installe. En elle pourtant grouillent des choses du passé, vivantes, tièdes, terribles parfois. C’est la vie, cette vie dont elle ne veut plus et qu’elle a voulu fuir une fois pour toutes.
Mais où cela se passe-t-il ? Quel est donc cet univers où rien ne bouge sinon le souvenir, quelquefois, et le rêve ? Que fait-elle là, cette femme san... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Encore un livre-cadeau reçu dans le cadre de la dernière Masse critique de mai 2017 par les éditions M.E.O., maison d'édition belge. Et le plaisir est encore plus grand quand il y a, jointe au livre une petite lettre me souhaitant une agréable lecture. Liliane Schreaûwen, La fenêtre.
Lecture difficile, il s'agit d'un roman bien sombre, l'histoire d'une femme dont l'auteur ne nous donne que l'initiale de son prénom l'.
L est une petite fille ayant un père brutal et qui l'humilie, L. se réfugie dans ses rêves. Elle devient femme, rencontre son mari, a des enfants, puis son mari se met à la frapper, l'histoire se répète. L. veut mourir, mais "on" l'en sort, L. est alors placée dans une institution pour se soigner, elle ne parle plus. L. passe son temps dans ses pensées qu'elle nous livre, pas drôles ses pensées.
Dans sa chambre, une fenêtre, fermée, pas de poignée, avec derrière un ciel gris. L. ne s'est jamais approchée de cette fenêtre qui lui fait peur, cette fenêtre représente le monde extérieur, celui dont elle a une frousse bleue.
Le livre se termine par cette phrase dite par L. "Je voudrais qu'on brise la vitre. Je veux qu'on ouvre la fenêtre". Et on peut espérer l'espoir d'une vie meilleure pour L.
J'ai été happée par les pensées de L. Elles sont tellement "vraies", elles parlent tellement bien de la souffrance de L. que je me suis demandé si ce L. qui correspond à la première lettre du prénom de l'auteur n'était pas l'histoire de l'auteur, mais c'est un roman, pas une biographie. J'ai lu ce livre
avec beaucoup d'attentions, il m'a remuée au plus profond de moi au point que j'ai parfois eu "mal". Merci Liliane Schraûwen.
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Merci à masse critique pour cette lecture fort étrange..
Chant en duo puis en solo, a la première et à la troisième personne du singulier. le livre parle de L. et de sa vie passée et présente.
Qui est elle? Qui est je? une schizophrène? une démente? une dépressive?
Ça parle de maternité et de la souffrance de l'absence des enfants, de l'amour et de la violence, de la famille et de son absence, des bonheurs de la vie et des coups reçus.
Un livre compliqué a suivre, a l'écriture cependant hypnotique. Un livre désespéré et sans réponses...
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Livre reçu dans le cadre de la masse critique Fiction/Non Fiction. Merci à Babélio et aux éditions M.E.O pour cet envoi.

La fenêtre est un roman chargé, lourd... Il s'immisce sournoisement en nous et laisse un poids. C'est l'histoire d'une femme, prisonnière de sa vie, de ses souvenirs, mélancolique et souffrante. Les mots, ses mots, s'enchainent et l'on tourne les pages sans s'en rendre compte. L'histoire est pourtant difficile à suivre parce que le récit est douloureux, les souvenirs le sont, et l'avenir y est incertain. Il y a une soif de vie que l'on voit s'assécher petit à petit (et c'est frustrant, difficile à supporter). Liliane Schraûwen transcrit bien ici l'impuissance que l'on ressent lorsque l'on est spectateur de notre vie. C'est un roman triste, où l'on se lie avec L dans son impuissance et ses douleurs...
Si L avait existé, elle aurait été de ses personnes que l'on prend sous nos ailes pour ne plus les lâcher, parce qu'elles tomberaient sous le poids du vide...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Maintenant, c’est le matin. Du moins, je crois bien que c’est le matin. Devant elle, il y a une journée sans but, plus désertique que la plage de son enfance, plus vide que la première page d’un cahier neuf.
Pourtant, je me souviens qu’il y a eu, à une époque, des tas de journées pleines, remplies à craquer de travaux, de repas à préparer, de lessives à terminer, d’enfants à habiller, à nourrir, à aimer… Quand était-ce ?
Il y avait une maison remplie de vie, de cris, de rires et de disputes. Il y avait sans cesse du bruit, des chansons, de la musique, des conversations. Il y avait tout plein d’enfants, trois, quatre, elle ne sait plus. Le temps était trop petit, les jours avaient trop peu d’heures et les heures trop peu de minutes, de secondes, pour venir à bout de toutes les tâches en attente. Elle était active alors, et même elle aimait cette agitation permanente, cette nécessité de passer sans cesse d’une occupation à une autre. Oui, elle aimait cela, je crois bien. Elle ne rêvait pas, ne songeait plus guère aux matins d’enfance que furtivement, devant les frimousses des petits, devant leurs regards comme en attente et qui se remplissaient si vite de joie ou de larmes…
L’enfance. La vie immense et inconnue, toute chargée de promesses tel le vent léger du soir, qui ride à peine l’eau du lac et se répand sur les jardins, tiède du parfum des fleurs exténuées. La petite fille adorait ce moment fugace et rapide où le monde respire et s’ébroue une dernière fois avant la profonde nuit tropicale, vibrante de bruissements et des senteurs de la terre qui s’endort.
Elle aimait aussi les matins rayonnants et déjà chauds, juste après le lever rose du soleil sur le grand lac laiteux rayé parfois du trait fin d’une pirogue de pêche. Elle s’étirait et regardait ce rose orangé et cette brume douce sur l’eau, elle était heureuse alors, sans le savoir, comme les bêtes assoupies qui remuent doucement. La tête pleine de rêves et d’histoires et d’horizons inconnus, elle attendait vaguement, sans savoir quoi, toute chaude encore de sommeil.
La vie. C’est la vie qu’elle attendait, comme font les enfants. Elle allait grandir, partir, voyager, aimer. Elle deviendrait une star de cinéma ou une exploratrice célèbre, les gens l’aimeraient, l’admireraient, et chaque instant de chacune de ses journées serait intense et vif, brillant comme le bonheur. Elle aurait des enfants, sûrement, avec qui elle jouerait au soleil des heures durant, sans jamais les gronder, sans laisser personne les frapper ou leur faire du mal.
Je me souviens de cela aussi, de cette plénitude
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Elle a trente ans. C'est une vieille petite fille de trente ans. La brute, le salaud, l'homme, ce n'est pas son père cette fois.
...
C'est toujours l'homme, mais un autre homme.
C'est lui, le tendre fiancé, le prince charmant, l'amant tremblant. C'est le mari qui fêtera bientôt ses dix ans de mariage, c'est le père de ses enfants.
...
L. hurle dans la ville vide, elle hurle dans la nuit.
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Une petite fille erre dans la ville, le long du boulevard Anspach jusqu'à la place de Brouckère. Elle pleure parce qu'elle a été frappée, et elle a mal au visage, mal au cou, ,mal à l'âme. C'est Lui, bien sûr, qui a eu la main trop leste, le poing trop lourd. Alors elle s'est enfuie.
Il fut un temps où son père criait. L. avait toujours peur, elle pleurait. L. n'a jamais pu supporter les cris, la violence, même verbale. Cela la terrifie et la révolte, elle ne peut pas rester calme face à un homme qui joue de sa force et de sa colère. Le père criait souvent, très fort. "BAISSE LES YEUX ! Je suis ton père, et tu n'auras pas le dernier mot. C'est MOI qui ai raison". L. hurlait en silence à l'intérieur : "non, non, c'est moi qui ai raison. Tu es une brute, un salaud. Je te hais".
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Vidéo de Liliane Schraûwen
Liliane Schraûwen présente son livre de nouvelles-roman lors d'une interview d'Antonio Ponte pour la chaîne "Avez-vous lu ?"
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