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4,02

sur 5035 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Luis Sepulveda nous sert un humour et une écriture faussement simples afin de cacher des réflexions bien plus profondes sur les civilisations modernes.

Dans un style dépouillé jusqu'à l'os et une empathie démesurée pour ses personnages qui se débattent dans un monde cruel, l'auteur chilien crée un univers merveilleux où l'on peut être un vaillant chasseur, connaître par coeur les secrets de la jungle et de ses habitants et aimer les romans d'amour comme une sorte d'antidote à l'ennui.

Un grand travail de recherche sur la jungle et ses mystères, des peuples indigènes et du respect qui maintient l'équilibre entre les espèces transpire dans les propos bien affirmés, tel un mantra de sagesse.
Luis Sepulveda dénonce la barbarie inconsciente de l'homme qui transgresse les règles du respect des espèces et de la nature et qui met en péril sa survie.

S'émouvoir aux larmes de belles histoires d'amour et aimer la lecture comme émerveillement et fuite face à l'horreur du monde, voici une passion pleine de sagesse !


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Un véritable coup de coeur pour moi pour ce court mais magnifique roman.
Cela faisait un moment que je voulais découvrir Luis Sepulveda, et quelle découverte !!!
Un véritable moment de lecture jubilatoire ! Ce roman est empreint de poésie, chaque phrase se savoure !
La nature, et plus précisément la foret amazonienne et ses habitants sont les véritables héros de ce petit bijou littéraire.
J'ai adoré et compte bien continuer à découvrir l'oeuvre de cet écrivain fort talentueux.
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Antonio José Bolivar vit tranquillement dans sa cabane à El Idilio, une bourgade située sur les rives du Nangaritza, au fin fond de l'Amazonie équatorienne. Avant de s'installer à El Idilio, il a vécu pendant de longues années dans la jungle, au milieu des Indiens Shuars, qui lui ont appris tous les secrets de la forêt. Aujourd'hui, vieux, solitaire et romantique, Antonio José Bolivar passe le temps en lisant des romans d'amour.

Un jour, quand des Shuars amènent au village le cadavre d'un homme blanc, chercheur d'or dans la région, Antonio José Bolivar comprend très vite que le type, braconnier stupide et donc suicidaire, a eu la grande idée de s'en prendre à une famille de jaguars, dont il a dépiauté les cinq petits, sans penser un seul instant que la mère de ceux-ci pourrait l'attaquer pour se venger. Antonio José Bolivar comprend presque aussi vite que la maman jaguar, qui a désormais goûté au sang humain en plus d'être folle de rage et de douleur après la mort de ses petits, ne se contentera pas d'une seule victime. le maire du village le comprend aussi, et met sur pied une expédition pour aller abattre l'animal.

A cause de sa science de la forêt, Antonio José Bolivar est engagé dans l'aventure un peu malgré lui, alors qu'il préférerait lire tranquillement ses romans et s'évader ainsi dans une bulle préservée de ce monde bête et méchant.

"Le vieux qui lisait des romans d'amour" est un conte écologique, le premier roman écrit (en 1988) par Luis Sepúlveda, et qui lui a été inspiré par la rencontre d'un vieil homme blanc dans la forêt amazonienne, alors qu'il avait lui-même élu domicile chez les Shuars pour quelques mois, après être sorti des geôles de Pinochet.

Ce roman rend un triple hommage : à la forêt amazonienne dévastée par la cupidité des Blancs, à Chico Mendes, ardent défenseur de cette forêt et assassiné en 1988, et à la littérature, cet "antidote contre le redoutable venin de la vieillesse". Avec tout ça, sa fausse simplicité, sa poésie, son personnage attachant et le talent de conteur de Luis Sepúlveda, comment s'étonner du succès de ce roman et ne pas l'aimer ?
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Un homme a été assassiné, du moins c'est ce qu'on croit jusqu'à ce que le vieux affirme que non, c'est un jaguar qui l'a tué. Une femelle rendue folle de douleur parce que l'homme avait tué ses petits et blessé son mâle. Cette femelle jaguar est désormais dangereuse, elle pourrait s'approcher du village.

C'est une histoire violente dans un univers qui l'est naturellement, un univers que les hommes cherchent à s'approprier à des prix insupportables, mais pas toujours pour eux-mêmes.

L'histoire se déroule en Amazonie, dans un village appelé El Idilio. L'auteur décrit la vie des colons et des indigènes dans une nature qui ne fait pas de cadeaux.

Âgé d'environ soixante-dix ans, Antonio José Bolivar, le vieux, a vécu parmi les Shuars (que nous appelons les Jivaros) et il a appris d'eux à respecter la nature.

Lien : https://dequoilire.com/le-vi..
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J'ai eu un immense plaisir mêlé de tristesse à la relecture de ce magnifique roman dont l'auteur, Luis Sepulveda, vient de nous quitter emporté par le Covid 19.

Je ne savais rien de ce livre lorsqu'il y a presque trente ans, la beauté de la couverture et du titre m'a convaincue d'en faire l'acquisition.
J'avais aimé découvrir Antonio José Bolivar, sa passion pour les histoires d'amour, les vraies, celles qui font souffrir.
J'avais aimé suivre cet homme au coeur de la forêt amazonienne, à la poursuite d'un fauve coupable de la mort d'un homme blond retrouvé dans une pirogue, alors que tout accusait les indigènes.

Aujourd'hui rien n'a changé à mon ressenti. Ce livre est un instant de rêve et de poésie.
A savourer doucement, tant les 120 pages de cet hymne à la nature sont des moments de pur bonheur.


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Plus besoin de présenter ce grand écrivain, cet humaniste d'une générosité infinie qui a connu les geôles de Pinochet, a participé à la révolution au Nicaragua.

C'était avant que les écrivains ne s'affichent dans les magazines avec un sourire Colgate et signent des pétitions.

Bêtement, ce grand Monsieur nous a salués. Si bêtement que je me retourne encore dans mon lit en me disant que c'est injuste. Mais pourquoi lui ? Ma grand-mère disait, ce sont les meilleurs qui partent les premiers car ils pensent d'abord aux autres avant de penser à eux.

Elle avait peut-être raison, ma grand-mère.

La bassesse humaine, Luis Sepulveda l'a toujours dénoncée. Cette bassesse qui s'attaque toujours aux bêtes les plus faibles, qui détruit la nature. Ces hommes dont la bêtise ne cesse d'alimenter les grands drames qui nous traversent.

Ici, la face de brute est le maire d'un village au nom idyllique, « El Idilio », surnommé la limace tant sa transpiration dégouline du matin au soir. Ce maire a une particularité : il a le cerveau de la taille d'un minuscule caillou, aime commander, et a une facilité déconcertante à appuyer sur la gâchette. Eh oui, Luis Sepulveda n'aime pas les technocrates tyranniques. Il engendre catastrophe sur catastrophe. Eh oui, un technocrate tyrannique est un danger public. Et le seul qui réfléchit dans ce village est un homme qui sait lire, un vieux qui lit des romans d'amour à s'en arracher des larmes. Eh oui, un homme qui a du savoir est une menace pour le technocrate tyrannique.

Alors, les sujets abordés sont sérieux. Mais quel humour, quelle causticité, quel voyage, quelle parures et animaux aux morsures sauvages. Quelle bassesse ! Quelle bravoure !

Sa plume enlevée et féroce est un délice, une jouissance, et comme souvent dans la littérature sud-américaine, le dépaysement est tel que l'on pense être émerveillé par cette verve, par cette nature sauvage, par ces couleurs, ces musiques lancinantes et rites hallucinants. Mais en réalité, Luis Sepulveda nous guide et nous donne une véritable leçon sociale, politique, philosophique – tout en nous émerveillant.

Et donc, comment s'appelle quelqu'un qui sait faire tout ça en peu de pages ?

Bingo ! Un écrivain extraordinaire !

Je vous souhaite une belle lecture puisque le poche aux Editions Points est distribué depuis peu. Et que la plume chatoyante de ce grand homme vous colore la cervelle de plaisirs éternels ! Que cette jolie fable où l'homme blanc, le gringo moins intelligent que la bête stable et instinctive, vous apporte une once d'apaisement !

PS : Roman dédié à Chico Mendes qui a lutté pour la connaissance de la forêt naturelle avec peu de connaissance, et qui un jour a été assassiné.

4,5/5
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Avant-hier j'ai découvert la lecture commune de juin, hier j'ai été emprunter le livre à la bibliothèque et aujourd'hui je l'ai lu ^^

Quel bon moment de lecture! Une petite pépite tombée dans ma PAL. Merci pour ce choix.

Au début j'ai eu un peu peur... du dentiste! Ensuite, j'ai fait la connaissance d'Antonio et j'ai été conquise par ce personnage. Pas parce qu'il lit des romans d'amour, mais par le vécu qui a forgé l'homme.

J'ai été émue par l'histoire de cette femelle jaguar et son baroud d'honneur.

"Parfois sur le rivage de la mer Cantabrique, je laisse mon regard se perdre à l'horizon. Je sais que de l'autre côté, en remontant le grand fleuve Amazone et les mille fleuves qui l'alimentent, au coeur de la forêt, Antonio José Bolivar Proano, avec vingt ans de plus sur les épaules, est debout, un livre ouvert sur sa table, en train de lire lentement ses romans d'amour, à l'abri de l'infatigable barbarie humaine."

Un livre à avoir lu au moins une fois dans sa vie.
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Le vieux est campé dans sa cabane, debout devant sa table, lisant lentement des romans d'amour tout en dégustant une Frontera. le dentiste arrache des dents, ponctuant ces interventions malhabiles par des jurons bien placés. Les Jivaros, hilares, observent ce drôle de médecin trifouiller la dentition de ses patients. le maire, la Limace, assis dans son bureau, vide les bouteilles d'alcool, suant et dégoulinant de sa bêtise.

Et puis, il y a cette femelle jaguar qui a tué l'un de ces stupides gringos après la mort injuste de ses petits. Vengeresse, sa haine est insatiable, une chasse à l'homme va débuter. C'est ce bon vieil Antonio José Bolivar, lecteur assidu de roman à l'eau de rose, respectueux de l'environnement et des êtres qui y vivent, qui va devoir se lancer à sa poursuite. Son plus fidèle ami est Nushino, un Shuars, qui lâche des pets sonores pour exprimer son contentement ou pour couper court à la conversation.

Luis Sepúlveda dénonce avec drôlerie et sensibilité, la cupidité des hommes, leur soif de pouvoir, et la déforestation de ces territoires sauvages. Forêts hostiles, ceci dit, qui n'ont jamais eu besoin de l'empreinte corrosive de l'être humain pour pouvoir s'épanouir et vivre en paix.
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Une longue nouvelle ou un court roman curieusement nommé qui pourrait, peut-être, rater un public qui n'imaginerait, a priori, qu'il ne s'agit, encore, que d'un récit à l'eau de rose. On en est très très loin et la lecture en est vraiment savoureuse. le personnage principal est très vite très attachant. On regrette même de le laisser là sur les bords du fleuve à la fin du livre...
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Le vieux qui lisait des romans d'amour, c'est l'histoire touchante et magique d'un homme, Antonio José Bolivar, qui vit en plein coeur de l'Amazonie. Rejeté de sa communauté puis des Indiens qui l'avaient recueilli, le vieil homme s'établit dans une petite ville et se découvre avec l'âge une passion : les romans d'amour. Antonio José Bolivar lit des romans d'amour les plus tristes possible, mot à mot en cherchant le sens de chaque mot et en essayant de comprendre, de visualiser chaque ville décrite (Venise, Paris, Barcelone, etc.), Mais la magie des mots lui apporte un espoir et une joie inespérée à la fin de sa vie.
Sa vie, c'est celle d'un chasseur de félins. Pas le chasseur blanc qui tue pour tuer et montrer les animaux dépecés devant ses amis, mais celui qui tue dans l'esprit de la forêt, pour protéger les hommes. La victoire sur l'animal traqué n'est pas une victoire, mais un déchirement, celui d'avoir volé une vie dans une nature exploitée par les chercheurs d'or et les exploitants forestiers et les blancs avides de nouveaux horizons. 
Ce court roman est un hymne à la forêt; Le vieux qui lisait des romans d'amour est un rêve naïf, celui de croire que la nature peut encore être sauvée, que la cupidité des hommes ne peut atteindre ces régions. Et le seul refuge serait la culture (les romans d'amour ici) mais une culture bien inaccessible pour des hommes pour qui l'instruction n'existe pas. Mais le principal est de sortir de ce roman avec l'impression d'être épié par un félin plus rusé que l'homme, en goûtant l'eau de pluie chargée des senteurs de la forêt qu'elle a longuement traversée... 
Très belle écriture avec des mots simples et compréhensibles qui décrivent si bien les états d'âme de la forêt amazonienne, de ses habitants et le respect des Shuars pour elle. 
Sous le couvert de réflexions naïves, mais pas mélos, l'auteur parle de la déforestation de l'Amazonie par les gringos. 
Pouvons-nous aller à contre-courant du progrès? 
Malgré nos petites rebuffades écolos, ne sommes-nous pas emportés, noyés par lui?
Un petit bijou! 
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