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Georges Belmont (Autre)
EAN : 9782221043103
318 pages
Robert Laffont (01/03/1984)
3.96/5   13 notes
Résumé :
Résumé:
Qu'est-ce qui fait courir Sammy ? C'est la question qui hante Al Manheim face à l'irrésistible ascension de son garçon de bureau, le jeune Sammy Glick. Tour à tour chroniqueur, journaliste et scénariste, embrasé par une ambition comme seule la rancoeur peut en susciter, il a trahi, triché, croqué les faibles et flatté les forts pour pénétrer, à l'âge de vingt-cinq ans, le cénacle des producteurs les plus influents d'Hollywood. Al devra aller loin, ju... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Budd Schulberg est surtout connu pour ses scénarios, notamment " Sur les quais " d'Elia Kazan, pour lequel il reçoit l'Oscar du meilleur scénario original et " Un homme dans la foule " également d'Elia Kazan.

Mais, Budd Schulberg mérite le détour pour ses romans " Plus dure sera la chute" (adapté au cinéma, le dernier film tourné par Humphrey Bogart) et " Qu'est-ce qui fait courir Sammy ? ".

Ce roman décrit l'univers d'Hollywood qui, pour son héros Jimmy Glick, commence comme un conte de fée.

Qu'est-ce qui fait courir Sammy ? est la question qui hante le narrateur dès les premières lignes du roman, quand le tout jeune Sammy n'est encore qu'un garçon de bureau s'agitant dans tous les sens.

Car, Sammy devient journaliste, chroniqueur radio, scénariste à succès, producteur de cinéma et, pour finir, patron de studio, grimpé au sommet des collines d'Hollywood.

Pour y planter son pouvoir, comme d'autres plantent leur drapeau sur le pic de la plus haute montagne du monde; il a triché, trahi, employé les moyens les plus vils, massacré des êtres et tordu des sentiments, prototype de l'arriviste pressé, poursuivant un but que personne ne connaît et écrasant tout sur son passage pour finir par dominer l'univers de toute sa pathétique solitude.

Qu'est-ce qui fait courir Sammy ?, il faudra aller jusque dans les tréfonds de son enfance pour espérer répondre enfin à cette question qui rythme, comme un battement de coeur frénétique, cette histoire d'une surprenante modernité.
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Le narrateur offre au lecteur l'exposition des faits, des conversations, mais aussi et surtout des analyses de ce qu'il voit et entend et c'est ce qui est le plus intéressant.

Très drôle au début quand les entourloupes de Sammy n'ont que peu de conséquences, le roman se fait de plus en plus sérieux...

À tout moment, l'histoire est parfaitement crédible...

Et ce qui étonne le plus, au fur et à mesure que progresse la lecture, c'est que l'on ne se rend compte que ce livre a été publié en 1941 qu'à de très rares occasions (quelques paragraphes sur plus de 400 pages).

Le personnage de Sammy Glick nous montre les ravages que peuvent causer l'ambition et les effets produits par le plus hypocrite des bagouts, la peur qui motive le tout et la réussite sociale qui en résulte.

Le personnage du narrateur al Mannheim révèle les conséquences du comportement opposé : droiture, scrupules, courage et leur sanction : l'absence de réussite sociale.

Ce que j'ai le plus aimé :
- L'opposition entre ces deux personnages.
- le fait que Mannheim, en tant que narrateur-observateur-analyste du comportement de Glick aide vraiment le lecteur à décrypter les paroles de l'arriviste.
- le style jamais ennuyeux, léger et subtil.
- Les description des lieux très bien rédigées.

En conclusion, un très bon livre que je conseille à tous.
Note : 9/10
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Je découvre un auteur des années 30-40 dont j'ignorais l'existence, même s‘il a travaillé comme scénariste dans des films célèbres à Hollywood. Ca tombe à pic, puisque le thème de ce bouquin vraiment formidable est l'ascension d'un jeune auteur arriviste, Sammy, depuis une enfance misérable dans l'East Side New Yorkais jusqu'à la direction d'une des plus grosses usines de production d'Hollywood, ascension qui se fera à coup d'arrivisme sans le moindre scrupule.
Le style d'écriture est fluide et limpide, un vrai régal ; la structure du récit est formidable, car, après les ¾ du roman consacré au suivi indirect de cette ascension par un narrateur partagé entre le dégout et la fascination, un plongeon quasi « ethnologique » nous amène à une « visite » du quartier d'enfance de sammy, Lower east side, un des quartiers les plus misérables de New York, ghetto des juifs d'Europe centrale ayant fui les pogroms de la russie tsariste au tournant du XXème siècle, et où l'enfance ordinaire se fait pieds nus à coups de règlement de comptes entre bandes rivales (rien à voir avec un conte de fées à la « guerre des boutons »).
Tant sur le plan scénaristique que sur quelques audaces littéraires de narration, ce livre est un « must-read » pour tous, un véritable point d'orgue qui met en relation un mythe hollywoodien avec le rêve de réussite américain tel qu'il est véhiculé dans l'historique de l'époque et qu'il sera totalement détruit dans les années 60. Les personnages sont très marquants et l'atmosphère véhiculée par l'auteur dans sa critique d'un système social dont Sammy Glick, l'arriviste sans scrupules dont il est question ici, n'est finalement qu'une victime, est tout à fait édifiant et exemplaire.
Note de 6/5 si c'était possible !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La première fois que je le vis, il ne pouvait guère avoir plus de seize ans, un gosse, un petit furet, vif et rusé. Sammy Glick venait chercher ma copie. Courait toujours. Toujours l'air d'avoir soif.

- Bonjour, monsieur Manheim, me dit-il ce jour où nous fîmes connaissance, c'est moi le nouveau garçon de bureau, mais j'le serai pas longtemps.

- Ne dis pas « j'le », rétorquai-je, ou tu seras garçon de bureau pour la vie.

- Merci, monsieur Manheim, dit-il, c'est à cause de ça que j'ai pris ce boulot, pour être avec des gens qui écrivent et pour apprendre la grammaire et les manières.

Neuf fois sur dix, je n'aurais même pas levé la tête, mais il y avait quelque chose dans la voix de ce gamin qui me posséda. Quelque chose comme une charge de deux mille volts.

- Alors, comme ça, dis-je, tu es un bougre de petit malin, hein ?

- Oh ! j'ouvre les yeux et les oreilles, dit-il.

- Tu ne te sers pas si mal de ta langue non plus, dis-je.

- Je me demandais toujours si les journalistes passent leur temps à blaguer comme dans les films, dit-il.

- Fous le camp d'ici ! répondis-je.

Il fila comme une flèche ; trop vite pour moi: un vrai furet ! « Malin, le gosse », pensai-je. Malin petit gosse. Quelque chose en lui qui me gênait. Ce petit visage vif, aigu, net, tendu. Je regardai le corps mince, nerveux, prendre le virage à la corde, à la course. J'en éprouvai un malaise. Je crois que j'ai toujours eu un peu peur des gens qui ont de l'agilité, mais pas de grâce.

Le patron me confia que Sammy était à l'essai pour trois semaines. Mais Sammy couvrit plus de distance à galoper dans les bureaux, durant ces trois semaines, que Paavo Nurmi pendant toute sa carrière. Chaque fois que je lui tendais une page de copie, il l'emportait en courant, comme si ç'avait été une question de vie ou de mort. Je le vois encore filant entre les tables, cravate au vent, yeux fous, désespérément.

Au bout de deux voyages, il revenait vers moi, pantelant, comme un chiot frénétique qui rapporte la balle. Je n'ai jamais vu un type travailler aussi dur pour douze dollars la semaine. On lui devait cette justice. Il y avait mieux en fait de charme et de gosse peut-être, mais on ne pouvait nier qu'il y eût quelque chose en lui. Il m'arrivait de m'arrêter net au milieu d'une phrase pour le regarder courir.

- Hé ! gamin, prends ton temps !

C'était comme si j'avais recommandé aux chutes du Niagara de tomber plus lentement.
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L'jour où on aura découvert c'qui fait courir Sammy, 'n'aura rendu un grand service à l'humanité. Comme qui dirait l'germe du cancer.
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Vidéo de Budd Schulberg
Nuremberg, la bataille des images Des coulisses à la scène d'un procès-spectacle
Avec Sylvie Lindeperg, professeure d'histoire du cinéma à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Ophir Levy, maître de conférences en Etudes cinématographiques à l'Université Paris 8.
Fin 1944, les Alliés décidèrent d'un procès exemplaire contre les criminels de guerre nazis qui s'ouvrira à Nuremberg en novembre 1945. Les Américains, qui entendaient faire de ce jugement un grand « show médiatique », en furent les maîtres d'oeuvre. La Field Photographic Branch de l'OSS (ancêtre de la CIA), dirigée par John Ford, fut chargée de rassembler des images témoignant du plan d'invasion nazi et des crimes contre l'humanité. Budd Schulberg, le futur scénariste d'Elia Kazan, parcourut toute l'Europe à la recherche de ces précieux fragments de pellicule, tandis qu'on agençait la salle d'audience du palais de Justice en vue du filmage d'un procès qui dura dix mois et vit les équipes de tournage des Alliés se livrer concurrence pour offrir au monde le premier documentaire sur Nuremberg. C'est l'histoire de la mise en scène de ce « procès-spectacle », des folles ambitions déçues des Américains et de leur bataille de l'image perdue contre les Soviétiques qui est racontée ici pour la première fois.
Avec le soutien de la Région Centre Val de Loire 
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