AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,69

sur 361 notes
Après avoir lu En vieillissant les hommes pleurent, et Je vous écris dans le noir, je retrouve avec plaisir Jean-Luc Seigle qui confirme sa grande sensibilité dans un livre qui contient deux parties : un roman et un texte qui va bien plus loin qu'un simple récit de voyage à New York.

Femme à la mobylette débute dans une atmosphère oppressante, inquiétante, angoissante. Reine se présente ainsi et devient ainsi très attachante. « Elle est toute débobinée. » Elle a perdu son travail. Olivier, son mari, est parti et elle reste seule avec ses trois enfants : Sacha, Sonia et Igor.
Reine a 35 ans. Elle a pris du poids, n'a pas lavé ses cheveux depuis trois semaines, est au chômage depuis trois ans et son mari, Olivier, qui a transformé le jardin en décharge, veut récupérer les enfants, d'où un harcèlement judiciaire. Ainsi, le décor est planté mais il y a ce couteau, sur la table de la cuisine. Quelle séquence ! Désespoir, solitude, absence. Reine est perdue sans personne à qui se raccrocher.
Le rayon de soleil est double avec cet emploi de thanatopractrice et Jorgen, ce chauffeur-routier, ex-peintre de talent. Ces deux miracles sauveront-ils Reine ?
L'amour et les morts ont une grande importance dans ce roman. L'auteur nous emmène avec talent sur ces deux thèmes, sans oublier ce don pour la couture qui permet à Reine de réaliser de très belles choses. Il y a les morts dont elle s'occupe avec beaucoup d'humanité et ces femmes qui l'ont précédée : Edmonde, Madeleine, Marguerite, Olympe, sans oublier Anna, sa mère qu'elle n'a pas connue. : « Toutes ces femmes n'ont fait que tendre vers un seul point, toujours le même, la joie d'avoir accompli un rêve. »

Ensuite, Jean-Luc Seigle nous emmène À la recherche du sixième continent, De Lamartine à Ellis Island. C'est une relation de voyage mais surtout un texte terriblement actuel.
Il parle du roman populaire, injustement déconsidéré alors que c'est un roman du peuple qui redonne leur juste place aux femmes. Lamartine, pas seulement poète, en a écrit deux : Geneviève ou l'histoire d'une servante puis le tailleur de pierre de Saint-Point.
L'auteur parle de son enfance, de la folie puis de New York et d'Ellis Island, aménagée pour isoler et trier les migrants. En 1903, ils ont été plus d'un million à passer par là. Tous ces pauvres qui tentaient d'échapper à la misère ont construit New York et contribué à développer ce pays où, comme dans le nôtre, l'écart entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser.
Ainsi, nos pays dits développés ne veulent plus accueillir ces migrants, ce peuple, ce continent populaire. Prenons conscience qu'ils apportent d'immenses richesses à développer : « C'est précisément cela l'obscurantisme moderne : renoncer aux richesses du sixième continent. »
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          182
J'ai lu ce livre sur le conseil de Gerard Collard dont je suis la chaîne Youtube et je n'ai pas été déçu. J'ai apprécié comment l'auteur parle du ressenti d'une femme qui est seule avec ses 3 enfants car son mari l'a quitté, sans emploi, et un jour elle découvre une mobylette dans son jardin, de ce fait, elle trouve un travail et fait une rencontre. Malheureusement le livre ne finit pas sur une notre optimiste ce que j'ai regretté. Je le conseille
Commenter  J’apprécie          170
Jean-Luc Seigle, Femme à la mobylette - 2017

Reine, élevée par sa grand-mère Edmonde, a trois enfants. Olivier vient de la quitter pour une autre femme. C'est dire par là son désarroi et la tâche qui lui incombe de trouver un emploi pour nourrir ses enfants et les habiller de joie.

J'ai aimé ce roman sans l'aimer, mais je n'ai jamais pu abandonner Reine à ses déraisons, ses conversations avec ses ancêtres, ses espoirs et sa mobylette qui, une fois découverte dans le tas de ferrailles abandonné par Olivier, l'amènera à rencontrer Jorgen et son propre destin.

Une oeuvre sympa, un style un peu tordu, quelques beaux moments, mais surtout une voix qui s'élève pleine de tristesse pour les mères déchues.



Commenter  J’apprécie          152

J'ai découvert Jean-Luc Seigle avec le très émouvant « en vieillissant les hommes pleurent » et j'avais envie de lire un autre livre de cet auteur.
Un peu déçue cependant par cette « femme à la mobylette ». le personnage de Reine est certes attachant et singulier, c'est elle qui est au coeur de cette histoire sombre : Reine a eu une enfance choyée par sa grand-mère qui l'a élevé, mais n'a ni père, ni mère, et on fait sa connaissance alors qu'elle est en proie à un très grand découragement, et même pire que ça, traversée par des pensées morbides parce qu'elle n'arrive plus à faire face pour élever ses trois enfants : elle n'a plus rien, ni mari, ni travail, ni argent. Elle décolle du réel, c'est à la fois sa force et sa faiblesse.
Dans un sursaut ultime, elle découvre dans le dépotoir de son jardin une mobylette qui va lui permettre d'aller travailler et de faire une rencontre amoureuse.
Reine est une artiste qui s'ignore, elle est capable de faire des choses exceptionnelles mais elle ne sait pas affronter le réel, faire ce qu'il faut pour résister au monde administratif impitoyable.
Si j'ai aimé le personnage de Reine, j'ai trouvé l'histoire un peu « faible » car trop caricaturale sur la fin.
Et cette fois-ci, l'écriture de Jean-Luc Seigle a eu moins d'impact sur moi. Je garde pour cet auteur une estime intacte cependant car il donne une visibilité aux petits , aux obscurs en révélant leurs richesses humaines.
Commenter  J’apprécie          140
Cette histoire est un conte. Un conte du XXIème siècle, sans prince ou princesse. Un conte qui se termine d'une certaine façon.

Un conte avec Reine, en instance de divorce, trois enfants à charge et pas de travail. Pas la misère, mais la galère.
La fée du conte qui va complètement changer la vie de Reine, c'est une mobylette bleue.

Pour en savoir plus, il vous suffit de lire cette histoire de Reine, une personne simple, candide et généreuse.
Commenter  J’apprécie          130
"Femme à la mobylette", ce titre sonne comme celui d'un tableau. Et dans l'histoire il y aurait pu y avoir un tableau intitulé comme cela si seulement...le destin n'en avait pas décidé autrement, s'il y avait eu un happy end. Mais dans les histoires de Jean-Luc Seigle il n'y a pas de happy end. Parce que cet écrivain colle à la vie et que la vie souvent ne fait pas de cadeaux. Surtout aux plus démunis. Reine a divorcé, perdu son travail dans la foulée, perdu toute estime de soi et accumulé les kilos. le quotidien devient très compliqué à gérer avec 3 enfants qu'elle aime profondément mais trop fragilisée par les chaos de la vie, elle a tendance à se réfugier dans un monde imaginaire et à oublier toutes sortes de contingences matérielles comme la paperasse, les injonctions judiciaires ...Une mobylette trouvée dans le jardin va peut-être lui sauver la vie en lui permettant d'aller travailler .... Lisez cette histoire bouleversante où J-L Seigle dresse avec une rare empathie le portrait d'une femme à la dérive. C'est un très beau portrait, plein de finesse et de pudeur. Reine porte en elle des trésors d'humanité que la société ne lui permettra de déployer que trop brièvement. le portrait de son second fils Igor, petit garçon mûri trop tôt, angoissé car profondément sensible et captant comme personne d'autre les failles de sa mère, m'a beaucoup émue aussi. Merci M. Seigle, c'est le troisième roman que je lis de vous cette année et encore une fois vous m'avez touchée en plein coeur...
Commenter  J’apprécie          130
Reine est une jeune femme de trente cinq ans, mère de trois enfants de moins de dix ans, qui vit en Auvergne, près de la Vierge de Nonton. elle a perdu son travail depuis trois ans et n'a plus de revenu : son mari l'a quitté. le roman débute sur une scène quasi insoutenable. Reine est assise dans sa cuisine, complètement hébétée. Elle ne se souvient de rien. Sur la table un couteau. Un silence de port pèse sur ce décor dépouillé. A-t-elle tué ses enfants?
Reine n'a pas connu sa mère. Cette dernière est décédée d'une overdose à sa naissance; Sa grand-mère, Edmonde l'a élevée. Aujourd'hui Reine est complètement démunie. Elle ne peut retrouver du travail, n'ayant aucun moyen de locomotion. Sa vieille R 5 est morte. S'armant de courage, elle s'attaque à la décharge qui envahit son jardin. Les enfants sont à l'école; Surprise, elle découvre dans ce tas d'immondices, une mobyleytte Peugeot des années 1960. Elle parvient à la remettre en état de marche. C'est la liberté. Elle trouve un emploi dans une entreprise mortuaire. Elle devient thanathopractrice. Elle néttoie, habille, maquille les morts pour leur dernier voyage. Elle peut ainsi nourrir ses enfants. Son employeur est très satisfait. Elle agrémente ce passage de petits tableaux, des tissanderies", sortes de petits paysages, portraits en relief qu'elle glisse dans le cercueil des défunts. Avant d'être au chomage, elle a exercé la profession de couturière.
Ce portrait de femme luttant contre la misère est sublime. Avec Reine et sa mobylette bleue, nous prenons la route par tous les temps et accomplissons avec elle les préparatifs pour rendre leur dignité aux marts. Comme elle nous partons à la recherche du bonheur, trop éphémère. Je fais la découverte de cet auteur et je suis agréablement surprise. Je pense lire d'autres romans. J'ai été très émue par le parcours de Reine et bouleversée.

Lien : https://lucette.dutour@orang..
Commenter  J’apprécie          132
J'ai eu peur ! J'ai beaucoup aimé les deux précédents romans de l'auteur, ma rencontre avec lui dans une petite bibliothèque de campagne, et je partais donc confiante pour aborder ce troisième roman.

Seulement voilà, les premières pages me laissaient de marbre, j'assistais, pétrifiée, à la description d'une femme malheureuse, au bout du rouleau, tellement au bout qu'elle avait pensé tuer ses enfants et se suicider ensuite, et moi, inerte, imperturbable, à lire des phrases brèves, presque cliniques, sans qu'elles ne produisent aucune émotion en moi.

Heureusement, cela n'a pas duré. Dès que l'auteur a commencé à évoquer les ancêtres de Reine, j'ai retrouvé l'écriture que j'apprécie tant et puis surtout, dès que le ciel s'est ouvert pour elle, que le bleu a éclaté, que la vie est revenue avec ses espoirs, j'ai réussi à naviguer entre les mots, entre les phrases, les images sont venues en force, et l'histoire m'a touchée en plein coeur.

J'avais encore une légère crainte, celle d'une fin heureuse, genre bonbon collant, mais c'était sans compter sur le talent de l'auteur pour dépeindre une société en crise qui oublie ses « exclus », et les laisse s'enfoncer toujours davantage sans même leur tendre la perche dont ils ont besoin.

Un beau moment de lecture, comme toujours avec cet auteur.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
Commenter  J’apprécie          130
Ma nièce m'avait conseillé ce livre. de moi-même, je ne l'aurais pas lu : la solitude d'une mère avec ses 3 enfants face à la pauvreté, à l'isolement et à la non reconnaissance sociale, vraiment cela m'était trop difficile. D'autant plus qu'en lisant sur Babelio la critique d'un lecteur, la fin m'était suggérée.
J'ai longtemps tergiversé, tourné autour sans me résoudre à y entrer. Puis, dès que je m'y suis plongée, j'ai été happée : je l'ai dévoré!Pour moi, ce roman est le récit de la folie de Reine, son héroïne, Atteinte de bipolarité, elle affronte ses démons et invente sa réalité. "Elle n'a jamais rien voulu d'autre dans sa vie que d'être emportée le plus loin possible tout en restant sur place. " Une nuit, sa mélancolie extrême l'amène à imaginer qu'elle est responsable de la mort de ses enfants. Heureusement, le bruit qu'ils font au réveil lui permet de continuer à vivre.
Ses "manies" lui permettent de débarrasser son jardin, réparer sa mobylette et trouver un soi-disant travail. Elle affronte ses insomnies en faisant de la couture ou des "tissanderies", tableaux que Reine fabrique pour qu'ils parlent à sa place! Et, notamment, ils aident la famille à accepter la mort de leur proche. Elle rencontre l'amour et tout devient limpide, possible et acceptable. Sauf que ...
Bien sûr, ce roman se place de son point de vue. Et, c'est ce qui en fait une perle rare! L'autre facette, la réalité, ne sera évoquée que par des personnages annexes ou à la fin.
Jean Luc Seigle peint ce portrait de femme au bord du gouffre avec poésie et humanité. "Reine est une grosse dormeuse. Cette nuit elle n'a pas fermé l'oeil. Même pas couchée. Pas déshabillée non plus. Devant sa fenêtre elle est toute débobinée. C'est le mot qu'elle a inventé pour donner un nom à cette fatigue qui la défait et la met en morceaux qu'elle a bien du mal à rassembler ensuite."
Il décrit magnifiquement ses envolées et ses dérapages mais surtout, il nous l'a fait aimer. Par le descriptif de son quotidien fait de galères en galères, il nous fait apprécier la touche de fantaisie qu'elle sait mettre dans son quotidien sombre : "Elle a même appris à aimer la pluie, une fois bien encapuchonnée sous son imperméable en plastique transparent qui recouvre aussi une grande partie de la mobylette. Malgré les difficultés qu'elle a rencontrées pour rendre les coutures étanches, elle se l'est confectionné dans un rideau de douche épais et transparent, imprimé de grosses pivoines rouges." Ou, encore ce coup de génie: " Et ça, toute cette beauté, elle le doit à la lenteur de sa mobylette.
Ainsi toujours au bord de l'abîme, mais toujours prompte à s'évader pour s'en relever ! La précarité, la solitude, les doutes sont évoqués avec l'étrangeté de Reine: "Quand les pauvres n'en peuvent plus, ils prennent des balais qu'ils chevauchent et montent au ciel pour échapper à l'injustice sur terre. C'est ce qu'elle raconte souvent à ses enfants qui ne la croient pas. " Et, la conscience de son rang social renvoie à des situations que l'auteur connait certainement : " Pourquoi la modestie devrait-elle toujours être la vertu des pauvres ?.. Il faudrait que les pauvres se contentent de la joie d'être en vie. "Pour l'instant, je n'ai pas lu le second texte. Trop imprégnée du roman, je ne peux encore le découvrir! C'était la première fois que je lisais un livre de Jean-Luc Seigle et j'avoue avoir été conquise !
J' ai aimé le regard qu'il nous fait poser sur ces singularités qui peuvent altérer un esprit fragile, confronté à la dureté du monde et sa façon d'amener de la fantaisie sur les situations sociales qui en sont complétement dépourvues!
Lien : https://vagabondageautourdes..
Commenter  J’apprécie          134
Quand un livre vous prend par les sentiments qu'exprime l'auteur avec tant de délicatesse, quand un livre vous serre le coeur, alors c'est difficile d'en parler. Il reste là dans votre tête, avec le sentiment qu'on ne réussira pas à exprimer réellement ce qu'on a ressenti au moment de la lecture. Et pourtant, cette vie de Reine est magnifique, tellement bien racontée, tellement vivante aussi.
Reine est au chomâge depuis longtemps, son mari l'a quitté pour une femme plus jeune et qui a de l'argent, elle a pour l'instant la garde de ses trois enfants mais la vie est difficile car chaque fin de mois, c'est la galère pour trouver de quoi les nourrir. Elle a bien une proposition de travail, mais sans voiture ni vélo, comment s'y rendre. Jusqu'à ce qu'elle se décide à ranger toute la ferraille que son mari a entassé dans leur jardin et découvre une vieille peugeot, une mobylette. Dès lors, elle exercera le métier de thanatopracteur et la vie s'améliorera pour elle et ses enfants.
Comme je le disais plus haut, difficile d'exprimer mon ressenti. J'ai été touchée par Reine, mais aussi par l'amour que lui porte Jorgen, ce chauffeur routier qui la surnomme "femme à la mobylette". J'ai aussi été touchée par la détresse de Reine et par sa maladie que seul son fils Igor a detecté. Il en reconnaît même les débuts de crise et sait comment arrêter ses crises. Les enfants comptent beaucoup pour Reine, et cet amour ressort tout au long des pages du roman. Mais les choses ne vont pas se passer tout à fait comme le souhaitait Reine....
Commenter  J’apprécie          121




Lecteurs (712) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5276 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}