Moi, sur mon cheval noir, sombre et grave amazone,
Je cherchais les sentiers perdus de l’au-delà.
Parfois, sur un pic nu, nous touchions à la zone
Des ombres, que dans l’air emporte un noir cyclone,
Des ombres que l’espace et son gouffre affola.
Quand le héros tombait sous les flèches mortelles,
On entassait un bois sur un large rocher,
On y portait le mort dans ses armes nouvelles ;
Epouse et fils pleuraient… mais les chevaux fidèles
D’eux-mêmes se couchaient sur le sombre bûcher.
Or debout ! Au combat ! poète avec tes frères,
Chevaliers de l’Esprit, par qui seul l’homme est roi.
Rappelez les coursiers divins de la Lumière,
Qui paissent loin de vous sur la montagne altière,
Rappelez le Désir, l’Espérance et la Foi !
L’Océan mugissait, le vent, de grève en grève,
Faisait rage, et le sol semblait trembler de peur…
Mais toi, les yeux perdus, tu poursuivais ton rêve
Dans une vision de magique splendeur…
Et mon désir subtil, dévorant, intrépide,
Va jusqu’aux continents engloutis sans espoir ;
Il évoque du fond des mers, vieille Atlantide,
Ta ville aux portes d’or et tes magiciens noirs.