Un poème de Denisa Comănescu traduit par Alain Paruit (p. 137) :
Robinsonade
Je reste accrochée à la chambre
et je tue mes sentiments
au fer à repasser.
Comme des mouches.
Mais cet état me serre
comme un corset.
Je me suis prise pour le chauffe-eau
pour le moulin à café
pour le bidon de gas-oil
pour le buldozer
pour une chemise de nuit très fine.
Ô, si j'étais un bateau
mon amour lui assurerait
la mer la plus belle
le tangage le plus léger
l'île miraculeuse peuplée d'hommes.
Le Grand Pilon est le Dieu impitoyable de la littérature, celui qui régit le trou béant qui nous attend tous, auteurs, éditeurs, critiques et livres…
D. Tsepeneag
(p. 190)