La maison de Mues est le premier recueil de poèmes en prose de l'auteure
Catherine Serre.
Dès le début, le ventre feminin est comparé à une maison qui tient et nous découvrons par la suite le résultat des recherches que l'auteure a effectué sur l'origine du mot "placenta" et ce qu'elle nous révèle est aussi intéressant qu'étonnant...
De plus, le titre m'a tout de suite attirée
La maison de Mues... Les noms correspondant au verbe muer sont changer, évoluer, transformer, par extension
Muer, verbe intransitif
En latin mutare, changer.
D'ailleurs, à mon avis, le dessin de couverture représente une ourse tenant des nombrils dans sa patte en étant elle-même entourée de tout un tas de nombrils de différentes formes et tailles.
Extrait :
L'éphémère chemine sur la route lactée, l'indispensable éclaire la voie, elle sera notre guide quand nous la rejoindrons, elle, la placenta, le bon présage offert à la dévoration, immortelle par le pouvoir de l'ourse, par la bouche affamée, par le ventre fécond, renaissante au sortir de la grotte, ses petits sur ses pas.
(... chair jumelle d'avant le balbutiement, ouvrante vouée aux ourses).
Aussi, dans cet ouvrage divisé ainsi : VUE, MURMURE, TRANSES, MUE DE MUES et MAISON DE MUES, les mots sont couchés sur le papier avec une progression mélodieuse de ces poèmes en prose allant crescendo exaltant la Placenta,
la maison de Mues.
Extrait :
chante l'histoire, écho de l'au-delà, jumelle du dedans, l'oubliée, la perdue, la voie de l'ombre à notre heure de naître, elle s'efface, nous laisse la lumière, mais son nom chante, retrouvée la placenta.
Cette célébration de la placenta est ce que nous portons en soi Nous les Femmes dans nos entrailles, ce qui fait de nous des femmes et des mères. C'est une exploration intérieure et poétique de notre source de la vie.
En conclusion, ces textes sont magnifiquement écrits avec un style rythmé et musical, on se laisse bercer par ce chant élogieux et profond à la fois, de la Placenta.