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Chagall en Russie tome 2 sur 2
EAN : 9782070638536
64 pages
Gallimard (20/01/2011)
3.21/5   62 notes
Résumé :

Par amour, le jeune peintre Chagall a décidé de construire un opéra dans son village. Tout le monde s'y met, les cosaques, Jésus, le violoniste et l'égorgeur… dans une folie exubérante. Mais la violence antisémite balaye la farandole et le folklore. Le conte yiddish se termine ici : "Ça serait indigne, quand on va dans cette époque, dans cette région, de s’en tenir au Violon sur le toit. C’e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
"Marc et Jésus-Christ, Tam et le violoniste, ils sont quatre comme le tétragramme. le fou et son opposé : l'un tient un pinceau et l'autre un couteau sacrificiel. Puis celui qui parle, qui croit sauver le monde par des mots. Puis celui qui en a trop vu et qui ferme les yeux et ne regarde que son violon."

C'est la troisième série signée Joann Sfar que je lis, et je finis par me dire que ce type est vraiment capable du meilleur comme du pire. Et que c'est seulement à condition d'accepter le "fouillis" qui le caractérise, qu'on peut - ou non - l'apprécier.

Ce second tome est plus réussi que le premier. On sent bien le travail de recherches que l'auteur a dû fournir pour mettre en scène et expliquer les pogroms, par exemple.
Toutefois la dimension historique est assez anecdotique dans ce tome.
Cette fois la curieuse troupe de personnage décide de monter un théâtre yiddish, avec comme acteurs : des cosaques et des prostituées ! (oui, humour made in Sfar oblige) Ce qui à l'auteur donne l'occasion d'amuser son public avec des scènes grotesque (de guerre ou de sexe) dont lui seul a le secret.

Dans ce tome, les personnages nous livrent - plus ou moins malgré eux - une réflexion sur le rôle de l'art pour un individu (Marc Chagall) et pour une communauté. Alors oui, les artistes ont une sensibilité qui leur est propre et ils vivent un peu (beaucoup!) dans leur monde, mais qui n'aime pas se bercer d'illusions de temps en temps pour adoucir le quotidien ?
Malgré l'humour, Sfar met bien en évidence, avec un constat doux-amer le sort des communautés ashkénazes dont Marc Chagall a fait partie.
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J'avais reproché au premier volet de manquer d'articulation, de manquer de linéarité et d'avoir un côté trop inventaire. le suite me donne tord, j'ai pourtant failli ne pas l'ouvrir. Ici, la peinture de Marc Chagall prend forme avec tous ces éléments accumulés auparavant, les références aux peintures elles mêmes sont plus évidentes et on s'en imprègne enfin véritablement. On s'immerge totalement dans le surréalisme mystique et folklorique de Marc Chagall. La vision, l'interprétation de son oeuvre prennent le pas sur l'aspect biographique. C'était très ambitieux de s'attaquer directement au fond des créations de Marc Chagall en prenant quelques libertés avec le personnage réel. Pari pas tout à fait réussi car l'ensemble des deux tomes n'est pas très “agréable” à lire, parfois un peu brouillon, mais l'intérêt est grand. Je reproche souvent aux bandes dessinées biographiques sur les peintres et les artistes de n'être qu'une accumulation d'anecdotes qui ne nous font pas réellement comprendre la particularité de l'oeuvre. Joann Sfar à le mérite de prendre ce risque et j'applaudis très fort. Maintenant, je trouve qu'il s'en est mieux sorti avec Salvador Dali dans “Fin de la parenthèse”.
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Biographie ? conte juif ? Réflexion sur l'utilité de l'art par rapport à la brutalité de la vie ? Sens de l'amitié et de l'amour dans un monde qui s'acharne sur certains ? Il y a de tout cela dans cette B.D.. Avec quel humour, quelle sensibilité et quelle originalité Sfar nous parle-t-il du regard d'un artiste sur le monde tandis qu'il rend un un bel hommage à Chagall, reprenant certains de ses tableaux dans son dessin à la fois poétique et mystérieux, voire mystique dans la plus pure tradition juive. J'ai beaucoup aimé. A déconseiller toutefois aux plus jeunes et aux âmes sensibles, les pogroms étant dessinés avec beaucoup de réalisme. Pour une découverte de l'univers de Sfar, je conseillerai plutôt "le chat du rabbin", plus gai, mais tout aussi profond. A lire même par ceux qui ne sont pas des fans de BD, mais qui aiment une certaine sagesse de vie portée par beaucoup d' humour et de tendresse.
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Le titre «Chagall en Russie» semble très clair: le sujet de cette BD évoque forcément l'enfance et la jeunesse du grand peintre russe, né près de Vitebsk, alors en Russie, en 1887, naturalisé français en 1937 et DCD à Saint-Pol de Vence en 1885, grand rival de Picasso à la fin de sa vie quand il envoyait son fils, le chanteur-compositeur et romancier David Mc Neil, épier les travaux en cours de ce dernier( son fils qui a reçu le nom du mari de sa mère a raconté son enfance avec son père dans son livre: «Quelques pas dans les pas d'un ange», en Folio désormais).
On se trompe cependant en pensant à une biographie. En effet, j'ai davantage eu l'impression de lire un conte sur fond de folie furieuse sous toutes ses formes les plus sauvages: primaire, sanguinaire, guerrière, antisémite, cataclysmique, dans lequel le peintre et les personnages, tous plus déjantés les uns que les autres, qui l'accompagnent dans cette aventure sont prisonniers, un cauchemar auquel nul ne peut échapper sauf en acceptant de se réfugier dans le carnet de dessins de Chagall.
L'histoire se déroule dans la Russie du début du XXe siècle et le peintre très amoureux doit choisir entre son amour et la nécessité d'avoir un bon métier pour pouvoir se marier ou poursuivre seul son rêve de devenir peintre. Pour prendre la meilleure décision à ce sujet il va tout d'abord consulter le célèbre rabbin du coin qui ne sait pas quoi lui dire alors il décide de suivre son rêve et de construire un opéra avec tous ceux qui le suivent: un rêve fou et dangereux car ils se savent tous condamnés par la réalité des ghettos dans lesquels ils vivent. Seuls les rêves les plus inouïs et improbables restent une solution puisque le monde dans lequel ils vivent est encore plus fou!
Après un premier temps où le côté étrangement farfelu et rocambolesque des personnages et de leurs aventures m'a quelque peu déroutée, j'ai fini par beaucoup aimer ce récit à la fois désespéré, cruel, déraisonnable mais surtout poétique, parfaitement rythmé par les dessins très personnels de l'auteur et les couleurs dans les tons majoritairement clairs malgré le côté sombre de l'histoire. Un récit en deux tomes dont la lecture m'a fait plaisir.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Le peintre Marc Chagall, le boucher Tam, le simplet Jésus-Christ et quelques autres juifs russes sont capturés par une bande de soldats qui a pris goût aux pillages et aux tortures les plus barbares. Pour ne pas être trucidés à leur tour, les amis du peintre réussissent à leur faire admettre qu'ils peuvent devenir acteurs dans le théâtre yiddish dont Chagall sera l'inspirateur. Ils montent un spectacle dans lequel ils commencent par égorger un mouton sur scène puis par le faire voler car le peintre, amoureux d'une fille qui se refuse à lui, pense qu'elle risque d'être rebutée à la vue du sang. Un jour, une chute lui occasionne de nombreuses fractures qui l'empêchent de mener à bien sa tâche. Les soldats retournent à leurs mauvais penchants...
On l'aura compris, ce « Chagall en Russie » n'est absolument pas une biographie même partielle, même romancée du célèbre peintre. Un avertissement collé au début du livre en prévient le lecteur : « L'histoire, la représentation physique de Marc Chagall et les propos qui lui sont attribués sont totalement inventés par l'auteur et n'entendent pas refléter la pensée et l'esprit du peintre. » Autrement dit Monsieur Sfar s'est servi du nom et de la renommée d'une célébrité pour fabriquer et vendre sa petite tambouille nauséabonde. Bien que le procédé soit à la limite de l'honnêteté, on pourrait l'accepter si l'oeuvre produite était d'un niveau acceptable. Mais il n'en est rien. L'album est dessiné à la va comme je te pousse. C'est très souvent laid, sans humour, ni poésie, ni inspiration. de vilains gribouillis, d'affreuses scènes bêtement gore. On est pas loin au niveau zéro de la création artistique... le pauvre Chagall doit se retourner dans sa tombe !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
(Vincenzo : )Voilà ! Tu mens aux gens ! Tu leur montres une rédemption et ensuite, dans la réalité, c'est encore la mort. (…) Vous projetez de montrer aux gens un spectacle qui finit mieux que dans leur vraie vie alors quand ils retourneront au monde ils seront tristes. Le théâtre doit montrer la vie avec ses vraies règles.

(Marc Chagall :) Mais qu'est-ce que tu sais ? Peut-être que notre mouton ira au paradis quand on l'aura digéré.

(Vincenzo : ) quand il sera digéré, il deviendra du caca.

(Marc Chagall :) Peut-être que le caca est une étape nécessaire vers le paradis.
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(à propos des cosaques)

Sans leur chef, les soldats étaient devenus des pillards en moins de deux nuits.
C'était un régiment où les soldats n'avaient guère de convictions politiques. Aucun n'avait fait les études nécessaires.
Ils n'étaient mûs que par une certitude : il est plus agréable de battre la campagne que de rentrer chez soi.
Depuis Ulysse, aucun homme ne souhaite rentrer chez lui.
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(dialogue entre deux cosaques)

- On doit être le dernier régiment blanc de toute la région. Qu'est-ce qu'il nous reste comme avenir ? Soit on redevient paysans, soit on se fait rouges, soit on…
- … se fait passer pour un cirque de youpins ?
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- On aime mieux le vrai monde, Marc.
- A tout hasard, je vous signale que les histoires d'amour finissent mal dans le vrai monde.
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Un jour j'ai mis toute ma Russie et tous les juifs de mon village à l'abri dans mes dessins. Puis je me suis envolé par le toit d'une grange en flammes. J'ai atterri à Paris, sur la coupole du bâtiment qui me semblait le plus joli. Il y avait des anges dans la façade. ça m'a attiré. C'était un opéra. (fin du tome 2)
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